9 juillet 2009
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15:28
Rien de tel qu'une soirée jusqu'au bout de la nuit pour se remettre du stress de la vie quotidienne.
A bon entendeur, vivement que je rentre pour remettre l'adage au gout du jour en ta compagnie!
24h plus tôt, j'étais en dessous de tout. Une nouvelle perte comme la goutte d'eau qui fait déborder la vasque de ma sérénité.
24h plus tard, une soirée gouleillante à la mode anglaise est passée par là, submergeant comme un tsunami de fraicheur toutes mes pensées sombres.
Enfin quand je dis "de fraicheur", c'est peut-être parler un peu vite car quand on se couche à 6h30 pour se lever à 7h pétantes, elle est où la fraicheur? Dans les chaussettes!!
D'ailleurs, j'ai beau mettre le réveil, je ne suis même pas fichu de l'entendre. C'est Dani, qui lui aussi a un bus matinal, qui se charge de me lever à coups de pieds quand la réception de l'hotel sonne pour la énième fois la présence de mon bus pour Ho Chi Minh City qui m'attend déjà.
Pas le temps de gamberger, de me demander où est le nord où est le sud, dans les secondes qui suivent l'ouverture caricaturalement difficile de mes paupières, je suis déjà dehors suivi de Dani qui mérite quelques aux revoirs. Ca fait environ un mois qu'on se supporte et le simple fait qu'on ne se voit pas pendant toute une journée prend des allures d'enterrement. Heureusement qu'il ne s'agit pas d'adieux car ce départ en un éclair ne rend pas grace à notre amitié.
Le plan est que je vais directement à Saigon (Ho Chi Minh City c'est pareil), et Dani m'y rejoint le lendemain après avoir fait une autre escale balnéaire sur le chemin que je ne juge pas indispensable.
A demain donc!
Toujours dans un joyeux brouillard, je prends ma place au fond du car. C'est encore un bus couchette et on peut dire que ça tombe follement bien!! Qui plus est, je suis seul à l'arrière pour un total de cinq couchettes ce qui va me laisser toute lattitude de me tourner dans tous les sens, de m'étirer comme un feignant de chat, de me gratter quand l'envie s'en fait sentir. En quelques secondes, ce n'est pas exagéré, je replonge dans les lymbes d'un sommeil réparateur.
Durant le trajet d'une douzaine d'heures, je ne me réveille qu'à de rares exceptions pour me rendre compte que plus on descend, plus il pleut des cables, des cordes étant encore trop loin de la vérité. Pour preuve, les camions qui arrivent de la direction opposée nous renvoient des vagues d'eau qui montent jusqu'en haut de nos fenêtres quand nous les croisons. Je suis bien content de ne pas voyager dans un cabriolet au toit bloqué en position ouverte, j'aurais l'air fin à écoper toutes les trois secondes jusqu'à ce qu'épuisement s'en suive!!
Arrivés à Saigon, tous les passagers sont invités à descendre du bus sur un petit parking perdu au beau milieu des faubourgs. Impossible de savoir où nous sommes, on peut être à cinq minutes du centre comme à une heure de route. Ma carte du LP n'est d'aucuns secours, reste le language des signes pour déterminer qui est un chauffeur de taxi viable et qui n'essaye pas de m'entuber dans les grandes largeurs. Et en grand spécialiste du mime, me voilà en route vers le centre tout content d'être arrivé à mes fins. Je suis alors rendu dans une rue qui regorge d'hotels qui n'osent qu'à peine en porter le nom, il va falloir la jouer fine pour éviter la cage à poule et pour éviter les gouttes qui se remettent à tomber.
Pour vous donner un aperçu de ce qu'on me propose, le premier "hotel" dans lequel je tente ma chance est un condensé de bonheur à lui tout seul. Pour l'atteindre, il faut passer par un magasin, emprunter un escalier se situant dans la remise, on fait alors face à la réception qui n'est rien de moins qu'un placart à balais. Même si le doute m'habite à plein temps, je fais quand même l'essai de demander à visiter une chambre individuelle étant donné qu'il n'y a pas de dortoir et que comme ça fait quelques nuits où je partage le toit avec Simon, j'ai envie d'un peu de tranquilité.
La chambre, c'est 4m² tout au plus, pas de fenêtre et une odeur d'urine à vous décoller les parois nasales. Certes c'est pas cher mais bon j'ai pas durement gagné ma croute à la Bank of monchio-cèhoùquilchi pour moisir dans une cellule. Je passe mon chemin, même joueur joue encore...
Au final, il pleut tellement à l'extérieur que je ne poursuis pas la quête de confort bien longtemps. Je trouve refuge dans une chambre de 8m² avec la télévision et une lucarne qui donne sur un mur et, pour équilibrer un peu le tout, un cafard dans la salle de bain privative. Et comme dehors, ça ne se calme pas de toute la soirée, je profite de cette vie de chateau jusqu'au lendemain.
Le lendemain justement, comme chaque fois que je dors dans une chambre sans une vraie fenêtre et donc sans un vrai accès à la lumière du jour, je dors jusqu'à une heure qu'il est indécent de révèler. J'ai en fait juste assez de temps pour aller chercher Dani à sa descente de taxi à l'endroit où il avait été convenu qu'on se retrouve. Il est 16h, c'est juste assez tard pour qu'on puisse profiter de plus belle de l'orage qui gronde.
Et pour couronner le tout, l'hotel dans lequel on dort, contrairement à ce qu'ils avaient dit la veille, ils n'ont plus de chambres doubles pour qu'on en change, ni de chambre
simple en guise de roue de secours pour Dani. C'en est trop, même si je dois payer la nuit suivante que je ne vais pas passée là, on se taille. C'est mieux d'autant qu'on étend encore notre offre de luxe avec dans notre nouvelle chambre dans un nouvel hotel, deux lits et une armoire, whaouuu, c'te folie!!!.
Le soir venu, on retourne dans le restaurant dans lequel j'avais mangé la veille, c'est la troisième fois pour moi en deux jours, je reçois les félicitations du patron ainsi que l'assurance pour le lendemain de pouvoir me faire cirer les pompes, au sens propre du terme, pour rien.
Ensuite, comme il pleut toujours comme vache qui pisse, ça ne nous donne en rien l'envie de poursuivre l'odyssée dehors, c'est le retour en chambre et la soirée devant la télé. A part ça à Saigon, pour l'instant rien même si on ne compte pas s'arrêter là.
D'ailleurs le jour suivant (30 avril pour ceux qui veulent savoir et que ça n'énerve pas de voir le retard accumulé), on s'attèle enfin à des activités plus en extérieur. On est sur le pont dès 7h30 car on a une excursion de prévue au Cuchi Tunnels. En gros, ce sont des tunnels qui ont été utilisés par la résistance vietcong durant la guerre du Vietnam.
Comme tout est organisé depuis Saigon, on a que peu de prises sur l'agencement du programme. Et ça se voit! En route vers les tunnels, nous nous arrêtons au souvenir-village. Certes, il ne s'appelle pas comme ça mais c'est tout comme... Dès la descente du minibus, on est harcelé par les vendeurs de souvenirs, des chapeaux, des vêtements, et des vestiges de la guerre comme ces plaques "authentiques" de soldats américains emprisonnés durant la guerre. Avec Dani, on est les premiers à remonter dans le minibus, on se demande même ce qu'on est venu faire dans ce gaipied.
Ensuite, on repart et le guide en profite pour faire les présentations et entamer son discours d'introduction sur les tunnels. En fait d'introduction, le type ne s'arrête jamais de parler, il s'est mis en position pilote automatique et j'ai l'impression d'écouter une cassette préenregistrée autant que j'ai l'impression d'un retour à Siam Reap... Au total, ça dure deux heures jusqu'à l'arrivée à Cuchi, pourquoi n'ai pas pris mon walkman? Pourquoi aussi ai-je oublié (encore) mon appareil photo dans la chambre d'hotel? Tant pis pour les clichés, de toutes façons, dans un tunnel d'un mètre de haut, c'est pas l'idéal. Et la seule fois où ça aurait éventuellement pu servir, c'est quand un par un, tous les touristes du groupe se font prendre en photo à l'entrée d'une trappe dissimulée dans le sol comme s'ils en sortaient. Malgré l'ambiance martiale des lieux, ça sent le Disneyland à plein nez et même là, je ne regrette pas l'appareil!!
On se faufile ensuite à la queue-leu-leu dans un des tunnels à proprement parler. A l'intérieur, il faut être de taille viet' pour se sentir à l'aise. Par endroit, c'est tellement étroit que je suis obligé de quasiment ramper pour en venir à bout en me demandant comment les gens à enbonpoints du groupe peuvent ne pas rester coincés. Mais ça passe... Ca passe aussi pour les claustrophobes ce qui est un nouveau petit miracle. De plus, à l'intérieur du tunnel, il fait une chaleur qui nous fait bien remarquer qu'en exagérant, on réalise qu'on se rapproche dangereusement du centre de la terre. C'est une fournaise sans air dont je suis étonné au plus au point que même dans la contrainte, on peut physiquement y résister pendant des années comme ça a été le cas pour les braves combattants de l'époque.
La visite se termine ainsi, après peut-être 200m de crapahutage dans un tunnel droit comme un "i". Je reste un peu sur ma faim car on a bien bien bien expliqué que les galeries se poursuivent sur des centaines de kilomètres. Et sans en arriver là, il aurait été bon qu'on puisse un minimum s'en rendre compte pour ne pas avoir à se sentir un petit peu escroqué sur les bords.
D'autant que l'aspect parc d'attraction ne s'arrête pas là. A l'issue de la visite, il nous est offert la possibilité, à grand renfort de dollars, de tirer à la Kalashnikov!! Et nous en bon crétin des Alpes, on ne peut pas passer à côté d'une telle opportunité afin de ne pas faire de cette journée une journée "presque" comme les autres. Avec Dani, on s'achète donc dix munitions juste pour le fun. Et du fun, quand tu tires à la Kalash' autrement que pour dézinguer les gars d'en face, t'en trouves!! Ca pétarade à tout va, le troupe de marine qui sommeille en moi montre sa trombine par le trou de la lorgnette. Rapidement car dix balles ça dure vingt secondes, mais il la montre sa trombine.
Ensuite, la fête est finie, le rideau se ferme sur Cuchi, on rentre à la base.
Comme on reste un peu sur notre faim de cette journée, on accorde nos points de vue sur le fait qu'il serait bon de faire encore une chose tant qu'on est au Vietnam (on le quitte tous les deux le lendemain), un massage pratiqué dans un institut géré par des aveugles. A ce qu'on dit, ces gens ont des yeux au bout des doigts. Ca au moins, ça doit valoir le déplacement!!
On traverse donc la ville à pieds en suivant les instructions fournies par le LP ce qui est assez usant. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, le centre est fermé, le lendemain, c'est le 1er mai et apparemment pour les aveugles, c'est férié dès la veille. C'est con que quelqu'un est vendu la mèche car demandez à un aveugle de lire le calendrier pour trouver le 1er mai...
Donc plus d'une heure de marche pour rien, pas question de refaire ça au retour, un taxi sinon rien, on est à la chambre à 19h, l'heure de retourner au resto. En chemin, on tombe nez-à-nez avec James et Lucy dont c'est également le dernier soir au Vietnam. On les ramène au resto où je suis maintenant un héros national. On est maintenant quatre autour de la table, ça fait des pépettes.
A table, l'atmosphère est calme, rien à voir avec notre nuit à Nha Trang. Connie y est d'ailleurs restée pour noyer sa névrose dans des litres de bière en étant proche de la mer. Au moment de l'addition, le patron revient avec un pote à lui et son kit de cirage. Mes chaussures n'en reviennent toujours pas.
On quitte sur ce, James et Lucy. Nous, on rentre bien morts mettre la viande dans le torchon. C'est la dernière nuit au Vietnam. Demain ce sont les Philippines qui m'hébergent.
Le 1er mai à Saigon, comme partout ailleurs, tout est fermé.
Dani s'en va à midi vers le Cambodge, je retrouve la sollitude. Je passe l'après-midi en chambre à écouter la pluie qui continue de tomber derrière la fenêtre. Il y a Rain Man qui passe à la télé, comme un signe...
A 18h, une voiture vient me chercher à l'hotel pour me conduire à l'aéroport, c'est l'hotel qui fournit le service. A l'intérieur, je suis accompagné par une dame de l'hotel qui va chercher d'autres clients et par le chauffeur qui se trouve être son mari. Moi et le couple marié. Marié enfin pour l'instant... Pendant les vingt minutes que dure la course, le couple se déchire sur les liaisons supposées du mari infidèle. Elle crie, elle pleure et elle traduit!!! J'ai droit à la présentation complète de tous les faits d'arme du mari ainsi qu'à la traduction complète de la dispute.
Une seconde, elle crie son époux. La seconde d'après elle traduit entre deux larmes.
Pourquoi, j'ai encore pas mis mon walkman?!?!?!? Je ne sais plus où me mettre et c'est une véritable libération quand l'aéroport se laisse entrevoir. Je salue la femme en oubliant de dire quoi que ce soit au mari, les Philippines arrivent. A coté de tout ça, ça sent vraiment les vacances et Dieu sait que j'en ai besoin... En plus à Manille je vais rejoindre Farid, un ami de longue date avec qui j'ai déjà voyagé au Brésil une fois et en Argentine une autre fois, ça va être bon de débuter ça ensemble d'autant que lui ne savait pas que j'arrivais et moi, je sais qu'il y est depuis moins d'une semaine. sacrée surprise!!
Je suis donc à l'aéroport, je vais à l'enregistrement des bagages quand je tombe, surprise encore, sur Bryce et Mickael, deux américains avec qui j'ai plus d'une fois partagé la terrasse à Vang Vieng au Laos, capitale locale des psychotropes et des soirées sans fins. Et où ils vont? A manille forcément!! Bienvenue, rejoignez donc la caravane!!
C'est maintenant à mon tour d'enregistrer mes bagages et de subir une dernière déconvenue à la sauce Viet. Pour se rendre par avion aux Philippines, il faut être titulaire d'un billet d'avion quittant le territoire philippins. Et Bibi, dans sa grande négligence, n'en savais rien. J'ai beau insister, sourire, faire des roucoulettes au personnel de l'aéroport, rien y fait, si je veux prendre mon vol et ne pas m'assoir dessus, il faut que j'achète en urgence au comptoir de l'aéroport un billet pour Hong Kong deux mois plus tard sans réellement savoir si je vais y aller et si ça va concorder avec mes dates. Mais on verra bien, je bouffe donc une partie de ma réserve en argent liquide à utiliser en cas d'urgence pour satisfaire aux critères et, une fois mon billet aller et maintenant retour en main, je peux enfin partir. Enfin!!!!
Et au moment d'enfin enregistrer mes bagages, j'aperçois une silouhette toute perdue dans l'aérogare, un nouveau bougre, Yohann, un parigo des familles que j'ai plus ou moins convaincu en cinq minutes de venir aux Philippines une semaine plus tôt lors d'un arrêt nocturne d'une chevauchée nocturne en bus. Et où il va le gars? Manille bien sur!!! Où d'autre???
Il y a une semaine, je pensais débarquer seul aux Philippines.
Il y a six jours, je pensais n'y rejoindre que Farid.
Il y a une demie heure, je pensais qu'on serait quatre avec Bryce et Michael.
Et depuis une minute, je sais qu'on est une nouvelle famille de cinq cousins. Ca promet.
Ca promet d'autant plus que tu les as bien attendues les Philippines!!! Et bien ça y est!!! Les ceintures sont bouclées, les consignes de sécurité ont été égrainées, l'avion a entamé sa course sur la piste et ses roues ont quitté le plancher des vaches.
Merci de ta patience.
Merci aussi de te répandre en message car plus ça va et plus si j'étais orphelin, je serais seul au monde.
A bon entendeur, merci Maman, merci Papa!!!
Et pour les autres, sors toi les doigts du fût, que je saches si j'ai encore des amis autrement que pour un mois, quand je les croise le long de la route.
Novembre 2008 : 20 inscrits à la newsletter - 900 visites
Juin 2009 : 80 inscrits - 600 visites
Loin des yeux, loin du coeur?
La paroisse d'à fleur de terre est ouverte à toute heure.
Le curé y sue sang et eau des heures durant devant un ordinateur pour satisfaire ses paroissiens au lieu d'égrainer la liste des pêchés capitaux.
Faîtes que ce ne soit en vain car Epicure et Dionysos méritent aussi qu'on s'occupe d'eux.
Amen.
A bon entendeur, vivement que je rentre pour remettre l'adage au gout du jour en ta compagnie!
24h plus tôt, j'étais en dessous de tout. Une nouvelle perte comme la goutte d'eau qui fait déborder la vasque de ma sérénité.
24h plus tard, une soirée gouleillante à la mode anglaise est passée par là, submergeant comme un tsunami de fraicheur toutes mes pensées sombres.
Enfin quand je dis "de fraicheur", c'est peut-être parler un peu vite car quand on se couche à 6h30 pour se lever à 7h pétantes, elle est où la fraicheur? Dans les chaussettes!!
D'ailleurs, j'ai beau mettre le réveil, je ne suis même pas fichu de l'entendre. C'est Dani, qui lui aussi a un bus matinal, qui se charge de me lever à coups de pieds quand la réception de l'hotel sonne pour la énième fois la présence de mon bus pour Ho Chi Minh City qui m'attend déjà.
Pas le temps de gamberger, de me demander où est le nord où est le sud, dans les secondes qui suivent l'ouverture caricaturalement difficile de mes paupières, je suis déjà dehors suivi de Dani qui mérite quelques aux revoirs. Ca fait environ un mois qu'on se supporte et le simple fait qu'on ne se voit pas pendant toute une journée prend des allures d'enterrement. Heureusement qu'il ne s'agit pas d'adieux car ce départ en un éclair ne rend pas grace à notre amitié.
Le plan est que je vais directement à Saigon (Ho Chi Minh City c'est pareil), et Dani m'y rejoint le lendemain après avoir fait une autre escale balnéaire sur le chemin que je ne juge pas indispensable.
A demain donc!
Toujours dans un joyeux brouillard, je prends ma place au fond du car. C'est encore un bus couchette et on peut dire que ça tombe follement bien!! Qui plus est, je suis seul à l'arrière pour un total de cinq couchettes ce qui va me laisser toute lattitude de me tourner dans tous les sens, de m'étirer comme un feignant de chat, de me gratter quand l'envie s'en fait sentir. En quelques secondes, ce n'est pas exagéré, je replonge dans les lymbes d'un sommeil réparateur.
Durant le trajet d'une douzaine d'heures, je ne me réveille qu'à de rares exceptions pour me rendre compte que plus on descend, plus il pleut des cables, des cordes étant encore trop loin de la vérité. Pour preuve, les camions qui arrivent de la direction opposée nous renvoient des vagues d'eau qui montent jusqu'en haut de nos fenêtres quand nous les croisons. Je suis bien content de ne pas voyager dans un cabriolet au toit bloqué en position ouverte, j'aurais l'air fin à écoper toutes les trois secondes jusqu'à ce qu'épuisement s'en suive!!
Arrivés à Saigon, tous les passagers sont invités à descendre du bus sur un petit parking perdu au beau milieu des faubourgs. Impossible de savoir où nous sommes, on peut être à cinq minutes du centre comme à une heure de route. Ma carte du LP n'est d'aucuns secours, reste le language des signes pour déterminer qui est un chauffeur de taxi viable et qui n'essaye pas de m'entuber dans les grandes largeurs. Et en grand spécialiste du mime, me voilà en route vers le centre tout content d'être arrivé à mes fins. Je suis alors rendu dans une rue qui regorge d'hotels qui n'osent qu'à peine en porter le nom, il va falloir la jouer fine pour éviter la cage à poule et pour éviter les gouttes qui se remettent à tomber.
Pour vous donner un aperçu de ce qu'on me propose, le premier "hotel" dans lequel je tente ma chance est un condensé de bonheur à lui tout seul. Pour l'atteindre, il faut passer par un magasin, emprunter un escalier se situant dans la remise, on fait alors face à la réception qui n'est rien de moins qu'un placart à balais. Même si le doute m'habite à plein temps, je fais quand même l'essai de demander à visiter une chambre individuelle étant donné qu'il n'y a pas de dortoir et que comme ça fait quelques nuits où je partage le toit avec Simon, j'ai envie d'un peu de tranquilité.
La chambre, c'est 4m² tout au plus, pas de fenêtre et une odeur d'urine à vous décoller les parois nasales. Certes c'est pas cher mais bon j'ai pas durement gagné ma croute à la Bank of monchio-cèhoùquilchi pour moisir dans une cellule. Je passe mon chemin, même joueur joue encore...
Au final, il pleut tellement à l'extérieur que je ne poursuis pas la quête de confort bien longtemps. Je trouve refuge dans une chambre de 8m² avec la télévision et une lucarne qui donne sur un mur et, pour équilibrer un peu le tout, un cafard dans la salle de bain privative. Et comme dehors, ça ne se calme pas de toute la soirée, je profite de cette vie de chateau jusqu'au lendemain.
Le lendemain justement, comme chaque fois que je dors dans une chambre sans une vraie fenêtre et donc sans un vrai accès à la lumière du jour, je dors jusqu'à une heure qu'il est indécent de révèler. J'ai en fait juste assez de temps pour aller chercher Dani à sa descente de taxi à l'endroit où il avait été convenu qu'on se retrouve. Il est 16h, c'est juste assez tard pour qu'on puisse profiter de plus belle de l'orage qui gronde.
Et pour couronner le tout, l'hotel dans lequel on dort, contrairement à ce qu'ils avaient dit la veille, ils n'ont plus de chambres doubles pour qu'on en change, ni de chambre
simple en guise de roue de secours pour Dani. C'en est trop, même si je dois payer la nuit suivante que je ne vais pas passée là, on se taille. C'est mieux d'autant qu'on étend encore notre offre de luxe avec dans notre nouvelle chambre dans un nouvel hotel, deux lits et une armoire, whaouuu, c'te folie!!!.
Le soir venu, on retourne dans le restaurant dans lequel j'avais mangé la veille, c'est la troisième fois pour moi en deux jours, je reçois les félicitations du patron ainsi que l'assurance pour le lendemain de pouvoir me faire cirer les pompes, au sens propre du terme, pour rien.
Ensuite, comme il pleut toujours comme vache qui pisse, ça ne nous donne en rien l'envie de poursuivre l'odyssée dehors, c'est le retour en chambre et la soirée devant la télé. A part ça à Saigon, pour l'instant rien même si on ne compte pas s'arrêter là.
D'ailleurs le jour suivant (30 avril pour ceux qui veulent savoir et que ça n'énerve pas de voir le retard accumulé), on s'attèle enfin à des activités plus en extérieur. On est sur le pont dès 7h30 car on a une excursion de prévue au Cuchi Tunnels. En gros, ce sont des tunnels qui ont été utilisés par la résistance vietcong durant la guerre du Vietnam.
Comme tout est organisé depuis Saigon, on a que peu de prises sur l'agencement du programme. Et ça se voit! En route vers les tunnels, nous nous arrêtons au souvenir-village. Certes, il ne s'appelle pas comme ça mais c'est tout comme... Dès la descente du minibus, on est harcelé par les vendeurs de souvenirs, des chapeaux, des vêtements, et des vestiges de la guerre comme ces plaques "authentiques" de soldats américains emprisonnés durant la guerre. Avec Dani, on est les premiers à remonter dans le minibus, on se demande même ce qu'on est venu faire dans ce gaipied.
Ensuite, on repart et le guide en profite pour faire les présentations et entamer son discours d'introduction sur les tunnels. En fait d'introduction, le type ne s'arrête jamais de parler, il s'est mis en position pilote automatique et j'ai l'impression d'écouter une cassette préenregistrée autant que j'ai l'impression d'un retour à Siam Reap... Au total, ça dure deux heures jusqu'à l'arrivée à Cuchi, pourquoi n'ai pas pris mon walkman? Pourquoi aussi ai-je oublié (encore) mon appareil photo dans la chambre d'hotel? Tant pis pour les clichés, de toutes façons, dans un tunnel d'un mètre de haut, c'est pas l'idéal. Et la seule fois où ça aurait éventuellement pu servir, c'est quand un par un, tous les touristes du groupe se font prendre en photo à l'entrée d'une trappe dissimulée dans le sol comme s'ils en sortaient. Malgré l'ambiance martiale des lieux, ça sent le Disneyland à plein nez et même là, je ne regrette pas l'appareil!!
On se faufile ensuite à la queue-leu-leu dans un des tunnels à proprement parler. A l'intérieur, il faut être de taille viet' pour se sentir à l'aise. Par endroit, c'est tellement étroit que je suis obligé de quasiment ramper pour en venir à bout en me demandant comment les gens à enbonpoints du groupe peuvent ne pas rester coincés. Mais ça passe... Ca passe aussi pour les claustrophobes ce qui est un nouveau petit miracle. De plus, à l'intérieur du tunnel, il fait une chaleur qui nous fait bien remarquer qu'en exagérant, on réalise qu'on se rapproche dangereusement du centre de la terre. C'est une fournaise sans air dont je suis étonné au plus au point que même dans la contrainte, on peut physiquement y résister pendant des années comme ça a été le cas pour les braves combattants de l'époque.
La visite se termine ainsi, après peut-être 200m de crapahutage dans un tunnel droit comme un "i". Je reste un peu sur ma faim car on a bien bien bien expliqué que les galeries se poursuivent sur des centaines de kilomètres. Et sans en arriver là, il aurait été bon qu'on puisse un minimum s'en rendre compte pour ne pas avoir à se sentir un petit peu escroqué sur les bords.
D'autant que l'aspect parc d'attraction ne s'arrête pas là. A l'issue de la visite, il nous est offert la possibilité, à grand renfort de dollars, de tirer à la Kalashnikov!! Et nous en bon crétin des Alpes, on ne peut pas passer à côté d'une telle opportunité afin de ne pas faire de cette journée une journée "presque" comme les autres. Avec Dani, on s'achète donc dix munitions juste pour le fun. Et du fun, quand tu tires à la Kalash' autrement que pour dézinguer les gars d'en face, t'en trouves!! Ca pétarade à tout va, le troupe de marine qui sommeille en moi montre sa trombine par le trou de la lorgnette. Rapidement car dix balles ça dure vingt secondes, mais il la montre sa trombine.
Ensuite, la fête est finie, le rideau se ferme sur Cuchi, on rentre à la base.
Comme on reste un peu sur notre faim de cette journée, on accorde nos points de vue sur le fait qu'il serait bon de faire encore une chose tant qu'on est au Vietnam (on le quitte tous les deux le lendemain), un massage pratiqué dans un institut géré par des aveugles. A ce qu'on dit, ces gens ont des yeux au bout des doigts. Ca au moins, ça doit valoir le déplacement!!
On traverse donc la ville à pieds en suivant les instructions fournies par le LP ce qui est assez usant. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, le centre est fermé, le lendemain, c'est le 1er mai et apparemment pour les aveugles, c'est férié dès la veille. C'est con que quelqu'un est vendu la mèche car demandez à un aveugle de lire le calendrier pour trouver le 1er mai...
Donc plus d'une heure de marche pour rien, pas question de refaire ça au retour, un taxi sinon rien, on est à la chambre à 19h, l'heure de retourner au resto. En chemin, on tombe nez-à-nez avec James et Lucy dont c'est également le dernier soir au Vietnam. On les ramène au resto où je suis maintenant un héros national. On est maintenant quatre autour de la table, ça fait des pépettes.
A table, l'atmosphère est calme, rien à voir avec notre nuit à Nha Trang. Connie y est d'ailleurs restée pour noyer sa névrose dans des litres de bière en étant proche de la mer. Au moment de l'addition, le patron revient avec un pote à lui et son kit de cirage. Mes chaussures n'en reviennent toujours pas.
On quitte sur ce, James et Lucy. Nous, on rentre bien morts mettre la viande dans le torchon. C'est la dernière nuit au Vietnam. Demain ce sont les Philippines qui m'hébergent.
Le 1er mai à Saigon, comme partout ailleurs, tout est fermé.
Dani s'en va à midi vers le Cambodge, je retrouve la sollitude. Je passe l'après-midi en chambre à écouter la pluie qui continue de tomber derrière la fenêtre. Il y a Rain Man qui passe à la télé, comme un signe...
A 18h, une voiture vient me chercher à l'hotel pour me conduire à l'aéroport, c'est l'hotel qui fournit le service. A l'intérieur, je suis accompagné par une dame de l'hotel qui va chercher d'autres clients et par le chauffeur qui se trouve être son mari. Moi et le couple marié. Marié enfin pour l'instant... Pendant les vingt minutes que dure la course, le couple se déchire sur les liaisons supposées du mari infidèle. Elle crie, elle pleure et elle traduit!!! J'ai droit à la présentation complète de tous les faits d'arme du mari ainsi qu'à la traduction complète de la dispute.
Une seconde, elle crie son époux. La seconde d'après elle traduit entre deux larmes.
Pourquoi, j'ai encore pas mis mon walkman?!?!?!? Je ne sais plus où me mettre et c'est une véritable libération quand l'aéroport se laisse entrevoir. Je salue la femme en oubliant de dire quoi que ce soit au mari, les Philippines arrivent. A coté de tout ça, ça sent vraiment les vacances et Dieu sait que j'en ai besoin... En plus à Manille je vais rejoindre Farid, un ami de longue date avec qui j'ai déjà voyagé au Brésil une fois et en Argentine une autre fois, ça va être bon de débuter ça ensemble d'autant que lui ne savait pas que j'arrivais et moi, je sais qu'il y est depuis moins d'une semaine. sacrée surprise!!
Je suis donc à l'aéroport, je vais à l'enregistrement des bagages quand je tombe, surprise encore, sur Bryce et Mickael, deux américains avec qui j'ai plus d'une fois partagé la terrasse à Vang Vieng au Laos, capitale locale des psychotropes et des soirées sans fins. Et où ils vont? A manille forcément!! Bienvenue, rejoignez donc la caravane!!
C'est maintenant à mon tour d'enregistrer mes bagages et de subir une dernière déconvenue à la sauce Viet. Pour se rendre par avion aux Philippines, il faut être titulaire d'un billet d'avion quittant le territoire philippins. Et Bibi, dans sa grande négligence, n'en savais rien. J'ai beau insister, sourire, faire des roucoulettes au personnel de l'aéroport, rien y fait, si je veux prendre mon vol et ne pas m'assoir dessus, il faut que j'achète en urgence au comptoir de l'aéroport un billet pour Hong Kong deux mois plus tard sans réellement savoir si je vais y aller et si ça va concorder avec mes dates. Mais on verra bien, je bouffe donc une partie de ma réserve en argent liquide à utiliser en cas d'urgence pour satisfaire aux critères et, une fois mon billet aller et maintenant retour en main, je peux enfin partir. Enfin!!!!
Et au moment d'enfin enregistrer mes bagages, j'aperçois une silouhette toute perdue dans l'aérogare, un nouveau bougre, Yohann, un parigo des familles que j'ai plus ou moins convaincu en cinq minutes de venir aux Philippines une semaine plus tôt lors d'un arrêt nocturne d'une chevauchée nocturne en bus. Et où il va le gars? Manille bien sur!!! Où d'autre???
Il y a une semaine, je pensais débarquer seul aux Philippines.
Il y a six jours, je pensais n'y rejoindre que Farid.
Il y a une demie heure, je pensais qu'on serait quatre avec Bryce et Michael.
Et depuis une minute, je sais qu'on est une nouvelle famille de cinq cousins. Ca promet.
Ca promet d'autant plus que tu les as bien attendues les Philippines!!! Et bien ça y est!!! Les ceintures sont bouclées, les consignes de sécurité ont été égrainées, l'avion a entamé sa course sur la piste et ses roues ont quitté le plancher des vaches.
Merci de ta patience.
Merci aussi de te répandre en message car plus ça va et plus si j'étais orphelin, je serais seul au monde.
A bon entendeur, merci Maman, merci Papa!!!
Et pour les autres, sors toi les doigts du fût, que je saches si j'ai encore des amis autrement que pour un mois, quand je les croise le long de la route.
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Loin des yeux, loin du coeur?
La paroisse d'à fleur de terre est ouverte à toute heure.
Le curé y sue sang et eau des heures durant devant un ordinateur pour satisfaire ses paroissiens au lieu d'égrainer la liste des pêchés capitaux.
Faîtes que ce ne soit en vain car Epicure et Dionysos méritent aussi qu'on s'occupe d'eux.
Amen.