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4 juillet 2009 6 04 /07 /juillet /2009 10:19
Après avoir été le témoin d'un parfait abus de pouvoir à la mode vietnamienne, j'ai pu, comme à mon habitude, retrouver le chemin de la ronflette.
Il est 9h quand on arrive à Hué, je suis tout ragaillardi, pas comme Dani qui n'a pu redormir après l'épisode avec le Jean-Claude Vandamme du pauvre à la mode locale.

Quand on est parti d'Hanoi, je ne vous ai pas parlé de Simon, un québécois qui attendait le bus en même temps que Dani et moi. La raison pour laquelle je n'en avais pas parlé, c'est qu'à ce moment là, nous ne nous étions jamais parlés, surement à cause du fait que Simon est un garçon un peu effacé pour ne pas dire plus.

En arrivant à Hué, alors qu'avec Dani on récupère nos sacs, Simon vient subitement à notre rencontre. On échange alors quelques mots jusqu'à décider de façon un peu automatique qu'il serait bon de partager la chambre pour partager les frais.
On se retrouve donc maintenant être un nouveau groupe de trois personnes. Ce n'est d'ordinaire pas pour me déplaire mais je sens déjà que je n'ai pas grand chose en commun avec Simon qui m'apparait plus plat qu'une sole. D'ordinaire, je me serais bien débrouillé pour noyer le poisson et semer l'ablette, c'est après tout la chose la plus naturel du monde quand on est en voyage de partager son temps avec des personnes dont on se sent proche en laissant sur le pavé les boulets et autres culs-bénis. Mais là, on s'est mal débrouillé et on traine déjà notre boulet alors qu'on est à la recherche de notre nouvelle chambre d'hotel.

Pendant qu'on est en train de marcher dans la ville, une chose me turlupine plus que les autres si on excepte Simon dont je viens de parler : il est 9h du matin et la température doit déjà approcher les 38° à l'ombre, sachant que trouver de l'ombre n'est déjà pas une mince affaire. Je suis déjà en mode désintégration par la transpiration, qu'est ce que ça va donner autour de midi?!? Et que fait la police?!?

Après avoir perdu plus d'un litre en deux cents mètres, on atterrit sans problème à notre hotel bien qu'il faille gravir six étages à pieds chargé comme une mule népalaise pour gagner la chambre. Pour tout le monde, c'est l'heure de la douche froide. Enfin chacun son tour, faut pas déconner, on a beau avoir chaud on est pas des bêtes...

Une fois que tout le monde a eu tenté d'avoir bien froid sous la douche qui, malgré tous nos souhaits, est restée tiède, après être reparti sur la voie de la transpiration dès qu'on quitte la chambre puisque c'est déjà un infime effort qui suffit à rouvrir les vannes, on se dirige vers l'ancienne ville impériale construite à l'intérieur d'une citadelle imprenable alors qu'il est 11h passées. 11h!!! La pire heure!!! L'heure à partir de laquelle il est déconseillé de s'exposer aux rayons du soleil!! Quelle grosse bande de touristes on fait!!! Et on le comprend illico presto, pas besoin d'être bien malin pour se rendre compte qu'on navigue dans un four.

Alors qu'on est même pas encore arrivé, on fait déjà un premier stop pour s'hydrater d'un litre de thé glacé chacun. Il faut bien ça.

Puis on touche enfin au but, la citadelle. Je suis passablement soulagé car c'est enfin l'occasion de s'abriter, luxe suprême quand ton sang est à la limite de bouillir.
Toute la visite est comme ça, alternance de crapahutage à l'extérieur et de repos forcé sous toutes les structures ou arbres qu'on peut trouver en chemin. De plus, bien que Hué soit un haut lieu du tourisme vietnamien et son ancienne cité impériale un incontournable, ils ne sont pas nombreux les touristes à arpenter les allées surchauffées. Même les vietnamiens ne courrent pas les rues. Tous ceux qu'on voit sont des ouvriers chargés de restauration, mais la restauration attendra, la sieste est générale et obligatoire qu'elle se passe sur un banc voire à même le sol.
Pour nous qui battons le pavé, c'est bien motivant!!
Au total, on passe deux heures sur place. C'est pas énorme mais on ne peut pas donner plus de notre personne. Il ne nous tarde que d'une chose, retrouver le confort d'une chambre garnie d'une douche tiède et de la climatisation de série.
Après une nouvelle pose hydratante, c'est donc ce à quoi on lézarde. Et puis comme la nuit précédente s'est passée dans un bus ce qui n'est jamais un gage de grande forme le lendemain, on ne se fait d'autant pas prier!!

Baignant dans cette atmosphère de relaxation quasi-forcée puisque tout à l'extérieur est climatiquement hostile, le sommeil n'est pas long a frapper à la porte.
A ma porte, à la porte de Dani, mais pas à celle de Simon qui pendant ce temps là s'occupe à je ne sais quoi. Je ne sais quoi sauf quand il va à la salle de bain trois fois dans l'heure, occasion pour lui de claquer la porte comme Nadal claque des coups droits. Le type, qui est d'un naturel transparent énervant en soi, ne trouve pas d'autre moment pour s'émanciper que celui où on dort comme des bébés jusqu'au moment bien sûr où la porte de la salle de bain résonne à tous les étages à commencer par mon étage cérébral qui a de plus en plus de mal avec le bonhomme.

Je sors finalement de ma torpeur vers 16h, il fait un peu meilleur dehors, même si c'est évidemment tout relatif... On pourrait alors ne rien faire jusqu'au soir et encore, ou attrapper le taureau par les cornes et affronter de nouveau le cagnard avec éventuellement une ballade fluviale du meilleur effet; en tout cas j'en ai bien envie.
J'essaye donc de motiver au maximum les troupes pour cette nouvelle escapade. Seulement, les larcars d'en face, ils hésitent salement. Entre chaque hésitation, j'en profite même pour me plonger dans la rédaction d'un nouvel article. Et puis toutes les dix minutes, je retourne dans la chambre prendre la tension de mon camarade et de mon boulet. A chaque fois, il sont un peu plus près à y aller mais c'est à un rythme pachidermique que leur motivation évolue. A chacune de mes visites, j'ai droit à "mais j'ai mis la chaussette gauche, j'arrive!!". Puis "mais tu vois bien que j'ai aussi mis la chaussette droite, j'arrive!!".
A ce rythme, on n'y sera jamais, c'est clair.
Donc plus ça va et plus je devrais être résigné, mais c'est l'inverse qui se produit, plus ça va et plus ça m'énerve de voir que l'ami québécois gangrène tout le groupe. A 17h finalement, je décide qu'il est trop tard pour quoi que ce soit, que les feignants ont gagné, que s'ils veulent faire quelque chose avec moi, il va falloir qu'ils s'accrochent drolement vu que je risque moi aussi d'hésiter longuuuuuuement.

On ne bouge pas de l'hotel jusqu'à l'heure du dîner. C'est pas plus mal pour le récit même si c'est pas exactement ce que j'avais en tête pour cette journée.
On est donc à nouveau uni pour satisfaire à un instinct primitif : la faim. Quand faut y aller, faut y aller. C'est pas comme avec les balades fluviales avec coucher de soleil (sic).

On se retrouve donc à diner dans un restaurant à deux pas de l'hotel, ce serait dommage de s'éloigner et d'aller dans des coins qu'on a pas encore visités! A l'intérieur, on est les seuls clients, c'est étrange car notre quartier est un rassemblement d'hotels et que les rues sont à moitié remplies de visages occidentaux dont il faut bien qu'ils mangent quelque part. En tout cas au resto, on a droit à un accueuil de ministres. Tous les employés, à notre entrée, sortent des cuisines et autres jusqu'à reproduire un semblant de haie d'honneur!! En gros, ça leur fait vraiment vraiment vraiment plaisir de pouvoir enfin travailler.
Quand on demande les menus, on comprend pourquoi les clients peuvent être rebuté. Le détail des plats est la plus grande concentration de l'histoire de fautes d'orthographe. D'habitude, je n'y prête pas plus attention que cela car c'est plus ou moins partout en Asie, mais là on atteint des sommets à tel point qu'un fou rire nous prend. Difficile de s'en détacher quand le serveur vient prendre la commande, en fin de compte on y parvient quand même en étouffant comme on peut cette tarte à la poilade.
Les plats arrivent, c'est délicieux ce qui prouve bien qu'il aurait été dommage de leur tenir rigueur de sacager la langue de Molière. A l'issue du repas, on se fait même offrir un alcool de riz nous permettant de replonger le temps de l'ingestion dans la chaleur de l'après-midi. Merci patron!
Au moment de l'addition, le patron en personne vient chercher sa maigre recette. Et ce faisant, il s'installe avec nous quelques minutes le temps d'une discution qui pourrait être informelle mais qui se transformera en une invitation officielle à son mariage qui se tiendra dans 5 ans. C'est précis, tout est déjà organisé. Ne lui reste plus qu'à se trouver une femme!!!

A la sortie, les deux autres vont faire un tour, ce à quoi je répond non merci. J'ai le ventre bien lourd et garde encore en mémoire les hésitations sans fins de l'après-midi qui me font dire qu'il ne faut pas me prendre pour ce que je ne suis pas!!
A la place, je surfe et skype sur la terrase de l'hotel. A mon retour à la chambre, Dani et Simon, déjà de retour, sont plongés dans un sommeil lourd, je les y rejoints en pensant au lendemain.
Un bus pour Hoi An, pas le temps de traîner dans la fournaise de Hué plus longtemps, c'est en plus le gage de partir sans Simon qui reste sur place quelques heures de plus que nous. Un peu d'air à venir, je respire!!


Quant à toi, si tu veux respirer, tu as de la chance, les photos ne retransmettent pas les conditions météos. Profite!!

 







 
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commentaires

P
<br /> Mon orgueil de québécois en prend un coup, mais entre toi et moi, il y a tant de parisiens chiants que je peux comprendre qu'il y ait parfois des québécois qui n'ont pas d'allure. Tu as peut-être<br /> rencontré le mauvais Simon. Quel était son nom de famille, si tu t'en souviens? Je vais lui envoyer un e-mail et lui signifier qu'il est un mauvais représentant de la race québécoise.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Désolé pour Simon, P-A, c'était plus fort que lui!<br /> Quand à son nom de famille, c'est déjà bien que je me souviennes de son prénom!<br /> C'est que j'en croise pleins des québécois, et des meilleurs!!<br /> <br /> <br />
R
Bonjour mon ange Dimanche matin de fête: un article et des photos, de quoi démarrer notre journée le coeur en fête. De plus les photos me rappellent quelque chose... Quel régal les photos du marché Au fait je t"admire quand tu es rentré et que Simon dormait, je crois que par inadvertance la porte de la salle de bain aurait claquée... Gros bisous
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S
Tu en fais subir de ces amplitudes thermiques à ton corps d'athlète; entre le camp de base de l'Annapurna et Hué, faut avoir la santé! Remarque qu'en région parisienne, depuis plusieurs jours, on dépasse gaiement les 30° à l'ombre. A la maison, dès 9h30, je ferme les volets et je me mets à l'aise.<br /> Bonnes nouvelles des martiniquais qui se goinfrent aux oursins et aux langoustes.<br /> Quant à Simon Nadal, le pauvre, lui qui voulait juste un peu de chaleur humaine pour compenser celle de l'extérieur.... Gros bisous. Papette.
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S
<br /> Simon Nadal?<br /> Il lui manque le charisme pour porter un tel nom...<br /> Pourquoi pas Simon Federer?? Mieux non?<br /> <br /> Ca fait grincer des dents, ah bon?<br /> <br /> <br /> <br />