Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sympathiquement renvoyé de la finance mondiale à faible responsabilité alors que la démission se profilait, très débrouillard mais pas très manuel, capable de gravir une montagne mais pas sportif, titulaire du permis de conduire sans savoir, vivez mes aventures baroques autour du monde!

Quitter Hanoï enfin...

L'itinérance motocycliste est arrivée à son triste terme.
Le rythme auquel nous avons été confronté à son contact n'est plus qu'un remuant souvenir.
Et il va s'agir de ne pas trop s'en éloigner pour ne pas s'apesantir maintenant qu'il faut retourner à des journées où nos jambes, à Dani et à moi, sont nos uniques moteurs.

En ce sens ça commence bien mal. Etant donné qu'on a recommencé à se coucher bien plus proche du lever que du coucher du soleil, les réveils sont à l'inverse bien plus proches du coucher de soleil que de son pendant matinal. Comme en plus, on est plus que deux rescapés de notre bande initiale de cinq trublions, la mention "plus on y de fous, plus on rit" s'est muée en "moins on est de fous, moins on en fait".

Le 20 avril par exemple, jour où Jo nous a quitté à 6h du matin la tête tangante sous des flots alcoolisés, on est que très moyennements efficaces. Dani et moi profitons de la journée pour reprendre un contact prolongé avec internet, s'abandonner sous la douche chaude de notre chambre et, quand la faim se fait sentir, manger des kebabs...
Ca ne fait pas très vietnamien comme programme mais comme on a déjà vu tout ce qu'on avait envie de voir à Hanoï et que la seule chose qui manque à notre palmarès de visites, c'est le mausolée d'Ho Chi Minh qui n'ouvre ses portes que le matin, on ne peut faire autrement que de ne pas culpabiliser à l'idée d'enfin faire de vraies nuits pleines de sommeil et de vraies journées pleines d'avachissements.


Le 21 avril, c'est sensiblement la même chose, à la différence près qu'on achète nos billets de bus pour quitter la ville le lendemain soir. Tu auras compris, c'est pas très compliqué au niveau mathématique, que ça nous laisse encore 24 heures à nous remettre de nos émotions et éventuellement rendre enfin visite à l'oncle Ho si on s'en donne la peine, ce qui n'est pas gagné si l'on considère tous les lapins que sa dépouille nous a déjà posés. Même si on reste quelque peu motivé par le fait de lui rendre visite, le bougre nous a déjà mis tellement de batons dans les roues que c'est l'arlésienne!
On s'efforce donc de se coucher tôt pour voir ce que cela donnera le lendemain matin.

Et quand on arrive au 22 au matin, il est 10h15 quand on émerge. On pourrait alors choisir de sprinter ce qui ne garantirait même pas qu'on arrive à nos fins à l'heure ou on peut aussi bien se remettre dans une position confortable et replonger quelques temps dans un snooze time royal. Qui plus est, dehors il pleut averse et le ciel est bouché comme si une éruption volcanique était en cours ce qui indique que ça ne risque pas de s'arranger!
Alors? Solution A ou solution B?
Solution B bien sur! C'est quelque part très dommage qu'on ait pas fait un tour concluant au mausolée vu qu'on a quand même au total passé près d'une semaine à Hanoï. Mais bon, aller voir un cadavre dans une boite en verre entouré d'un blockhaus de béton... C'est aussi bien de le voir comme ça. Et puis comme le voyage continue, même si on ne verra pas la dépouille d'Ho Chi Minh, on a encore quelques rendez-vous croustillant en terre vietnamienne pour compenser le manque à commencer par la ville d'Hué.

On passe en fait tout l'après-midi à n'être pas productif. Dehors, c'est toujours le festival de l'eau. A 19h, on est pris en charge à notre hotel et convoyé vers le bus couchette dans lequel on va passer la nuit. Alors qu'on attend ce dernier dans le bureau d'une agence de voyage, une touriste italienne se prend d'affection pour nous n'ayant personne d'autre à qui parler, et entreprend de nous raconter sa vie depuis le premier jour. Après un quart d'heure, je suis déjà mort. Elle débite les phrases à la façon d'une mitrailleuse. Je ne peux d'ailleurs tellement pas cacher mon ennui profond, que la dame entreprend d'elle même de changer de sujet et de nous parler de son voyage en Asie du Sud-est minute par minute. Elle agrémente même la conversation de diffusion de vidéos ce qui pourrait être salvateur si elle n'en avait pas près de cinq mille dans la mémoire de son caméscope. En fait, à chaque fois qu'elle devrait prendre une photo, elle fait un film d'une minute. Vous imaginez la gueule du Braïce... On dirait qu'on a retrouvé le soldat Jean-Pierre!!!
Après de déjà trop longues minutes, ma patience est à bout, je sors de l'officine sans même m'excuser et allume une cigarette puis deux jusqu'à l'arrivée du bus; enfin!!!

A l'intérieur, c'est trois rangées de lits qui s'étirent d'avant en arrière du bus avec deux étages comme pour des lits superposés. Au total, on doit pouvoir fourrer une trentaine de personnes à l'intérieur ce qui assure un bon confort dont personne ne se plaint sauf Dani qui a de l'eau qui lui tombe continuellement sur le visage en provenance direct du système de climatisation. En effet, on peut rêver mieux. Heureusement pour lui quand même, le bus n'est pas plein et il a tout loisir de pouvoir déménager vers une couchette plus au sec une fois que le bus a démarré pour échapper à la vigilance du cerbère qui attribue les places dans le bus.
Au milieu de la nuit, à une heure indéterminé, le bus s'arrête pour nous permettre de nous sustenter au milieu de nulle part dans un restaurant situé le long de la route. Avec Dani, on ne se fait pas prier pour dévorer tout ce qui nous passe sous la main sauf la soupe dont on sait déjà que, comme elle n'est pas liquide, on a déjà vu mieux... Au retour dans le bus, Dani retourne à sa couchette et, alors qu'on repart, il est rejoint par le controleur dont j'ai déjà parlé plus haut. Et comme le type a un radar dans la tête, il se rend vite compte que Dani n'est pas à la place qu'il lui a été attribuée. Dans son vietnemien natal, il commence à dire à l'ami allemand qu'il faut qu'il reprenne son lit initial parce qu'autrement, ça va chauffer pour son matricule.
Dani, qui ne parle pas un mot de viet, tente alors de faire entendre raison à son interlocuteur en lui expliquant tant bien que mal que là-bas, de l'eau lui tombe dessus et que de toute façon, personne n'est là pour prendre ce lit dans lequel il dort depuis plus de trois heures.
Mais le vietnamien est tenace et peu coopératif comme de nombreux voyageurs nous l'ont déjà expliqué à grand renfort d'histoires tordues. Le type de la compagnie de bus n'en a rien, mais alors rien à faire des arguments de la défence, et on le voit qui commence à se relever les manches avant de physiquement menacer Dani de lui apprendre sur le tard les rudiments des arts martiaux à grands renforts de torgnoles dans le pif.
Dani qui est un gars qui fait dans les 1m90 pour 80kg, (c'est un beau bébé) n'a alors comme solution de repli que de satisfaire à la "requête" du petit nerveux. Sauf que maintenant, il est énervé à son tour, bon courage pour dormir... Quant au petit nerveux, c'est sûr que s'il revient à la charge pendant le reste de la nuit, il va à coup sûr gouter aux tartes d'outre-Rhin ce qui risque de lui faire tout drole!!
Pour ma part, j'ai eu l'impression de visionner cinq minutes d'un bon film, je suis bien diverti et peux retourner à ma nuit.
A demain,
A Hué.

Des étreintes,
Des baisers.




 



 

 
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
<br /> Ah! ces italiennes! des boîtes à paroles. Elles se racontent, se racontent et on s'en rend compte... enfin!!!<br /> <br /> <br />
Répondre
M
Vivement un commentaire sur HUE J'espère que cette ville a toujours autant de charme Gros bisous
Répondre
S
OK, c'est bien beau de battre en retraite devant le tombeau de Uncle HO mais on comprend mieux maintenant la dérouillée que se sont prises nos troupes à Dien.... ça roupillait dans les tranchées! Gros bisous et à bientôt à Hué. Papette.
Répondre