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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 21:17
Enfin! Il était grand temps!!
Grand temps d'en finir avec le conte de mes histoires au Laos!
Je tiens à dire tout d'abord que c'est inversement proportionnel avec le sentiment que j'ai eu de quitter ce merveilleux pays qui m'a enchanté mais comme même les meilleures choses ont une fin, je me mets enfin en route vers le Vietnam...

Quand je me suis réveillé au matin du 31 mars, j'ai tout de suite réalisé que pour la ènième fois, les moines et moi, on a pas vraiment le même rythme... Qu'est ce que c'est que cette manie qu'ils ont de se lever aux aurores. Ils ne peuvent pas prendre leur petit déjeuner autour de 10h comme tout le monde! Ca m'aurait au moins permis de les admirer plus souvent qu'une seule et unique fois en presque une semaine passée à Luan Prabang.
De toute façon, ce matin, je n'ai pas vraiment de regrets étant donné que le ciel est tellement bouché que je me demande quand il va me tomber sur la tête. Ca ne saurait tarder même si pour l'instant, en m'éclipsant discrètement de ma chambre d'hotel, c'est encore sec à l'extérieur.
Je précise discrètement car je n'avait vraiment pas envie de me répendre en excuses de ne pas avoir réveillée ma voisine à 5h40 comme je me devais.

C'est donc sur la pointe des pieds que j'atteints la réception où tout le monde est très surpris de me voir partir. Ca faisait déjà quelques jours que, lorsque je me couchais, je disais à qui voulait l'entendre que j'allais lever le camp le jour suivant mais cette fois c'est vrai et ça soulève presque l'indignation chez mes hotes. Seulement aujourd'hui je n'y peux rien, il faut vraiment que j'y ailles. Mon visa vietnamien prend effet au 2 avril et comme c'est également la date d'entrée dans le pays de Nathalie et Jo de l'amicale des joyeux déconneurs que j'ai déjà croisés à de nombreuses reprises, il faut que je m'active le jonc si je veux avoir une chance de les intercepter sur la route de la frontière.

Je file donc au pas de charge vers l'embarcadère en eau douce et me dégotte un bateau partant dans l'heure vers Nong Khiaw à environ six heures de navigation de Luan Prabang en direction du nord.
Le frêle esquif arrive, j'embarque et m'assois sur l'une des chaises en bois dont je sais d'avance qu'elle va me ruiner le fessard bien avant d'atteindre ma destination. Seulement, j'espère bien que les panoramas sauront me faire oublier tout ça. En effet, ce tronçon que j'emprunte aujourd'hui est cessé être l'un des plus spectaculaire qui peut être donné à voir à qui veut bien se faire mal au derrière pendant six heures.
Mais, alors que le bateau est parti depuis quelques pauvres minutes, la pluie montre son nez. Les nuages bas, c'était déjà pas suffisant, il manquait la pluie pour rajouter un peu de dramaturgie à l'ensemble.
Le résultat de tout ça, c'est que quand il pleut, la vie du fleuve entre dans une douce hibernation. Pas un pêcheur, pas un gamin qui joue, seuls les bufles s'en moquent, comme si ils avaient le choix!!
Dans le bateau, les passagers sortent les imperméables au lieu de sortir les appareils photos et tous sans exception, hormis votre serviteur, s'équipent d'un très seillant gilet de sauvetage.

La traversée se passe à la vitesse d'un escargot qui courre. Les paysages sont sublimes à mesure que l'on s'éloigne de Luan Prabang mais on n'en profite que très sporadiquement car il y a beau y avoir de magnifiques montagnes de part et d'autre de la rivière, le plus souvent, on en voit que la base car les sommets sont autant recouverts de nuages qu'une pièce montée est couverte de crème fouettée. Heureusement dans tout ça, je peux quand même discuter avec les autres passagers embarqués dans cette croisière sans retour.
Je rencontre entre autre Jérome, un français fraichement débarqué du territoire national comme on dit quand on est ministre de l'intérieur, puisqu'il a quitté notre terre natale depuis seulement deux jours!! Tu parles d'un décallage pour lui et son enthousiasme fait plaisir à voir malgré la grisouille qui nous entoure de tous bords. On dirait déjà un roi de la baroude tant il a déjà oublié ses vieux réflexes de français plaintif qui font malheureusement notre réputation. Et malgré les trombes qui tombent maintenant, il y a vraiment de quoi tout oublier tant le spectacle est dantesque. Entre les paysages accidentés et la nature qui nous jouent des tours, c'est renversant, sans doute pour ça que les gilets de sauvetage sont de sortie!

Il est finalement 17h quand on arrive à Nong Khiaw et comme prévu j'aurais bien besoin d'un massage des fessiers! Assis sur une planche pendant six heures, vous m'en direz des nouvelles!!
J'ai quand même chaud au coeur quand la pluie s'arrête enfin, à croire que c'était seulement pour rendre la navigation plus exaltante.

Avec Jérome, on part à la recherche d'une GH pour la nuit sachant que pour ma part, je vais remettre les voiles dès le lendemain. On s'en déniche une d'enfer. Deux petites cabanes de rien construites sur pilotis juste sur les rives de la rivière avec un grand espace commun pour des repas de qualité, rien que ça.

Pour le dîner, on retrouve certains de nos partenaires d'équipage : trois allemand(e)s, deux japonais et nous deux. Le compte est bon.

Mais pour ma part, je mange au lance-pierres n'ayant pas encore digéré le coup de Trafalgar version virus de l'ami Lambert. Je n'ai pas fini mon nettoyage la veille et pour ma tranquilité d'esprit, il va être bon de savoir à quoi m'attendre une fois celui-ci terminé.
Je retourne donc me lancer dans une intense prise de tête à 21h30 et ne termine celle-ci que vers 2h du matin, heure à laquelle le village est plus proche du lever que du coucher. Rien que de très normal donc... Comme le fait que malgré mes espérances, il semble que je vais trainer jusqu'au bout des séquelles du virus sur mon archos. Rien que de très normal...


Au matin du 1er avril, je retrouve au moment d'engouffrer mon petit déjeuner Jérome ainsi que Olie et Avi, le couple d'allemands de la veille. Et ces deux là ont eu une aventure pas banale. Au cours de la nuit, ils ont eu des problèmes de rongeurs. A plusieurs reprises, ils ont été réveillé par des souris qui ont pris leur chambre pour repère. Ils ont ainsi mieux compris pourquoi sur un de leur mur, une affichette proposait de louer un chat pour l'équivalent d'un euro!! Incroyable!!! Ca me laisse vraiment sur le cul, je n'en reviens pas!!! J'imagine le propriétaire sans foi ni loi qui met à disposition des piaules infestées de souris pour se faire un peu plus de beurre sur le dos de ses résidents en exploitant sans vergogne un chat à l'appétit d'ours.
Poisson d'avril!!! L'imagination et le sens de l'humour germains sont à l'honneur ce matin!!!!! Et moi, j'applaudis la malice des deux mains jusqu'au moment où il est l'heure de dire au revoir à tout ce petit monde car mon bateau suivant n'attend pas.

Je prends donc mon sac, me mets en route, me rapproche de l'embarcadère, et remarque deux silouhettes familières un peu plus loin sur la route. Qui vient d'arriver à nong Khiaw alors que j'en pars? Ana et Steve!!!!!!
Dans la seconde, je laisse tomber mon sac à terre et courre les bras grands ouverts dans les flaques laissées par les intempéries de la veille. De l'autre côté, Steve dans une symétrie parfaite fait la même et après vingt mètres de course chacun, on se tombe littéralement dans les bras l'un de l'autre. Moment d'extase fraternelle s'il en est dont il faut bien profiter car les retrouvailles ne durent que quelques minutes après lesquelles je m'éclipse avec regrets de ne pas pouvoir poser mes valises plus longtemps ici en leur compagnie. Mais c'est la vie, espérons seulement qu'on aura d'autres occasions à l'avenir de courir l'un vers l'autre en comparant ensuite qui de nous deux aura le plus fait les 400 coups...

Je suis donc de retour sur le pont d'un bateau. Et à la différence d'hier, il y a un soleil radieux qui innonde la vallée de ses rayons généreusements caniculaires. Je n'ai donc plus à m'assoir sur un siège fait de douleur mais à l'arrière, la tête au vent, alangui au dessus du bloc moteur à la verticale du soleil.
Qui plus est, le spectacle est en tout point comparable avec celui de la veille mais en version dégagée. C'est le moment de ressortir l'appareil photo et d'en profiter autrement mieux que les 28 autres personnes, la tête sous une bache les protégeant de l'insolation, qui occupent l'embarcation de douze mètres de long. En un mot, on est un poil chargé.
Et si on peinait à s'en rendre compte, il suffit aussi de voir le type assis complètement à l'arrière avec ses quatre chiens sur les genous!

La journée est donc idyllique au possible.
Seulement, il y a toujours un revers à la médaille dans la vie tourmentée du Braïce... Il fait 40° au soleil, il fait sec comme pas possible, pas besoin de protéger quoi que ce soit d'une pluie éventuelle. Et pourtant, dans tout ce calme climatique, j'aurais dû me méfier.
Mon petit sac, celui qui contient tous mes objets de valeur, est installé à l'intérieur du bateau à la limite de la bache qui fait office de toit. Et le bord de celle-ci goutte lentement de la pluie de la veille, et ces gouttes, elles atterrissent directement sur mon sac. Je remarque ce manège aquatique après trois heures de navigation et récupère mon bien pour estimer les dégats, si dégats il y a.
L'ordi est OK. L'archos est OK. L'Ipod est OK. Le portefeuille est OK. Quoi alors?
Je vais vous la faire autrement...
L'ordi, l'archos, l'Ipod, le portefeuille et le passeport sont dans un bateau. Le passeport tombe à l'eau. Qu'est ce qui reste au sec?
Bordel de Zeus!!! Mon passeport est détrempé!! Tous les tampons effectués jusqu'alors sont en train de baver sur toutes les pages autour. Les timbres se décollent. Il ne manquait plus que ça!!!
Je passe donc les deux heures de soleil restantes à ventiler le tout dans la chaleur du jour. Mais alors qu'on arrive à Muang Khua, rien n'est arrangé, c'est toujours la fête à la grenouille pour mon document administratif le plus important et de loin. Et comme je ne voyage pas avec un sèche cheveux, il faut quand même pas déconner, je n'ai plus qu'à laisser le temps et le sec faire leur oeuvre... Je mets donc la souillure à sècher dans ma nouvelle chambre et pars tenter d'oublier tout ce brin dans les rues du village qui plonge doucement dans l'obscurité.

Je remonte alors la rue principale avec la rivière dans le dos quand j'aperçois atablés dans un rade les loustics dont j'étais parti plus ou moins en quête : Nat et Jo!!
Nouvelles retrouvailles dans cette journée animée malgré six nouvelles heures assis sur le pont d'un bateau. Et celles-ci s'annoncent plus fructueuses qu'avec Ana et Steve, étant donné qu'on prend le même chemin. Dans le rade, se trouvent également Marius et Dani, deux allemands, encore, que j'avais rencontrés un peu plus tôt au Laos.
C'est donc dans la joie et l'allégresse qu'on enfile les bières comme des perles, comme un adieu à la Beer Lao.

Le ciel est constellé d'étoiles lorqu'on file dans un restaurant proche se remplir la panse plutot que le gosier. A dire la vérité, on fera les deux en fin de compte.
Des français, un belge, des allemands, comment pourrait-il en être autrement?
Dans notre restaurant très très local, on est entouré de locaux. Ceux-ci sont à un stade d'ébriété inateignable même pour nous. Ca chante, ça festoit, c'est gai.

Vers la fin du dîner, alors qu'on approche le moment où on se dit tous à demain, je crois apercevoir un éclair dans le ciel qui s'étale sous nos yeux. Vu le temps qu'il a fait aujourd'hui, tout le monde se fout de ma tronche et croit à l'hallucination. Mais j'ai pas la berlue. Dix minutes plus tard, les éclairs se multiplient, l'orage gronde et la tempête s'abat de tout son poids sur notre incrédulité. C'est le déluge en mode XXXL!!
Et comme on est plus ou moins à l'abri quand les rafales ne renvoient pas la flotte sur nous qui sommes à l'abri, on reprend une tournée comme pour conjurer le sort et attendre une accalmie. Mais d'acalmie, il n'y a pas et c'est sous la tempète que chacun regagne son hotel. Et comme à Muang Khua, il n'y a pas d'électricité passé 22h, c'est un parcours du combattant qui s'offre à nous et surtout à moi qui habite au bord du fleuve avec entre la GH et la rue, un terrain vague devenu warzone à traverser...
Tant bien que mal, je retrouve le chemin et fini par arriver détrempé jusqu'à mon pieu et mon passeport encore trempé. A nous deux, on peut maintenant dire qu'on fait la paire!!
Seulement moi, je sèche en un rien de temps; pour le passeport, il faudra attendre encore un peu pour savoir si je vais devoir l'inhumer ou s'il va renaitre de ses cendres...

Quant au Vietnam, il nous tend maintenant les bras.
Le minibus devrait partir le lendemain à 6h ce qui indique que le réveil sera une nouvelle fois à mettre dans les anales des réveils autres qu'onctueux et délicats.
Mais c'est l'essence même du voyage, l'essence même de mon quotidien.
Pas de temps morts ou le moins possible et par tous les temps, l'aventure nous attend comme t'attends aussi une nouvelle vidéo de Nang Khiaw si tu tends à savoir à quoi ça ressemble une fois la pluie passée.










 

 


 
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23 mai 2009 6 23 /05 /mai /2009 19:09
Cette fois-ci, c'est la bonne!
T'as encore faim? Et bien voilà du rab'!!!

La veille, j'étais parti me coucher sur un suspense intenable qui finalement a accouché d'une souris. Cette fois-ci rien de tout ça, c'est juste avec le sentiment du devoir accompli que je me retire pour la nuit. Il est 3h, il n'y a pas un bruit aux alentours, c'est le climat sonore idéal pour entendre le réveil de 6h et tenter de revoir les moines défilés de plus belle, cette fois j'espère sous le soleil.
Et bien, que nenni!! A force de multiplier les nuits liliputiennes, le réveil de ce 30 mars, c'est à se demander s'il a sonné. Surement parce que c'est un lundi, réminissance du passé... Rien entendu le Braïce, dur de la feuille qu'il est quand on est encore sur le versant avant midi du cadran horaire.

Et le bateau qui devait me prendre dans la matinée vers d'autres lattitudes? Pareil, j'ai dormi autant que j'ai foiré sur toute la ligne.

Il est midi quand j'ouvre un oeil, midi et demi quand j'ouvre le deuxième. A ce rythme là, il va me falloir une semaine pour prendre ma douche et m'habiller!! Et pourtant. A 13h, je suis dehors à culpabiliser de cette éclosion tardive et trouve le remède à mes maux : la mise en ligne de mon premier article depuis plus d'un mois.
C'est la fête dans les chaumières, je reprends la barre et tiens bon le vent, hissez haut!!! Re-etailleauuuu!!! Plus d'huit lignes, plus de quatre cents mots, je suis fier d'y être à nouveau!!!

Mais comme la vie est tout sauf un long fleuve tranquille, je trouve quand même le moyen de me prendre la tête à deux mains. C'est la première fois que je me connecte sur internet au Laos et sans le savoir avant je comprends pourquoi c'est mieux ainsi. J'ai beau être à Luan Prabang, capitale touristique, culinaire, culturelle du pays, la connection est restée à l'age de pierre. Vingt minutes pour ouvrir trois pages, c'est même pas assez pour accéder à l'administration du blog!!!
Et j'ai beau visiter quatre cybercafés différents, le constat est le même partout, même quand j'y mets du mien, l'adversité est là.

En parlant d'adversité, c'est pas encore le pire... En rentrant à la GH passablement énervé après avoir bien perdu mon temps, je découvre le pot aux roses (poteau rose?).
Vous vous souvenez peut-être que la veille au soir, Lambert s'est servi dans mon Archos pour récupérer des films et de la musique à foison, et bien en fait, je ne le savais pas encore il s'agissait d'un échange.
Contre mes fichiers tous beaux tout propres, Lambert n'a rien trouvé de mieux à faire que de me refiler un virus!!! Et il s'avère que le gars, il était au courant qu'il était infecté!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! (Je mets une ribambelle de "!!!!!!!!!!" mais vraiment le coeur y est!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!)
C'est bien la peine de vouloir faire le bien de tous pour récupérer la blenno' en version informatique!!!
La conséquence de tout ça dans l'absolu, c'est que même si tout peut encore se faire avec mon copain MP3, celui-ci est tellement paralytique que mon ordi ne le reconnais même plus. Je te raconte pas le bordel. Et ce bordel là, tu vas voir que ça va me suivre jusqu'à Paris dans 18 mois!!!
Car la conséquence immédiate, c'est que je tente grace à l'antivirus de l'ordi qui se retrouve être infecté lui aussi de nettoyer l'ensemble jusqu'à 2h du mat', ce qui ne suffit même pas.
Dix heures de nettoyage, pour me rendre compte que je n'ai fait que l'entrée et qu'il reste encore le salon, la salle à manger, les chambres, le garage et les combles!! Et le tout, sans garanties de succès!
T'imagines l'ambiance dans la chambre!!

Seule histoire qui viendra me sortir un temps de ma torpeur, a 23h, on frappe à la porte. J'ouvre et de l'autre côté se trouve une nana que je suis sûr d'avoir déjà croisée auparavant mais où? Pfft, j'en sais rien, bonjour la honte...
Mais j'assure le coup sans lui révéler mon amnésie. Il se trouve que c'est justement Lambert qui lui a indiqué où j'habitais et que c'est ma nouvelle voisine de chambre. Elle a pris la place de Steve et Ana restée vacante pendant 24 heures. Je conviens de la réveiller le lendemain matin avant 6h pour qu'on aille voir les moines ensemble...
Vous connaissez la chanson? Ah bon?

Alors réveillé à 5h45 ou pas? C'est le grand retour du suspense!!! Bigre, j'en transpirerais presque à votre place même si on voit quand même poindre la suite...
5h45, tout est dans l'énoncé.

Parce qu'avec des couchers à 2h, les lendemains matins sont toujours extrèmement vaillants... Pour sûr!


En tout cas, sachez que de votre côté, vous ne risquez rien à vous connecter encore et encore à ma paroisse mobile.
Au plaisir de vous y lire en version commentaire.
Bises!!!!
 

 
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23 mai 2009 6 23 /05 /mai /2009 14:23
Deux textes dans la même journée, c'est comme une nuit de 30 minutes, c'est à peine croyable et pourtant c'est vrai!
Pour ceux qui ne comprennent rien à cette première phrase, c'est qu'il ne savent pas qu'il y a un texte épatant qui les attend concernant la journée de la veille.

La veille, c'était le 28 ce qui fait que si mes calculs sont bons, nous sommes le 29 mars et momentanément encore à Luan Prabang. Enfin théoriquement...

Car disons le tout net, trente minutes de sommeil, ça vous change un programme. En d'autres termes, ça vous fait rester une journée supplémentaire au même endroit en attendant des énergies renouvelées. Mais revenons à nos moutons.

Il est 5h45 quand je suis sorti du lit par la fine équipe composée d'Ana et Steve. Eux ont dormi trois longues heures mais la différence avec moi n'est pas flagrante quand je contemple leur mine agressée par la moindre lumière. Moi, je suis mieux réveillé que la moyenne encore tout tremblant à l'idée d'avoir paumé mon portefeuille. Finalement, dans la foulée, le doute est levé et le suspense retombe comme un soufflé sorti trop tot du four, Ana le gardait dans son sac, presque comme prévu, tout simplement...
Je ne suis donc plus stressé, juste aussi fatigué que les autres...
Tout le monde mériterait donc de retrouver une position horizontale mais non!! Ce n'est pas le sujet; le sujet c'est de se bouger les fesses pour ne pas être en retard pour voir la procession des moines dans les roues de la ville qui prend effet à 6h. Donc, à peine réveillés, à peine levés, à peine sortis!! Les yeux sitôt ouverts et on est déjà dehors, pas récompensés par un temps salement couvert et pas encore humide.

On remonte la rue principale jusqu'à voir une foule de badots qui s'amoncelle sur le trottoir, appareils photos en main. En face, de l'autre côté de la rue, une autre foule de badots est assise en rang d'onions, des soupières à la main ou posées devant eux. Ces gens, qui sont pour la plupart des touristes asiatiques, attendent de faire don de cette nourriture amoureusement préparée aux moines qui ne vont plus tarder.
Et d'ailleurs, les voilà!!

Débouchant de tous les carrefours donnant sur la grande rue, les moines arrivent en ordre serré les uns derrières les autres. Tous tiennent un bol vide pour l'instant. Tous arborent cette tunique orangée qui vous transcendent la grisaille et fait instantanément de vous un maître zen potentiel. On comprend vite pourquoi en plus d'être un moment particulier pour tous les donateurs, c'est le moment à ne pas rater si vous voyagez à Luan Prabang munis d'un appareil photo. D'ailleurs j'en ai la lentille qui palpite! Ce spectacle est magnifique autant qu'il a ce don inné de vous rendre humble devant tous ces gens qui en nourrissent d'autres pour ce simple plaisir d'être en paix avec eux-mêmes.
Et être en paix avec moi-même, j'en ai bien besoin si l'on compte les heures de sommeil et si l'on prend en compte les gouttes de pluie qui commencent à tomber jusqu'à s'abattre par milliards. Pauvre de moi, pauvres de moines!!!

Les voilà donc toujours sous la pluie pendant qu'Ana, Steve et moi, on part s'abriter.
Et en chemin alors qu'on marche, on est doublé par tous les moines dont l'auge est maintenant remplie qui courent se mettre eux aussi à l'abri avant que leur toge ne prennent l'eau et par là même quelques dizaines de kilos. Et pour courir, ils courent, ça fusent dans tous les coins sauf pour les derniers qui font encore la queue, bien disciplinés, pour avoir de quoi manger.

En tout cas, dans tout ça, même si je ne vois pas droit, je suis bien content d'être levé pour assister à ce spectacle centenaire.
Et la pluie? Elle nous pousse à la maison, on est pas imperméable!!
Mais pour Ana et Steve, c'est tout temporaire car il faut qu'il lève malheureusement le camp peu après car le bus dont ils ont déjà le billet ne va pas les attendre. C'est donc à 7h que les meilleures choses ont une fin et que je fais ma révérence aux tourtereaux. Tout le monde a maintenant les yeux embués de fatigue autant que d'émotions de devoir se laisser là... Mes respects Mr Weatley et au plaisir, farewell buddy and see you soon anywhere!!!

En ce qui me concerne, ces aux revoirs m'ont tout retourné et le programme du jour risque d'en être tout autant. Théoriquement, je devais avoir un bateau pour le nord en fin de matinée mais je n'ai pas encore de billet et il est hors de question dans mon état que j'ailles marcher sous la pluie à la recherche d'un ticket que plus ça va et plus je me convaincs qu'il n'y en aura plus de disponibles.
Comme de bien entendu donc, je retourne me coucher en pensant à des moments plus gais...

Il est 11h quand je me réveille à nouveau, encore fatigué. Chienne de vie...
Petit rayon de soleil quand même en cette fin de matinée, le soleil brille de nouveau et c'est pas un mal. Ca ne va pas m'aider à me sortir les doigts mais au moins ça fait du bien au moral. Je sors donc à grand peine ma carcasse de l'hotel pour une ballade rapide histoire de se dire que j'ai fait quelque chose avant de retourner me cloitrer dans ma chambre désormais vide d'amis. Entre temps, j'ai quand même réussi à trouver un barbier pour m'enlever la fourrure du visage et me couper les cheveux, rien que ça, ça fait une journée bien accomplie!

Je suis donc de retour en chambre et que me reste-t-il à faire aujourd'hui? Rattraper le temps perdu pardi!!!
Je m'attèle donc à la rédaction d'articles pour le blog sur lequel j'ai alors un bon mois de retard. Ca en fait du boulot, commencer aujourd'hui ne sera pas du luxe!!
C'est donc ma super activité du jour dont je serais finalement sorti au cours de la soirée, merci à toi, par Lambert venu voir si je suis encore là. Et en effet je suis là,  presque sans surprise. On passe donc quelques heures ensemble. Lambert en profite par la même occasion pour me rappeler les règles du 4-21 dont j'ai tout oublié. En retour, je lui donne tout ce qu'il veut de films et musiques sur son disque dur personnel.
Lambert s'éclipse à une heure du matin dégouté de la chance insolente que j'ai aux dés et je retourne laborieusement à mon clavier, vous connaissez la chanson... (lire rengaine)

Je poursuit l'effort jusqu'à 3h, heure à laquelle il faut vraiment que je me couche si je veux partir demain.
On verra bien...
Déjà comme le ciel est dégagé et plein d'étoiles, ce serait bien si je pouvait me relever encore avant 6h pour aller revoir les moines mais cette fois sous le soleil. Je mets donc le réveil en espérant m'astreindre à l'impossible pour la deuxième journée consécutive.
Comme je disais, on verra bien...


PS : J'avais commencé en disant "deux textes dans la même journée", c'est le cas au niveau de l'écriture mais internet a laché prise sur les coups de minuit ici, donc en fait c'est plutôt "deux textes en deux jours". Désolé pour la fausse joie...

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21 mai 2009 4 21 /05 /mai /2009 15:06
Cette fois-ci, il est 18h quand je me mets à l'oeuvre.
Pas question que se reproduisent les conséquences de mon dernier texte où je me suis couché à 6h, énervé comme un chien enragé après la connection internet qui m'a autorisée à télécharger 30 photos en trois heures. Dans la foulée, je n'ai donc pas pû me réveiller à l'heure pour mon Ô mon bateauuu et ai passé une journée supplémentaire sous la grisaille monochrome d'une plage que je connaissais par coeur...
Sacré blog, il y a des fois où j'ai envie de lui tordre le coup comme c'est pas permis!
Mais il y a aussi d'autres fois où comme maintenant j'ai envie de te conter la fin de mes aventures à Luan Prabang. Ahhhh, Luan Prabang!!! Il y a pas la plage mais ça ne manque pas pour autant!


On est rendu au 28 mars et en ce jour, mes compagnons d'échappée belle ont enfin compris qu'il ne fallait pas me confier la responsabilité des réveils matinaux. C'est donc confiant dans le lendemain matin que je m'endors la veille au soir. Théoriquement, les lèves-tôt doivent toquer à la porte à 8h pour avoir enfin une journée constructive complète à défaut d'avoir des matinées complètements endormies.
Et bien à 8h personne. A 9h pareil. A 10h, j'en parle même pas!!! Pas l'ombre d'un gêneur pour me sortir de mon cocon. C'est embarrassant pour eux car je ne rate en aucune manière l'occasion de rire quand c'est à 11h que Steve vient me tirer du lit. Il y a pas de raison, c'est mon tour de leur prouver que c'est loin d'être évident quand on est au Laos (ou ailleurs) de se responsabiliser.
En plus, comme on est pas des dragsters sur pattes, il nous faut bien une heure pour être d'attaque pour aller entamer notre visite de la journée qui aurait due avoir des p'tites soeurs visites mais vue l'heure on va se focaliser sur Pak Ou Cave. On ne peut aller plus vite que la musique sachant qu'en plus Pak Ou est à près de 2 heures de bateau aller et 1h30 retour de Luan Prabang. Pour ceux qui n'auraient pas un sens logique hyper-développé, c'est que l'on navigue sur une rivière et qu'à contre-courant, c'est forcément plus lent!

Depuis le bateau, le paysage est intéressant mais ce qui nous tient éveillés Steve et moi car Anna dort lourdement, c'est la vie du fleuve : les pêcheurs sur leur frèle esquif, les enfants qui s'y baignent et nous envoyent des bonjours collectifs, les femmes qui s'y lavent, etc... En plus, le bateau, ça change franchement des tuks-tuks et des bus, on est en prise direct avec la nature même si pour se faire entendre il faut parler fort à s'en décrocher les cordes vocales car on navigue avec un moteur de tondeuse à gazon. Enfin bon, s'il n'y avait que des avantages partouts tout le temps, on appelerait ça le paradis. Hors là, on est au Laos et c'est déjà mieux que bien!!

On finit quand même par arriver un peu vaseux à la grotte. Celle-ci est creusé naturellement dans un grande falaise et ce qui est moins naturel c'est qu'on a construit un grand escalier blanc qui tranche bien avec la couleur ocre de la paroi pour pouvoir l'atteindre sans effort. C'est que la Pak Ou Cave est un haut lieu du bouddhisme local ce qui se traduit par la présence de centaines de statue de Bouddha, petites ou grandes, offertes par la large communauté de fidèle qui se rend ici chaque jour. Et il y a pas à dire, on dirait la foirefouille, elles sont toutes plus ou moins bien conservées, dans tous les matériaux possibles et inimaginables. Il y en a pour tous les gouts correspondant à toutes les bourses. Ca nous prendrait du temps à toutes les étudier de près mais comme on est pas vraiment des spécialistes, on se contente d'une vision d'ensemble le plus souvent ce qui fait au bout du compte, qu'après une demi-heure, on a déjà fait le tour, la grotte n'étant profonde que de quelques mètres...

Sur l'escalier du retour vers le bateau, comme à la montée d'ailleurs puisque c'est le même, il y a des enfants qui vendent des petits oiseaux retenus dans des cages. Le but de l'opération en plus de leur mettre un peu d'argent dans les fouilles est de libérer le pauvre animal ce qui parait-il, apporte au libérateur son lot de chance, de prospérité, de fécondité, j'en passe et des meilleures...
C'est donc dans un élan de générosité que je libère l'un d'entre eux sans réfléchir plus que ça à mon acte. C'est bien pour le pioupiou et c'est bien ça qui compte. Quelle erreur!!! Anna m'envoie une volée de bois vert dans les règle de l'art!
- "Mais t'es con! Si tu fais ça, ça encourage les locaux à en emprisonner de nouveaux et à faire leur beurre de cette façon!!"
Force est de constater qu'elle avait raison, la bougresse.
Mais la chose qu'elle n'a pas vu venir et moi non plus d'ailleurs, c'est que, au dire du capitaine du bateau, les oiseaux qu'on libère sont assez cons pour revenir se faire capturer d'eux-mêmes!!! Mieux vaut encore être sourd que d'entendre ça...
Donc si j'avais su ou réfléchi, j'aurais pas v'nu comme on dit dans La Guerre Des Boutons...

Ensuite, on s'en est retourné gaiement vers Luan Prabang pour ma part pour manger un steack avec une petite sauce au vin dont je ne vous dis que ça : hummm!!!

Le fait est également que c'est notre dernier soir ensemble à Ana et Steve qui s'en vont le lendemain faire une boucle dans le nord que je n'ai pas le temps de faire avec eux car mon visa lao se termine avant le leur. Moi, le lendemain, j'ai prévu aussi de partir de Luan Prabang en prenant un bateau également vers le nord mais pas exactement dans la même direction. C'est donc le moment d'aller arpenter le marché de nuit pour acheter tout ce quon peut y trouver de non indispensable... Non indispensable pour les autres mais pour moi, j'ai perdu ou oublié tellement de choses ces dernières semaines qu'il fait bon y faire un tour pour refaire de mon paquetage un ensemble complet. Donc c'est la pause shopping.

Et à l'issue, la nuit a fini de tomber, les estomacs sont déjà pleins, il est temps de faire la tournée des bars!!! Et comme je l'ai déjà dit, c'est notre dernière soirée, donc on ne va pas se priver!! On débite donc les boissons tous ensemble rejoints comme la veille déjà par Lambert dont on avait déjà croisé la route à Vang Vieng.
Avec Steve, on en profite aussi pour une dernière fois se mesurer au billard en promettant d'attribuer le titre de champion des champions à l'issue d'une dernière partie. Et comme c'est aussi l'occasion pour nous deux de bien la ramener, c'est plaisir comme j'ai l'habitude de dire.
Au cours de cette partie, Steve part super fort en enquillant quatre boules successives.
Et après, C'est mon tour de briller!!
Je ne sais pas si c'est l'arrogance anglaise qui l'a aveuglé ou juste la boisson qui l'a noyé, mais j'ai fini par venger Napoleon à moi tout seul!!! Imaginez la tête du british et imaginez surtout ce qu'il a pris derrière!!! Festival!!!

Un festival qui se poursuivra jusque tard dans la nuit à l'hotel car les bars ferment dès 1h du matin ici (sic). On prend d'assault une dernière fois ma chambre toujours avec l'ami Lambert et c'est à 3h que tout le monde rejoint ses pénates plus ou moins en zigzagant. On promet avec les voisins de se réveiller le lendemain pour se dire un dernier au revoir tragique mais aussi pour cerise sur le gateau, voir l'attraction matinale locale : la procession des moines qui dévallent les rues à la queue-leu-leu pour réclamer leur pitence.
Mais l'inconvénient, c'est que c'est à 6h alors...
On verra bien...

En attendant, je prépare mon sac pour être prêt à partir dès le réveil qui risque d'être houleux compte tenu du faible nombre d'heures de sommeil. Et ce faisant, je note quelque chose qui cloche : où est mon porte feuille? Bordel, où est mon e...lé de porte feuille, c'est pas le moment!!!
Je déballe donc l'ensemble de mes affaires une fois. Deux fois. Je retourne la chambre et c'est pas une façon de parler. Et toujours pas de portefeuille ce qui en gros signifie aussi pas de carte bleue, pas de permis de conduire, pas de carte PADI pour la plongée, peau de balle...
La seule idée à laquelle je me rattache, c'est que c'est Steve ou Ana qui l'ont pris quand on est allé aux bars et que peut-être c'est eux qui l'ont ce qui serait mieux que si je l'avais laissé dans un des bars justement.
Il est donc 5h15 quand je me force à dormir.
On verra bien dans 30 minutes quand il faudra se réveiller.


T'as vu, on dirait du 24 heures chrono, je te laisse avec un suspense d'enfer. L'a-t-il retrouvé ou l'a-t-il pas? Bigre j'en tremble en plus de ne pas en dormir!!

Tu auras aussi noté que je n'ai résumé qu'une seule journée. C'est ce que je vais faire à présent.
En effet, c'est souvent intimidant pour moi de me dire que je vais résumer 4 à 5 jours d'un coup ce qui veut dire en d'autres termes passer 5 heures devant un écran.
J'ai donc, je pense, plus de chance de refaire mon retard si je prend un jour après l'autre. une heure ou deux étant plus faciles à trouver que 5 heures!!!
En plus pour toi, ça veut dire plus d'articles et surtout moins long.
L'inconvénient, c'est qu'il peut y avoir deux articles mis en ligne coup sur coup ce qui t'"oblige" à être à la page ou revenir en arrière pour être à jour.
En espérant que tu ne t'y perdes pas...

Mais saches quand même qu'au milieu de toute cette désorientation, je serais quand même là pour t'embrasser encore et toujours.
C'est promis.
A demain 29 mars!l
 


 





 
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19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 00:00
A Vang Vieng, capitale laosienne du débit de boissons et autres substances aromatisées, vous l'aurez compris, on a fait ce qu'on avait à faire avec panache et endurance. Vous comprenez aussi pourquoi quand on voyage avec Steve dans des endroits tel que celui-là, les emplois du temps se noircissent à tel point que l'écriture à beau hurler qu'il faut qu'on s'occupe d'elle, elle a du mal à se faire entendre dans cet environnement tumultueux...
Quoi qu'en changeant d'endroit, c'est pas impossible que sa petite voie sur-aïgue soit couverte par le vrombissement d'un moteur de moto, par le crépitement de l'huile sur le feu ou par de la musique forte à se déchaîner les guiboles. C'est pas compliqué, il y a toujours quelque chose d'urgentissime à faire à la place, même ne rien faire c'est pour dire...

En tout cas, pour se remettre le pieds à l'étrier, la première des choses est de quitter ce lieu de débauche enfiévrée.
Et aujourd'hui 25 mars, c'est pas trop compliqué de tourner les talons et de dire au revoir car c'est la pire journée météo depuis le début du voyage si l'on excepte les trois jours où je suis retourné brièvement sur Paris la Belle. Il pleut à vous demandez si vous n'habitez pas dans un lac. Les gouttes sont des balles de golf et les flaques des mers intérieures... C'est d'ailleurs la première fois que je me serre de mon coupe-vent comme d'un imperméable et ça le vaut!!!
Le truc c'est que la veille, on a refusé de réserver notre billet de bus pour Luan Prabang avec la GH parce que c'était une bouchée de pain plus chère avec une prise en charge directement à la réception mais seulement, au moment de prendre cette décision, le soleil irradiait toute la région!! donc aujourd'hui, jour de douche, il faut qu'on aille jusqu'à la gare routière à pieds sous le déluge, ouais...
La conséquence de tout ça, c'est qu'au moment de monter dans le bus, on voudrait mieux monter dans une essoreuse. Une ouïe canine saurait nous détecter à des kilomètres tellement ça fait floc-floc quand on marche avec nos pieds qui boient jusqu'à plus soif.

Une fois à l'intérieur avec Ana et Steve, on se fait le petit pari de déterminer à l'avance combien de temps le minibus va mettre pour effectuer le trajet. On est alors en début d'après-midi et tout le monde table sur une arrivée nocturne entre 20h30 et 21h30. Pour affiner nos prédictions, on se base moins sur le nombre pas énorme de kilomètres à engloutir mais plus sur l'état de la route et notre connaissance certaine du rythme pachidermique auquel roulent les véhicules au Laos.
Et bien accrochez-vous bien comme nous on s'est accroché dans le bus à tout ce qu'on pouvait, on est arrivé avant 19h. Le chauffeur n'est pas un chauffeur, c'est un pilote!!!
Sur le trajet, on s'arrête une fois à la demande d'un couple d'allemands qui étaient assis à l'avant, et dès que notre fusée sur roues se stoppe et que les portes s'ouvrent, c'est de façon complètement synchronisée que nos deux teutons répandent sur la chaussée tout ce qu'ils ont ingérés ces dernières douze heures... C'est pas très sympathique comme spectacle, ni à regarder, ni à entendre, ni à sentir, mais leur aptitude à tout faire en même temps aura au moins rendu ça distrayant.
Note technique : 7/10
Chorégraphie et synchronisation : 9,5/10
L'Allemagne est sacrée championne de ce voyage haut la main! Applaudissons la performance!!

Une fois arrivés à Luan Prabang, c'est le même manège qu'à l'accoutumée : se mettre un toit au dessus de la tête avec un lit dans un coin et poser nos sacs.
Pour se faire, on traverse tout le marché de nuit qui ici court sur des centaines de mètres. Tous les stands y vendent quasiment la même chose, c'est le panier souvenirs de la ménagère qui est à profusion ici. Pas un local n'achète quoi que ce soit, c'est pas le public visé, snif... Après avoir traversé le marché avec nos kilos sur le dos comme des bêtes de somme dans un supermarché, on remonte la rue principale toute éclairée en se rendant compte d'une chose : Luan Prabang, on en pas encore vu 2% et pourtant on sait déjà qu'on adore! L'architecture est remarcable et il se dégage de partout un charme indéniable. Impossible de marcher les yeux rivés au sol, ce serait la pire des punitions tant c'est mignon tout plein!
Et au bout de la rue, on finit par trouver une GH à notre gout et à notre budget. Une chambre double pour le couple anglo-suédois et une chambre double pour le couple à moi tout seul. Et dès qu'on s'installe, on sait déjà comment ça va se passer à l'hotel, ma chambre est le nouveau lieu de squat à la mode, tant pis encore pour l'écriture qui crie ô sa rage et ô son désespoir.

Le temps donc de prendre grassement possession des lieux et la faim vient à se faire sentir. On s'évertue donc à la faire taire elle aussi en s'installant le long du Mékong, profitant ainsi du fait qu'ici il ne pleut pas. Pour l'anecdote, parce que j'aime bien ça moi les anecdotes, je commande un curry des familles sans prendre le soin de préciser "pas trop épicé". Bien mal m'en a pris, c'est l'incendie des papilles en règle qui s'en suit! Et même en laissant refroidir le plat, ça ne coupe en rien la chaleur pimentée dans l'assiette. Caramba, aïe aïe aïe!!! On ne m'y prendra plus, au moins jusqu'à la prochaine fois...

On finira par rejoindre l'hotel peu après à défaut d'appeler les pompiers. Luan Prabang nous gagne et on s'endort au tilleul...


Le 26 mars, c'est enfin l'heure de voir la ville de jour et d'arpenter un tant soit peu ses rues charmeuses d'yeux.
Au premier abord, on est étonné par le nombre de moines qu'on croise ici. Ensuite on est moins étonné car il y a des temples et avec eux des monastères partout. Ca fourmille de robes orangées et ça c'est bon pour l'objectif! On fait donc le tour non-exhaustif des lieux immancables à la recherche du cliché parfait. Ca passe par des temples donc, mais aussi par un pont en bambou dont la traversée est rendue payante par une famille qui ne s'en laisse pas compter, par un village dont le seul intéret pour nous en ce jour caniculaire est qu'on peut y trouver des boissons fraiches avant de faire demi-tour.
En un mot comme en cent, ça se passe bien, sans temps morts jusqu'au coucher du soleil qu'on va admirer en haut d'une colline recouverte d'arbres en tous genres et avec à son sommet un nouveau temple majestueux. Et le tout en centre-ville s'il vous plait... C'est plaisir... Et sans alcool (si, si, c'est possible)...

Au retour de cette journée de marche, on est tous les trois biens atteints par le rythme et par la chaleur. On a donc qu'une envie, s'enfourner un repas complet avant d'aller mettre la viande dans le torchon.
On file donc se farcir un nouveau restaurant façon bistrot, à la mode de Luan Prabang. Ca ne mérite pas d'autre commentaire que mes félicitations au chef, c'est délicieux, bonne nuit. Et sur le chemin retour, à mesure qu'on se rapproche doucement de la GH, de la musique se fait entendre et s'amplifie.

Vous vous souvenez à Ventiane du Mekong festival, de sa mariée sur skis et des assiettes de fromages avec vin rouge de rigueur? Et bien, le festival s'est exporté à Luan Prabang ce soir. Ca se passe dans les jardins d'une maison coloniale cossue et l'ambiance est teintée de guiguette. Accordéon, chenille, Claude François, tout y passe. Tout y passe même nous...
J'avais dit qu'on était fatigué? Ah mais ça c'était avant. Avant qu'on retrouve Nathalie et Jo avec qui on avait déjà fêté le soleil et la bonne humeur à Vang Vieng. Et bien l'un dans l'autre, la guinguette plus les retrouvailles et on est reparti comme des larrons en foire jusqu'au bout de la nuit! Ca danse, ça chante, ça boit aussi... Un belge et un anglais, tu comprends mieux?
On ira donc jusqu'au bout de ce Mekong festival dont c'est le dernier jour avant de s'en aller gaiement prendre d'assault ma chambre, comme il se doit. L'hospitalité ça veut dire quelque chose!! Quelque chose jusqu'à 3h, car après, en tout cas ce soir, je suis plus étanche, bonne nuit les petits et bonjour marchand de sable!


Comme tous les jours maintenant, le réveil du 27 est à nouveau tardif. Merci Vang Vieng de nous imprimer des rythmes à l'envers, au niveau du sommeil c'est comme si j'étais à Paris. Ah ben bravo!!! C'était bien la peine de faire des milliers de bornes pour arriver au constat que je ne suis pas du matin!!
On arrive quand même tant bien que mal à s'activer autour de midi et à s'enfiler des sandwishs taillés dans des demi-baguettes. Miam!!!! Ensuite, c'est à nouveau l'heure de l'exploration en terrain inconnu avec aujourd'hui une star en son genre : la cascade Tat Kuang. Pour y accéder, on affrête un tuk-tuk et alors qu'on arrive sur place, on est quasiment les seuls sur le sîte. Le temps est alors un peu nuageux sur les bords avec le soleil qui peine à se faire une place.
La visite débute par un immense enclos dans lequel s'ébattent des ours qu'on a recueuilli ici blessés ou qu'on a arraché aux mains des braconniers et autres traficants. Tout est fait pour leur confort. Ils ont suffisament de jeux pour ne rien avoir à demander à Noël, de la nourriture à foison et même des hamacs adaptés à leur taille et à leur morphologie de plantigrades... Pour les ours ici, c'est un peu le bonheur, si je veux... On les regarde donc jouer un moment avant de remonter un sentier qui s'enfonce dans la forêt. Et là, l'environnement est réellement féérique. On débouche sur une série de bassins naturels dans lesquels l'eau se déverse dans de larges cascades. L'eau y est d'un vert emeraude. Les papillons y sont rois. La forêt semble être enchantée.
Pas moyen de rester sur notre faim même si ça aurait encore une toute autre gueule si le soleil parvenait à magnifier les couleurs.
On pourrait donc faire le choix de se baigner tout de suite mais on préfère d'abord faire le tour du propriétaire en attendant de voir si ça veut bien se dégager...

On reste donc sur le sentier à s'émerveiller en attendant avec impatience de se jeter à l'eau. Et à un moment donné, alors qu'on arrive vraiment en amont des chutes, le payage se dégage pour laisser place à une cascade d'une trentaine de mètres qui alimente en aval toutes ses petites cousines. Quel spectacle!! Et c'est pas fini... On peut ensuite prendre un chemin escarpé qui grimpe jusqu'au sommet de la chute-mère, on va pas se priver d'aller voir!
On commence donc l'ascension à proprement parler. L'endroit est abrupt, glissant, un paradis d'aventurier. D'ailleurs en parlant d'aventures, qu'est ce qui se passe quand on est sur le point d'arriver en haut??? Une goutte. Deux gouttes. Mille gouttes. Des milliards de gouttes!!!! L'orage sur la tête!!!!! On est alors tout en haut, essayant vainement de se protéger de la pluie en s'abritant comme on peut sous les arbres, le premier véritable abri étant à une grosse douche de là. Peine perdue, tout le monde est trempé et la chose chose qui compte c'est de protéger avec succès les appareils photos de la noyade.
Les trombes d'eau s'abattent pendant une demi heure pendant laquelle on ne peut pas bouger ni imaginer la tête du chemin au retour! Déjà que sous le sec, c'était coton, mais alors là maintenant!! C'est pourtant le passage obligé pour redescendre à moins de se jeter dans le vide et le moins que l'on puisse dire c'est qu'on s'en serait peut-être mieux sortis. Chacun de nous trois a fini par se casser la figure en descendant, sans gravité autre que l'état de nos fringues. Comme d'habitude, c'est toujours dans ces moments là que je suis en blanc. C'est la mère Denis qui va être contente!

Quand on arrive clopin-clopant au plancher des vaches, la pluie s'est arrêtée comme dans un rêve, comme si quelqu'un avait subitement coupé le robinet d'arrivée d'eau. Seulement la prochaine fois, si cette personne pouvait trouver le robinet un tout petit peu plus vite, je serais pas contre. Enfin, les appareils photos sont sains et saufs, c'est l'essentiel.
Nous, on est pas au bout de nos misères. La pluie a rendu le sentier aussi glissant qu'une patinoire et je n'exagère pas!!! Et on a beau être tranformés en éponge, on accorche pas comme un scotch-brit!!! Deux vautres supplémentaires que ça m'aura couté plus le fait d'être raillé par mes compagnons, et j'ai pas tenté le triple boucle piqué. Directement la tronche par terre le Braïce!
Note technique : 1/10
Note artistique : 4/10
Tu parles d'un champion...

Mais pendant ce temps, comme il faut compenser tous ces petits malheurs, le soleil avec ses petits bras musclés est en train de tordre le coup aux nuages qui méritaient bien ça. Les rayons transperçant se multiplient, le couleurs explosent. C'est le moment tant attendu de la baignade qui se profile...
Une eau transparente à 23-24°, un nouveau trapèze de fortune pour faire les fous, n'en jetez plus, la coupe est pleine, overdose de bonheur!!!
En plus, dans le même temps, Nathalie et Jo montrent le bout de leur nez tout sec d'avoir évité la pluie, les jean-foutre!!!
C'est l'occasion de se donner rendez-vous le soir même pour se remémorer le rythme de Vang Vieng. Super, ça faisait longtemps...

Avec ana et Steve, on rentre donc pépère à la maison se faire beau pendant que Nat et Jo profitent de la cascade dont on a déjà écumé tous les recoins.
Ana en profite comme la veille pour emprunter la guitare mise à dispostion dans l'hotel et nous faire une démonstration délicieuse de ses talents d'auteur-compositeur-chanteuse. Une guitare, une voix, des frissons parcourent la chambrée dans des volutes de fumée.

Et le soir venu, c'est le retour aux bonnes habitudes. Nat et Jo passent nous prendre dans ma chambre puisque c'est là que ça se passe et on file pour une soirée de délire collectif. Et dans tout ça, Luan Prabang, j'adore...

Et la suite, c'est plus tard donc pas tout de suite...
Il faut charger les photos , se brosser les chicots, et enfin penser à ronfler aux corneilles vu que j'y baille déjà. Il est peut-être 20h30 chez vous, mais il est 3h30 du mat' chez moi, excusez du peu...
Bonne nuit à tous.
Vous habitez mes rêves.


PS : Il est maintenant 6h. Deux heures trente pour télécharger 30 photos, qui dit mieux? C'est vraiment que je vous aime...



 
 

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16 mai 2009 6 16 /05 /mai /2009 16:25

Enfant du soleil,

Tu parcours la terre, le ciel,

cherche ton chemin, c'est ta vie, c'est ton destin.

Et le jour la nuit, peu qu'on m'ait donné un lit,

Au Laos vers le nord, je recherche les cités d'or.

 

Toujours à la découverte du Laos donc , la joyeuse compagnie franco-britannique composée de Steve et moi quitte la capitale la plus calme et relaxe qu'il m'ait jamais été donné de voir. C'est le retour à la campagne mais sachant que quand on dort à Ventiane les fenêtres ouvertes alors qu'on est au premier étage donnant sur une rue animé on est réveillé par rien , on ne risque pas de voir la différence car c'est à peine croyable tant c'est peu bruyant et circulant à allure plus que modérée.

En ce jour du 20 mars, c'est donc vers toujours un peu plus au nord qu'on se dirige.

On quitte Ventiane sans mal car c'est un bus d'après-midi qui se charge de nous conduire sur le seul endroit du pays qu'on ne peut qualifier de modéré, à savoir Vang Vieng. En attendant, le soleil brille, le petit déjeuner s'étrille.

Sur le trajet, les paysages sont changeant, plus on monte, moins c'est plat et plus les rizières laissent la place à de petites montagnes délicates. C'est beau tout plein et pour une fois, ça fait du bien de rester éveillé dans le bus. En plus, dans le bus, tous les gosses n'ont d'yeux que pour nous, difficile de faire le clown pendant deux heures, et pourtant...

 

En débarquant à Vang Vieng, on se rend d'abord compte de la taille modeste de l'endroit. Cela dit, on reste sur le cul quant au nombre de guest houses, de bars à cocktails colorés, d'internet cafés, de restaurants au hamburgers dégoulinants, de tout ce qui contente un backpacker loin de chez lui. D'ailleurs ici, tous les voyageurs que nous avons croisés font ici une pause à durée parfois indéterminée au milieu de leur voyage en Asie du sud-est.

Nous, avec mon gars Steve, on en est pas là. On pause nos gaules dans un GH toute mignonne dans laquelle on a une chambre située à l'aurée de la petite terrasse commune dont on sait déjà qu'elle va nous y voir, la terrasse. Ca sent bon les clairs de lune tout ça. Mais pour l'heure, il est temps de se substanter d'un de ces fameux burgers qui font la réputation culinaire de Vang Vieng. Et effectivement, Jean-Pierre Coffe peut bien hurler "Mais c'est d'la meeeeerde", c'est délicieux presque comme un Burger King, mon pêché gourmand.

 

Sur ce, le soleil se couche, le temps que je botte les fesses de Steve au billard ou le contraire et on rentre à l'hotel se mettre en forme fumante pour la soirée. C'est la première fois qu'on tente la terrasse et force est de constater que pour choisir les terrasses, on est des professionnels. D'ailleurs, ce serait bien comme métier, testeur de terrasse. Il va falloir que j'en parle au pôle Emploi en revenant!

 

Mais en attendant, on quitte notre antre pour étudier le bourg de plus près. Au premier abord, on voit que c'est vivant, aucuns doutes, peut-être même plus que Ventiane pourtant autrement plus peuplée. Les touristes se ballade en maillot de bain et torse nu même en soirée, c'est un style surtout quand il y a pas la plage. Y'en a pas mal qui sur leur corps se sont faits écrire dans tous les sens au marqueur, ça aussi c'est un style...

Après quelques minutes de déambulation, on débouche sur un pont en bambou qui enjambe la rivière locale pour atteindre un île comme une fenêtre ouverte sur la boite de Pandore. A l'autre extrémité, c'est bistrot land!! Complètement à contre courant de tout ce qu'on peut trouver au Laos, ici la musique est forte, les guirlandes lumineuses étouffent la lumière des étoiles, les boissons se servent au seau. Une dizaine de bars se font concurrence à grand renfort d'happy hour. Ca déstabilise!!! Enfin trente secondes parce qu'après, on s'y fait très bien!!! On s'y fait tellement bien qu'on en oubliera de manger, trop occupé à discuter avec des dizaines de gens qui nous font entre autre commentaire l'apologie du "tubing", le sport-roi ici bas.

Apparemment ça consiste à descendre la rivère assis sur une énorme chambre à air en prenant bien soin de s'arrêter à tous les bars qui ponctuent le trajet en offrant des verres gratuits et des trapèzes volants qui faut lacher pour se vautrer dans l'eau plusieurs mètres en dessous. Autrement dit, c'est un peu aqualand en version sous acide. Inutile de dire que dès le lendemain, on ira voir de quoi il retourne!

Mais ne brulons pas les étapes, pour l'instant il fait nuit, la soirée s'arrose jusqu'à la fermeture des bars vers 1h du matin, heure à laquelle on se délocalise doucement vers notre terrasse qui à cette heure est prise d'assault par la foule hétéroclyte qui compose la faune nocturne à Vang Vieng. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que sans être composée d'enfants de coeur, l'ambiance est très bon enfant. On est tous un peu frères à Vang Vieng!!!

Et on est tous un peu crevé aussi!!!

Avec Steve, on tombe comme des masses sur nos pieux respectifs vers 3h, il s'agit de ne pas se bruler les ailes pour mieux profiter du lendemain...

 

Et le lendemain, c'est le printemps (21 mars). Et pour fêter ça, rien de tel qu'un soleil éclatant et une journée baignade.

Et pour s'y rendre, rien de plus simple, tout est huilé, j'vous raconte pas! enfin si, j'vous raconte!!

Il faut d'abord s'équiper léger, quelques biftons, une paire de tongs, un maillot de bain et l'affaire est dans le sac. Ensuite, il faut aller s'inscrire et récupérer sa chambre à air en se faisant inscrire sur la main notre numéro de passage de la journée très pratique pour connaitre le degré d'alcool chez les gens sachant que plus votre numéro est petit plus vous êtes partis tôt et plus vous avez passé de temps sur la rivière à vous faire rattraper par les numéros qui suivent de loin ou de près.

Puis, on est toujours comme sur des rails. Les bouées sont chargés sur une petite camionnette chargée de nous faire remonter la rivière par la route vu qu'on ne va pas nager à contre-courant!!! Et enfin, on est laché sur les berges avec en face de nous un premier bar.

Celui-ci est bien représentatif de ceux qui vont ensuite suivre alors je vais vous faire une petite description.

Construit sur pilotis et dominant la rivière, il est divisé en deux endroits, le bar à proprement parler et le solarium fait de planche de bois. Sur le solarium, l'ambiance est quelque peu imbibée même s'il n'est que 13h. La musique crache des décibels à gogo. Quelques personnes sont munies de grands panneaux sur lesquelles sont affichées des notes de 0 à 10, comme à l'Ecole des Fans. Et qu'est ce qu'on juge ici? Et bien on juge la performance stylée ou grotesque des plongeurs qui sont assez bourraves (contraction de bourrés et braves) pour se saisir du trapèze et se jeter dans l'eau depuis une douzaine de mètres. Moi perso, ce premier trapèze me fout bien les chocottes et je suis encore d'une sobriété exemplaire, on verra le suivant...

Le temps de finir nos bières et de nous faire offrir une tournée bien traitresse de Lao Lao par les serveurs du bar et on file dans l'eau.

Pas d'autre effort que de se laisser glisser.

La moitié des gens ont une bouteille à la main, s'il fallait pagayer, ce serait surement moins pratique.

 

On enchaine alors avec un deuxième bar, deuxième tournée, deuxième bain de soleil. On rencontre aussi Anna, une petite brunette suédoise qui n'a d'yeux que pour Steve, Jo et Nathalie, un belge et une française qui voyagent ensemble depuis quelques temps, et Lambert un français qui a le gout de l'effort dans le sang quand il n'a pas trop bu... Inutile de vous redire que l'ambiance est excellente, des garçons, des filles, du soleil, des élixirs de vie et des ploufs, on a compris le tableau...

Et comme je me laisse gagné par l'ivresse, je gagne la plateforme pour un premier décollage trapéziste. Le point de départ est bien haut et il faut faire super gaffe à ne pas lacher la bar de bois dès le début à moins de vouloir se ramasser de manière monumentale et illustrer la page faits divers du journal local. La voltige est grisante et l'attérrissage comme dans du beurre malgré la hauteur. Une petite montée d'adrénaline en pleine montée tout court, c'est bien addictif, j'y retourne... une demi-douzaine de fois!!!

Entre chaque saut, on est reparti pour une petite gorgée, un pas de dance, un éclat de rire. C'est décidé, j'Adore!!!

 

C'est ainsi que sur la rivière le rythme ne faiblit jamais vraiment. Dans les premiers 400 mètres de descente, on doit pouvoir compter huit bars avec quand c'est pas un trapèze, c'est une tyrolienne pour varier les plaisirs et quand on t'offre pas un Lao Lao nature, la bouteille infuse avec des abeilles, des scorpions ou des serpents, c'est folklo tout plein!!!

 

Et encore pour varier les plaisirs, il y a un bar avec une flaque boueuse à souhait, idéale pour des maculages en règle, un bar avec un toboggan aquatique géant qui t'éjecte à pleine vitesse à 6 mètres de hauteur et un autre qui offre à discrétion des petites cigarettes à l'eau pi homme à qui sait mettre le feu sur le dancefloor. 

 

Et le paysage dans tout ça, je t'ai parlé du paysage? La rivière serpente au milieu des falaises!! Encore!!!!!!!

Et l'ambiance dans tout ça, je t'ai parlé de l'ambiance? AAARRRRRRHHHHHHHHHHH!!!!! Encooooore!!!!!!

Qui est qui a 16 ans et pas 33? C'est Bibi!!!! Et de la boue, il en a partout!!!! C'est pas Mimi Cracra, c'est Bibi Cracra, et j'en redemande et je vous parle pas de l'état de mes compagnon(ne)s!

 

Le seul problème dans ces tumultes, c'est que passée une certaine heure, il faut penser à rentrer au village. Et comme la plupart des gens, on a mis plus de 3 heures pour faire 400 mètres, le calcul est vite fait, à un moment il faut accélérer la cadence pour eviter d'être encore là à la nuit tombée à pagayer dans le noir.

Donc sur les coups de 17h, on s'active, c'est le retour aux chambres à air pour la partie "sportive" de la journée.

Steve, Anna et Jo décide même de passer outre et nous regardent partir avec Nat' et Lambert alors qu'on passe sous un pont fait de bambous. Ils choisissent la solution de facilité qui consiste à retrouver la route à pieds pour se faire ramener en tuk-tuk... Mais très peu pour moi, très peu pour nous!!

On est donc lancé sur cette rivière où il n'y a parfois pas assez d'eau pour flotter, parfois pas assez de courant pour se laisser porter mais où on contrebalance avec toute l'essence qu'on a dans le corps.

L'essence dont le fait de faire le plein a duré si longtemps qu'on est encore dans l'eau quand l'obscurité tombe. Mais ça ne nous arrête en rien, ça ajoute juste un peu de piment et d'aventure à l'affaire.

On rejoint les rives du cours d'eau à presque 19h, il fait nuit depuis belle lurette et il faut encore qu'on rende les bouées en empruntant à pieds un chemin de pierre. C'est là que si je te dis que j'ai négligemment oublié mes sandales dans un des bars, tu peux bien te marrer!! Bon sang, qu'est ce qui m'arrive?!? Quatre mois sans rien perdre et maintenant c'est le festival de loose!!!! Bordel!!

 

Je rejoints Steve à la GH autour de 8h qui n'a pas perdu de temps puisqu'il a entamé une relation charnelle avec anna et c'est à nouveau la route de l'île de la veille qu'on prend pour se remettre de nos émotions en nous enchainant de plus belle. Décidemment, Vang Vieng ton univers impitoyable...

Et comme ici, tout est vraiment bien fait, quand les bars ferment, à la sortie, il y a encore pleins de petits stands où on te concocte des sandwishs maisons faits avec amour... Hummmm!! J'aime quand un plan se déroule sans accrocs quand j'ai les crocs!!!

Le temps de ramener miss Suède à son hotel et on est de retour sur notre terrasse pour finir de sympathiser avec nos voisins de palier.

 

Et comment ça va dans tout ça? Toujours pas la peine de vous faire un dessin... On s'y fait bien à notre petite oasis...

 

Et le lendemain? Rebelote!!!! On prend les mêmes et on recommence! Mêmes joueurs jouent encore... Extra-balle!!!

 

Et le surlendemain? On fait un break, on est pas des bêtes...

C'est l'occasion de sortir un peu du village et d'aller nager dans des eaux un peu moins tumultueuses... On se rend donc à bicyclette au lieu-dit "le Lagon Bleu" qui n'en est pas un pour un moment de calme et de détente autrement qu'avec des watts pleins les oreilles.

Mais même si c'est effectivement plus calme, les laos ont quand même eu le bon gout d'installer de nouveaux trapèzes pour qu'on ne perde quand même pas tout à fait le rythme. Sympas les laos...

 

Et quand on en a eu "assez" de ce calme aquatique relatif, on a eu qu'à faire quelques pas pour se retrouver aventurier dans une nouvelle grotte. Excellent sauf que question grotte, on est toujours des touristes, personne n'a pensé à prendre une lampe... La visite fut donc courte et le retour au village en pleine forme de s'être ressourcés toute la sainte journée.

 

On a donc maintenant de l'énergie à revendre, c'est bon signe.

On suit ce soir-là Mickael et Bryce, deux de nos voisins de chambre et partenaires de terrasse, à un bar qu'il nous reste à découvrir.

Et à l'intérieur tout y est comme ailleurs, table de billard gratuite, gros coussins idéals pour un vautrage, et un menu qui appuie sur le champignon. On s'en prendra d'ailleurs un milk-shake chacun, pour ne pas mourir idiots mais avec un large sourire sur la face...

Un demi-litre de breuvage et nous voilà partis pour une nuit d'exaltation, de paresse, de contentement.

Rien de tel pour faire de cette journée, une expérience bien complète du lever au coucher avec un nouveau squat terrasse à la clé...

 

 

Et le jour suivant toujours pas de gueule de bois, c'est à nouveau hors des sentiers battus qu'on se dirige. On a tellement adoré l'esprit qui règne en dehors de Vang Vieng que ce 24 mars, on décide de pousser encore plus loin en se réessayant à la conduite motocycliste. Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud!!

On enchaine donc trois nouvelles grottes et cette fois-ci comme des pros, on a trois lampes!!!! C'est nettement mieux!!

 

La première est un long couloir qui s'enfonce dans les entrailles de la terre sur des kilomètres à tel point qu'on est obligé de rebrousser chemin avant d'en voir le bout après une heure de progression pas évidente pour des raisons de sécurité évidentes. Personne ne sait où on est, il faut pas être plus bête qu'on ne l'est!!

 

La deuxième est un lieu de recueuillement bouddhiste. Elle n'est pas profonde et la visite ne vaut que pour la statue de bouddha qui garde l'entrée, passons...

 

La troisième, beaucoup plus fun, est une grotte qu'il faut faire en tube en suivant un fil d'Ariane. En effet, elle est immergée et pour y pénétrer, il faut se faire tout petit car l'espace entre le niveau d'eau et le haut de la fente n'est que de quelques centimètres. La lumière est donc minimum, juste assez clair pour qu'on puisse distinguer la sortie et juste assez sombre pour qu'on joue à se faire peur. Encore une fois, j'adore...

En plus pour y accéder, on est obligé de traverser les rizières et de rencontrer le chaland, j'adore encore plus...

 

Au coucher du soleil, on a abattu dans la journée une centaine de kilomètres toujours sans accidents. Pour Steve et moi ,c'est un réel motif de satisfaction qu'on s'empressera de fêter sur Bar Island. Effusions de chaleur que même l'orage qui gronde et nous noye en milieu de soirée ne suffit pas à éteindre... En plus, c'est beau et sur la piste de danse, ça n'a l'air de géner personne jusqu'à ce que tous les plombs sautent...

La fin de soirée reprend les accents de la veille et de l'avant veille et d'encore avant sans que ça tourne à la routine. Ou si c'est une routine, elle n'a rien à voir avec le fameux métro-boulot-dodo. C'est plus dans les tons drinking-tilleuling-cheering-laughing. La comparaison est vite faite...

 

 

Comme c'est également vite fait de déterminer le programme du lendemain. Il ne nous reste plus qu'une journée à Vang Vieng, c'est le retour aux origines. Deux jours loin de la rivière font qu'il est maintenant à nouveau temps de célébrer non pas l'inventeur de la roue mais l'inventeur de la chambre à air!

 

On est maintenant des vétérans et c'est maintenant à nous qu'on pose des questions, la roue tourne, le fun perdure.

La seule chose qui change, c'est le temps qui vire au gris, je suis presque désolé pour les nouveaux venus. Nous, on prend ça comme le signe définitif comme quoi il est temps de partir et de se reposer parce que Vang Vieng, c'est sympa mais si tu veux garder un temps soit peu de lucidité, il faut pas faire ça tous les jours!!! C'est pourquoi on va échanger l'ambiance dépouille pour une ambiance plus feutrée à Luan Prabang qu'on découvrira le lendemain 26 mars avec Steve et Anna qui a rejoint la caravane enchantée.

 

Quant à votre place? Elle est toujours là qui vous attend que ce soit dans les tumultes côté Vang Vieng ou dans la culture et la gastronomie coté Luan Prabang. En plus, vous avez le choix dans la date, y'a plus qu'à vous décider!!!

 

Peut-être pour vous convaincre, une nouvelle série de photos s'impose. Enfin dans quelques minutes, heures, jours selon l'internet qui n'est vraiment pas dans son assiette.

 

 

Quant aux commentaires et à la newsletter, il n'y a qu'un clic à faire, c'est pas comme s'il fallait avaler un verre d'alcool au jus de scorpions!!

 

 

Grosses bises et spéciale dédicace à Ronan Pensec!!!!

 

 

 

 

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13 mai 2009 3 13 /05 /mai /2009 17:05
Salut les internautes!!

Bienvenue aux Philippines! Enfin je dis ça pour moi car le récit en est resté au Laos. Ca fait effectivement un bail mais c'est très difficile de pouvoir dégager cinq heures pour te pondre le récit de mes aventures. Le fait est que je suis en permanence sollicité de partout pour passer des moments joyeux et renversants et que j'ai extrèmement du mal à dire non. C'est déjà le cas en règle générale mais quand je suis dans mon itinérance, c'est encore pire...

On en était donc resté à Pakse. Je boite d'avoir la fesse sanguinolante et dévore le pays au pas de charge motocycliste quand je ne me roule pas par terre. Ce rythme tonitruant nous mène et nous entraine ce jour du 15 mars toujours un peu plus au nord vers Tha Khaek, terre de grottes et de cascades pour changer. Je dois dire honnêtement que je n'ai que peux de souvenirs de cette journée, surement aidé en cela qu'on a pris un nouveau bus pour de longues heures de conduite passive et endormissante aussi sans doute.

Une fois sur place, il faut encore se demander comment on va rayonner dans les environs dès le lendemain. En effet, rien ne s'obtient facilement, tous les sîtes sont espacés de plusieurs kilomètres et les faire à pieds ou en transports publics relèverait de la démence. Et bien, comme on est maintenant rodé à l'art du chevauchage de deux roues, on choisit de rebattre le fer pendant qu'il est chaud, même pas peur!
C'est donc ce à quoi on s'active le 16. On récupère nos nouveaux destriers qui sont les répliques quasi exactes des précédentes en tout cas du temps où on les avait prises au magazin. Steve et moi particulièrement, on sait maintenant vraiment dompter la chose, on est chaud bouillant. Momo est bien content mais se jure en permance que quand il en aura fini de nous, il va passer à la cylindrée suivante voire celle encore après ;-). Bon dieu de pilote tout terrain!!

On est donc parti sur une belle et large route asphaltée. Le paysage est comme souvent dans le sud Laos fait de vastes plaines fertiles. Enfin pendant un temps, car peu après quelques tours de roues au bout d'une longue ligne droite se dresse un mur. A ce moment du voyage, je n'aurais pas pu faire de commentaires sur la Baie d'Halong mais c'est vraiment ce à quoi ça ressemble. Des pics calcaires se dressent au dessus de fières falaises, si vous voulez des descriptions, je vous enjoinds à redécouvrir les articles sur Krabi et Phang Nga, j'en garde un excellent souvenir.
Ce mur donc qui se dresse et se prolonge sur des kilomètres abrite de profondes grottes à la noirceur infinie et aux sentiers biens casse-croutes.
Et pour y aller, il suffit de quitter la route principale et filer à la perpandiculaire sur des routes de terres.

On repère notre première grotte relativement facilement, un panneau indique quand tourner. Tout est bien organisé, on peut laisser les bécanes se délasser et paitre dans un coin pendant dans un premier temps, qu'on joue avec tous les gamins qui nous ont vus débarquer pétaradant. Ce matin-là, Momo nous fait un festival, tous les marmots ont mal aux abdos à force de rire mais remettent le contact à chaque fois que Momo en remet une couche.
Et à ce compte-là, on a pas seulement passé un moment d'anthologie mais également dégotté les meilleurs guides du pays.
Et comme ce matin-là, on est aussi de gros touristes, car on a même pas été foutu de se dire que le port de la lampe de poche est recommandé quand on s'enfonce dans une grotte. Le temps donc, de louer des lampes de poche à la durée de vie incertaine et on suit nos éclaireurs à travers les bois. Quand on doit traverser un petit cour d'eau, il faut s'efforcer de passer sur un tronc d'arbre plusieurs mètres au dessus de l'eau.
Et puis d'un coup, on est face à l'entrée. Ici, pas de traces d'un chemin, c'est en descendant à dos de rochers qu'on s'enfonce dans la bouche du monstre. Et au fond? Tout est calme, il y a un lac sous-terrain, des stalactites que tous nous accordons à donner des coups de tête, de l'échooo-choo-cho et des rirrrrrrres.
Tellement de rires que nos ptits guides à la sortie ne nous ont pas laissés et nous non plus. La deuxième grotte n'étant que pas très loin, on les fait monter à l'arrière. Trois motos, trois conducteurs, trois gamins. Sylvain conduit devant comme un funanbule, son passager est mort de rire quand il ne pousse pas des cris. Je suis juste derrière à regarder le spectacle avec mon ptit gars qui hurle aussi de rire alors que Steve est loin derrière, plus prudent tu meurs.

On file donc ensuite à la deuxième grotte suivant à pieds un étroit sentier qui s'élargit alors que la grotte est juste devant nous. Une large tranchée horizontale éventre la falaise et en marque l'entrée. A l'intérieur de celle-ci, tout est éclairé, il y a des escaliers, c'est la Rolls du confort pour une grotte. Les salles sont assez spectaculaires pour qu'on ait envie de s'en faire une troisième dans la foulée.

Et pour ce faire, on refait plusieurs bornes à moto aux pieds des pitons non sans avoir auparavant ramené les garçons à leur village avant d'arriver toujours en vie, toujours pas égratigné. Même Momo qui conduit n'importe comment...

La troisième grotte à ceci de particulier que c'est un long couloir rocheux qui s'enfonce dans les entrailles de la terre. Et ici, pas de lumière si ce n'est la seule lampe de poche à disposition sur les lieux qui émet une lumière à faire rigoler une allumette. Et dans ces conditions, comme on est trois à avancer, c'est à qui se cognera le plus ou à celui qui s'étalera par accident de tout son long dans la plus grande flaque. La progression est donc lente et casse-cou mais au fond du trou, la récompense est là, un grand lac à l'eau étale s'étire, éclairé par au dessus au travers d'un trou dans la roche. Sublime!!!
En plus, ça nous permet de voir qu'il faut vite regagner la sortie car le jour tombe à la vitesse d'une meule en fond de 4ème. Merci le trou, trop sympa! Comme cette journée qui se cpnclue par un coucher de soleil sur la route.

C'est la première fois que je conduis avec Steve et Sylvain et qu'il ne m'arrive rien. C'est bien, c'est finalement pas une règle...

Le lendemain,  on quitte la ville dans un nouveau bus, c'est le trajet vers Ventiane, la capitale; l'occasion de voir le Laos coté ville.

Et bien la Laos de ce côté, c'est pas foncièrement différent du Laos des champs.
D'abord, en débarquant à la gare routière, on est pas assailli de chauffeurs de taxis ou de rabateurs qui nous invitent à rejoindre leur hotel.
Ensuite, le traffic est quasiment inexistant en comparant par exemple avec la Bangkok ou Phnom Pen. Tout est calme, apaisé, en tout cas à ce moment là.
On arrive à Ventiane en fin d'après-midi. Le temps de poser nos bagages à la Sabaidi GH dans les dortoirs parmi les moins chers de la ville pour satisfaire notamment Steve qui n'a pas un rond et attend toujours d'être payé d'un travail de 6 mois plus tôt (sic), et on file en centre ville. Notre dortoir se divise en trois chambres dans lesquelles on est chacun mis, un dans chaque pièce de six lits. Pas simple pour la camaraderie en plus d'être assez douteux au niveau de l'hygiène au vu de la couleur des murs. Dans ma tête, c'est déjà décidé, demain on bouge dans un autre endroit.

Mais donc pour le moment, on bouge pour se remplir la panse au bord du Mekong que je croise à tout va.
On commence à dîner tranquille et après quelques coups de fourchettes, de la musique résonne. A quelques pas, le Mékong festival se tient. Il est organisé par la maison de la culture française et ça fait bien plaisir. Pendant une semaine, des groupes se succèdent chaque soir avec à côté, des terrains de pétanques et des jeux de style kermesse. C'est très bon-enfant, c'est le rendez-vous conjoint des locals, des expatriés et des voyageurs. D'ailleurs ce soir, je ne m'y expatrie pas, je n'y fais qu'un rapide passage, pas aidé par la fatigue. Je retourne le premier à la GH avant même qu'on soit le lendemain, y'a des soirées comme ça.

Mais au moins, ça me permet de me rendre compte qu'il y a des bons côtés à cette histoire. Le 18 mars, j'ai rechargé les batteries, je peux à nouveau tenter de battre des records d'endormissements nocturnes et/ou matinaux. Je suis donc debout le premier, une fois n'est pas coutume, et vite rejoint par les zouaves franco-britaniques. Sa moitié anglaise est en bonne santé, sa moitié française bat de l'aile et doit voir un médecin.
Avec Steve, je me lance donc en tuk-tuk vers le plus important monument du Laos "moderne", le doré Pha That Luang. C'est une grande stupa doré au charme kitsh. Le temps est un peu couvert, c'est dommage car ça doit avoir une toute autre gueule sous le soleil assassin. Je dis "assassin" car il fait déjà dans les 30° sous les nuages alors par temps clair...
A l'issue de la visite, on s'active avec Steve pour trouver un cadeau pour Momo. C'est pas tant qu'on veut qu'il se sente mieux mais c'est surtout parce que c'est son anniversaire. Au départ, on penche pour les chapeaux car dans les stands de souvenirs autour de la pagode, on en vend des gratinés. Steve en achète même un pour lui dans le style Crocodie Dundee; moi, j'ai ma fierté, on repassera...
Finalement pour Momo, on jète notre dévolu sur une réplique quasi exacte de pistolet qui fait en fait office de briquet. C'est le cadeau idéal pour Momo le fumeur surtout quand il doit passer les frontières!!! La bonne blague!!
On file ensuite se zénifier les sens dans un autre temple où on discute longuement avec quelques moines qui assoment un tambour d'un mètre de circonférence. Il en faut dans les bras!

Pour finir, on retrouve Momo à la GH qui va déjà beaucoup mieux ce qu'on célèbre au tilleul comme il se doit. C'est d'autant plus plaisant qu'entre temps, on a changé de camp de base et qu'on a maintenant une chambre pour trois avec un super balcon quasi-privatif qui domine la rue ventianaise. On en profite pour lui donner son cadeau qui est accueuilli avec des doutes en bataille à tel point que Sylvain ne sait même pas s'il va prendre son nouveau briquet pour la soirée. Peur de la bavure?
En tout cas, on insiste tant et si bien qu'il faut qu'il le prenne quite à troubler l'ordre public.

Et comme la veille, on file au Mekong festival sans cette fois s'arrêter manger avant, pas le temps de tergiverser, le plaisir c'est tout de suite d'autant que j'ai une pêche de tous les diables. Au cours de la soirée, on en voit de toutes les couleurs. On danse à en avoir mal au jambe. On se délecte d'une assiette de fromage français et de verres de vin (merci l'institut culturel!). Steve se travestit en mariée avec la robe prévue à cette effet (ou pas). On achète des ballons d'hélium pour mieux parler comme des crétins en en respirant le gaz.
Et à minuit, la musique s'arrête, il faut quitter le site.
Pas un problème. On emmène tous les gens qu'on a rencontrés dans la soirée pour une after sur notre terrasse. On doit donc être une dizaine de personnes sur notre terrasse de 8m². C'est serré mais on gère. On a de la musique, du tilleul et de la Beer Lao à foison. A ce rythme, c'est au lever du soleil que la soirée s'achève. Tous sont au bord du gouffre, moi je pourrais trottiner ce serait pareil. Mais comme je sais d'avance que mes colocs seront sur le pont à l'heure où je serais quoi qu'il arrive fatigué, autant que je mette la viande dans le torchon...


Et comme attendu, c'est effectivement de très bonne heure pour votre serviteur que les branquignoles ouvrent les yeux et me réveillent. Il doit être 11h et c'est de toutes façons trop tôt. Je me réveille malgré tout en bon camarade sachant aussi que les ptits dèj' à Ventiane se font à la baguette; le pain français pas l'instrument professoral. Un succulent sandwich engouffré plus tard et on peut se remettre à redévorer les environs.
Et on n'y va pas les mains vides, comme les sportifs qu'on est, on achète en ville un kit de raquettes de badminton en espérant que ça servira. On attrape un taxi et on file au Buddha Park, c'est une large étendue sur laquelle un artiste s'est évertué à remplir chaque centimètre carré de statues monumentales parmi lesquelles un buddha couché de 30 mètres de long pour vous donnez une idée.
La visite s'effectue au pas de charge, chaque oeuvre captive notre attention mais rien ne sollicite autant notre intellect' que la volonté de taper quelques volants. On s'installe donc sur une grande pelouse en récupérant au passage notre chauffeur de tuk-tuk qui nous attendait et on se met tous à l'aise pour un peu d'exercice physique. Et on s'est donné!!!! Momo, Steve & moi, quand on joue, on est des sauterelles, on saute partout dégoulinant de sueur alors que le chauffeur, bien habitué à ces chaleurs tropicales, est bien campé au sol, pas la peine de courir ou de faire des efforts pour NOUS faire courir! Et lui, dans tout ça, il reste sec!
Et au bout d'un moment, les trois volants à notre disposition se sont tous les uns après les autres complètement autodétruits, inutilisables.
Ca a donc marqué le glas de notre effort hebdomadaire, la faute à un matériel défectueux voire "made in China", voire les deux.

On a donc plus eu qu'à rentrer se tendre sur un fil pour sécher. Ou prendre une bonne douche froide comme je les apprécie ici. Et éventuellement faire une sieste comme je les apprécie partout.
C'est en plus exactement ce qui s'est passé. De retour à la GH, boissons fraiches sur la terrasse, douche glacée avec pression maximum et sieste avec pression minimum. Personne n'arrivera en plus vraiment à se remettre de tant d'allégresse et la soirée fut des plus calmes et tranquilles. C'est d'autant mieux que tout le monde est sur la même longueur mais d'autant plus dommage que c'est la dernière soirée avec Sylvain.
Ce cher Momo qui s'est prévu quelques jours de motos à lui tout seul. Une bonne grosse moto avec des bons gros pneus, tout le contraire de nos titines. Et le résultat, c'est que je sais depuis qu'en quatre jours, il a fait 1300 kilomètres dans le nord du Laos, ce qui est une perfomance inhumaine, martienne, les laos ont dû voir passer un OVNI!!
Nous, avec Steve, on remonte encore un peu plus vers le nord du pays, à Vang Vieng, dont tous les voyageurs en venant nous ont dit que ça ne laissait personne indifférent. Soit on aime, soit on déteste. On verra bien mais j'ai confiance... Y'a mon p'tit doigt qui m'dit...


Y'a mon p'tit doigt qui me dit de vous embrasser bien fort en espérant bien fort que tout va bien chez vous.
Je sais que le canal Saint Martin a dégelé, que c'est le printemps et que les oiseaux chantent le retour des fraises et des cerises. Profitez-en pour moi comme je tache d'en faire de même de mon côté.

Un dernier mot en passant, les photos correspondantes sont en ligne, c'est pour moi, c'est plaisir!
A très très très très très bientôt.



 
 
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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 22:45
Au pays de Bibi, comme dans tous les pays,
On s'amuse, on pleure, on rit,
Il y a des méchants et des gentils.
Et dans les moments difficiles, avoir des amis c'est très utile.
Un peu d'astuce, d'espièglerie, c'est la vie de Bibi.

Et la vie de Bibi pour le moment, elle est toujours conjointe avec Sylvain dit Momo et Steve dit Steve dans les bas-fonds du sud Laos. Enfin dans les bas fonds, il faut quand même pas exagérer! La preuve, en arrivant à Pakse après quelques heures de bateau sur le Mékong, il fait tellement chaud et on a tellement faim de ne rien avoir mangé depuis le pain perdu de la veille qu'alors qu'on cherche notre chemin en ville pour trouver une GH bien agencée et bien propre derrière les oreilles, on tombe sur une boulangerie à la française. Elle a bien fait de se trouver là celle la!! C'est donc à une orgie de viennoiserie que les employés locaux ont pû assister complêtements hébétés par le rythme proposé par nos trois estomacs sur pattes.

Ne reste plus ensuite, maintenant qu'on est bien ragaillardis, qu'à trouver notre GH pour faire d'aujourd'hui une journée constructive s'il en est...
On jète notre dévolu sur la Sabaidi 2 GH qui a le chic de nous proposer une chambre avec trois lits en plus d'un jardinet où il fait bon s'alanguir à l'ombre d'abustes lorsqu'on a l'estomac qui sort le drapeau blanc. On s'installe donc et on fait ça tellement bien que la nuit tombe sur nos rires qui résonnent dans tous les alentours. C'est aussi l'occasion pour nous de rencontrer un tas de gens qui nous parlent du plateau Bolaven, sur notre itinéraire du lendemain, et nous confortent dans l'idée que la meilleure chose à faire pour en profiter, c'est la location de deux roues motorisées. C'est pas tant qu'on avait besoin d'être conforté, mais comme Steve et moi, on reste des novices dans la pratique de la bécane sur routes de campagne, ça fait toujours du bien de trouver des personnes qui connaissent le terrain et qui vous caressent dans le sens du poil. Momo quant à lui, a l'habitude; je sens qu'il va ouvrir la route.
Dans tout ça, il nous reste une nuit pour se mettre les idées au clair et se dire qu'on est indestructibles ou au moins capables... C'est donc vers une longue nuit réparatrice qu'on se dirige. Sauf que quand vous mettez idiots dans une même pièce, dès que vous fermez la porte c'est un festival. Donc on sera propablement un peu fatigué pour partir puisqu'on éteint les lumières vers 2h30.


Et bien le 11 mars au matin, contrairement aux prévisions les plus alarmistes, on est d'attaque comme des troyens partant à la guerre. Rien ne peut nous arrêter, la machine est lancée. Juste le temps d'aller prendre possession de nos machines et d'en tirer un bon prix.
Les machines en question, ce sont trois petites motos à 4 vitesses sans embrayage avec des pneus fins au possible, parfaites pour Steve et moi, un peu tendre pour Momo la flèche parce qu'à vue de nez, nos destriers auront du mal à franchir les 80 km/h, bien assez pour moi sachant d'un autre côté qu'on se prépare à affronter autre chose que de l'autoroute asphaltée...
A 11h, le contact est enclenché, tout le monde est casqué, on part en croisade bien groupé tel la patrouille de France. Bien groupé enfin, c'est vite dit car dès les premiers mètres, les lacunes s'affichent au grand jour, Steve roule à contre sens, du côté gauche de la route!!!!! Foutu anglais, ils ne font rien comme tout le monde et on dirait qu'ils ont ça dans les gênes!!!! Le temps donc d'expliquer à l'ami d'outre-Manche qu'ici comme ailleurs on roule à droite, et alors on est parti!!! Et on est parti pas bien longtemps car avant de décoller il faut dénicher une station service pour remplir les réservoir. Le temps de la trouver, Steve, encore lui, tombe en panne d'essence!!! Tout cela est de très bonne augure... On fait donc le plein en deux fois, une fois sur place, une fois à emporter.

Pour sortir de la ville, c'est pas très compliqué, la circulation n'est pas très dense, la route est bien large, c'est un bonheur avec de l'air dans le visage en prime. Et la conduite dans tout ça, comme c'est goudronné, on a vite fait d'apprendre les rudiments du passage de vitesses, un enfant de 10 ans pourrait en fait s'en servir, 5 ans même, surtout s'il est Lao car les gamins montent sur des bécannes avec leurs parents bien avant de savoir marcher... Et que fait la police dans tout ça, on sait pas, elle est nulle part. On s'est d'ailleurs beaucoup dit que si on était en France, les gens appèleraient le 18 pour dénoncer un tel traitement mais qu'ici, comme on chante dans la marseillaise, la liberté, liberté chérie, ça veut dire quelque chose. Non mais alors, de quoi j'me mèle!!

L'escadrille file à vive allure sur le plateau à travers les villages de poussière. On garde en permanence casques et concentration en n'oubliant pas au passage la notion de plaisir qui nous remplit en permanence. Et pour que la fête soit complète, on va essayer de faire en sorte que les moments hors conduite soient également à la hauteur, le plateau Boliven étant la capitale laosienne de la chute d'eau. On en compte plus d'une dizaine de grande envergure réparties sur quelques dizaines de kilomètres. On est donc en chasse de celle-ci, en chasse d'eau.

La première que nous apercevons est de très bonne facture, c'est une espèce de mini-Iguazu. L'eau tombe en arc de cercle sur des rochers asserrés. Impossible pour nous de se baigner même si c'est pas l'envie qui manque. On compense ce manque par un joyeux pot au bar qui domine le tout avant de repartir vers Tad Lo, là où on est censé établir notre camp de base et rayonner autour. Chaque personne que nous croisons en chemin est d'une franche sympathie, les dents se découvrent quand elles existent pour marquer un sourire. Les mains se tendent partout pour dire bonjour. De mon point de vue, j'ai l'impression de faire partie d'un cortège papal sauf que la papamobile a laissé la place à une deux roues hurlant à tout-va.

On arrive à Tad Lo après nos deux premiers kilomètres de piste tortueuse relativement de bonne heure car le soleil brille encore. C'est une précaution à prendre car aujourd'hui c'est la pleine lune du mois de mars et traditionnellement la plus grosse fête du bled dans lequel, pour l'occasion, on sacrifie un buffle. On s'installe dans une nouvelle GH en bordure de rivière avec une quarantaine de mètres en amont une nouvelle cascade toute aussi démesurément grande que la précédente mais également plus adaptée à la mouillette de cul dans l'eau.
Notre GH, la plus cheap du village a aussi la plus belle vue sur la cascade avec en prîme un matelas qui ressemble à un matelas, une moustiquaire sans trous, un ventilo et même une couverture! Le rêve!!
On profite donc des derniers rayons du soleil pour se jeter à l'eau. Enfin Steve et moi car Momo a oublié sa tête et donc son maillot de bain et est trop pudique ou feignant pour se baigner en slip sachant que les laos n'en auraient pas grand chose à faire. La collection printemps-été de la nouvelle ligne de maillots de bain, c'est pas la première préoccupation ici!!!
Pour rejoindre la cascade, Momo remonte la rivière par la gauche, Steve et moi par la droite. Et comme à un moment il faut bien qu'on se rejoigne, Steve et moi on entreprend la traversée. Seulement au niveau de la cascade, il n'y a pas de pont, juste le torrent. Et comme j'ai mon appareil photo en main, c'est bonjour l'angoisse vu le courant qu'il y a là. Heureusement, même si on n'a pas vraiment calculé tous les risques, ça se passe sans heurts...
Avec Steve, c'est la douche raffraichissante qui nous guette alors, l'appareil est posé, l'eau s'abat de toutes ses forces sur nos épaules, ça vaut tous les massages du monde et en plus pas besoin de clim', l'eau est à moins de 20°.

Au bout d'un moment, le soleil se couche, les dents claquent, il est temps de rentrer les bêtes à l'étable. En parlant de bêtes, de façon incompréhensible, on apprend que la fête et le sacrifice du buffle, c'est pour le dimanche suivant. Incompréhensible car la pleine lune est en face de nous alors qu'on dîne comme des rois. Le sacrifice de pleine lune, un dimanche sans pleine lune, ils sont fous ses laos!!!!
Mais c'est pas grave, on passe la soirée à réinventer à loisirs les règles du "président et trou du cul", et même si à la fin de la soirée ça ne ressemble plus à rien, en tout cas, on a bien ri. Bien ri et bien dormi.


Et après une bonne nuit de sommeil, c'est rebelote, pas une seconde à perdre en enfournant notre petit dèj', c'est à nouveau l'heure des routes et des chemins survolés à cheval vapeur. En tout cas on aimerait bien... Il est 9h et Tad Lo est ensoleillé, couvert, grondant, douchant. Pendant 30 minutes, c'est la fête à la grenouille. Puis ça se recalme... Avant de repartir de plus belle!!!! Au final, le soleil revient et on est parti sur les coups de 11h. Les départs en retard ont l'air de tous s'être donnés rendez-vous au Laos.
La piste de la veille même si le soleil brille de nouveau est une succession de petites piscines. C'est donc en mode 4X4 qu'on rejoint la route principale. Celle-ci sèche à grande vitesse nous permettant à nous aussi de tirer sur les gazs. Mais pour Sylvain la menace, c'est pas encore assez. Il s'ennuie le malheureux, c'est trop asphalé, il faut que ça change! Donc à un moment, alors qu'on file droit, Momo freine devant nous et tourne à droite à travers champs.
A travers champs? Non, encore trop facile, à travers la forêt plutôt!
Avec Steve, même si on en emmène pas large, il en faudrait quand même plus pour nous faire battre en retraite. Cap est donc mis sur un chemin qui n'en est pas un. On slalome entre les arbres qui se succèdent tous les mètres, c'est du trial avec des mobylettes plus faites pour les centres-villes. Et puis par moment, c'est vaguement raviné, les bécanes hurlent à la mort sur des pentes que j'aurais du mal à prendre à pieds. Les roues patinent, on se couvre de terre, Steve tombe à l'arrêt, joli tableau au milieu des plantations de café!
Cette phase façon Indiana-Jones-aurait-mieux-fait-d-avoir-une-machette-plutôt-qu-un-fouet durera pas loin d'une heure de fun après laquelle on retrouvera une piste à zébus non sans avoir besoin de traverser de part en part le jardin de gens qui vivent là. Imaginez donc leur tête quand ils nous ont vus déboucher depuis la forêt comme si de rien n'était!! La banane qu'ils avaient!!! Incroyable!!! Aux USA, ils auraient pû nous tirer dessus pour violation de propriété privée, ici, ils ont juste la banane. On sort donc par l'entrée après être entré par la sortie.

Il va maintenant s'agir de savoir où on va dans tout ce bordel.
A la base, on était parti à la recherche d'un village animiste, c'est à dire qu'ils croient aux esprits de l'eau, des arbres, etc. Ca pouvait valoir le déplacement. Maintenant, on dirait que la mission est d'aller partout où il y a du hors piste. Mais c'est déjà trop pour les bécanes, ça tombe sous le sens en plus de tomber pour Steve. Ah, ah, ah!
On active donc le plan B. Il semblerait qu'il y ait une nouvelle cascade à quelques encablures. Et Momo est content car la piste pour y aller est défoncée au possible. C'est la pire route jusque là, même la forêt c'était mieux. La chaussée qui n'en est pas une est un mixe de sable glissant et de cailloux pas très accueuillants mais alors pas du tout. Ajoutez à votre recette une pincée de pluie diluvienne et mangez chaud!!

Alors qu'on est au milieu de nulle part, les premières gouttes se font sentir. Impossible de trouver un abri, il faut foncer car le ciel vire du gris au noir à toute berzingue. Et après quelques kilomètres de ce manège infernal, on arrive au village suivant avec en son centre, un préau bienvenu. Bienvenu d'autant que l'orage est biblique. Le bruit de la pluie est assourdissant sans oublier les éclairs qui s'abattent toutes les dix secondes. Pour un peu, en étant un peu alarmiste, on pourrait croire à l'apocalypse! On parvient tout juste à distinguer les visages des enfants, à la porte de leur maison, qui nous scrutent et avec qui on se marre à distance.

Après une demi-heure, c'est le retour au calme, tout le monde remet le nez dehors, nous comme les enfants. C'est l'occasion de rire de plus belle. Au moment de partir d'ici, chacun a le sourire au lèvres et en ce qui nous concerne, l'envie immédiate de déconner dans les flaques.
On choisit donc les plus grosses pour des traversées mémorables, les bécanes ont beau ne pas être faites pour ça, elles s'en sortent bien et on s'en donne à coeur joie alors que le soleil remontre le bout de son nez.
Et comme on a raison d'en profiter! Une demi heure plus tard, on prend les même et on recommence! C'est un nouveau chatiment climatique que nous avons au dessus de nos têtes. Cette fois-ci, par chance, on est dans un village dès les premières gouttes et comme toutes les maisons sont sur pilotis, on se réfugie sous l'une d'entre elles sous le regard curieux des voisins.
Au début de l'averse, on est au sec mais à mesure que ça drache dru, on se retrouve complètement entourés par la marée montante. C'est comme si on avait creusé des douves autour de la maison!!!
Et une nouvelle fois la pluie s'arrête après 30 minutes, après que les nuages furent bien essorés. Ouf!! Il est temps d'avancer rapidement tant qu'on peut encore le faire au sec au niveau de la tête parce qu'au niveau des pieds, l'eau a complètement envahi la route, la rendant encore plus traitresse, la garce!
D'ailleurs on ne met pas longtemps à se retrouver le bec dans l'eau. Après 5 minutes, j'ai Steve juste derrière moi. J'ai juste le temps d'entendre que quelque chose ne tourne pas rond, me retourne et vois le malheureux les quatres fers en l'air et la moto sur le flanc juste à côté. Dans la manoeuvre, je perds l'adhérence de la roue avant et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je suis moi aussi tombé à la renverse.
De ma faute, pas de ma faute, le débat franco-britannique fait encore rage à ce jour...
En tout cas, je n'ai rien de cassé et Steve non plus, juste un rétroviseur en moins sur sa monture, ça auraut pû être pire.

Et le pire ne met pas longtemps à arriver. Alors qu'on fait au plus vite pour atteindre Paksong, la ville la plus proche, et une hypothétique boisson chaude, je n'ai cette fois besoin de personne pour défier les lois de la gravité.
Alors que je suis un sillon creusé par un camion peu avant, une nouvelle fois la machine s'emballe et moi je dévale...
Et comme personne n'apprend comment tomber proprement de moto, cette fois je fais en sorte de bien m'esquinter. Dans un réflexe pour éviter que ma tête casquée n'heurte le sol, je tombe les mains en avant et me ruine la paume gauche. Dans la manoeuvre, celle-ci devient un mélange de sang frais et de terre battue mouillée, et arbore un belle couleur marronâtre. Le coude aussi a morflé un peu et est de ce fait également légèrement ouvert. Heureusement dans tout ça, la chemise de soie blanche que je porte sur le dos n'a rien d'autre que de larges taches dont la moindre lessive bas de gamme saura venir à bout. Quelle brillante idée quand même cette chemise digne de la croisette pour cette journée en croisade!
Vu le contexte, un treillis militaire n'aurait pas juré!! Et comme je ne peux nettoyer ma plaie tout de suite, je retrouve les vieux réflexes "troupes de marine" et sers les dents et la poignée d'accélérateur, mais toujours avec le sourire.
Pour la moto, c'est maintenant un match nul avec Steve, je n'ai moi aussi plus qu'un seul rétro en plus de quelques éraflures sur le carrénage.

On arrive finalement à Paksong vers 17h, la lumière décroit déjà. A peine le temps de déguster un thé salvateur qu'il faut remettre les voiles. On sait déjà qu'on retrouvera Tadlo à la nuit tombée et ça ne m'enchante que moyen... 70 kilomètres, voilà ce qu'il nous reste à parcourir. 50 d'asphalte et 20 de terre synonyme maintenant d'épée de Damoclès au dessus de mon casque.

Couverts de poussière, lessivés des pieds à la tête, la chemise en berne, on arrive en héros à la GH vers 19h c'est à dire aussi vite qu'on a pû. J'ai l'impression d'avoir libéré le sud Laos, sans doute le sentiment du devoir accompli, ne manque que la foule en liesse.
Ne manque également que la trousse de secours vu qu'aucun de nous n'a pensé à emporter le moindre pansement ou liquide désinfectant. Bien joué les touristes!!!
Il faut donc que je nettoye la plaie à l'eau de la douche en étant sûr que c'est pas de l'Evian. Troupe de marine un jour, troupe de marine toujours!!

Une fois tous tout propre sauf ma main qui garde sa teinte automnale, on se retrouve au resto pour une vengeance gastronomique sur le sort. On est cinq autour de la table avec un couple rencontré la veillé et ils sont neuf steacks dans nos estomacs. Quand je vous disais vengeance, j'étais pas si loin.
En plus, l'aubergiste a bon gout et le coeur sur la main mes amis druides pourront en témoigner. On achète cinquante grammes de salsepareille pour dix dollars, largement de quoi se remettre de nos émotions pour les semaines à venir!!! J'adore le Laos!! Et la cascade? Elle est toujours là et nous toise qu'on soit au resto ou dans les bungalows. Je vous le dis : j'adore!!!

On passera la soirée à déguster les mets locaux en se remémorant la journée passée et avant minuit on tombe de sommeil.


Le 13 au matin, pour vous dire la vérité, je suis un poil moins d'attaque que la veille; c'est pas que j'ai un poil dans la main, c'est que j'ai une vieille plaie.
On émerge tous autour de 10 heures et on commence la journée là où on l'avait laissée la veille. Même table, même remède. On est sans doute aussi aidé en cela par la pluie qui s'abat dès le réveil.
On est tellement bien à l'abri qu'on en profite en plus pour sortir les cartes de leur boîte. En d'autres termes, on est pas parti!!! Car quand la pluie s'interrompt, on a la bonne idée d'être au milieu d'une partie. Moi dans le fond ça me va, je cicatrise...
Du matin au soir de ce 13 mars, je cicatrise.
Du matin au soir, on alterne une demie douzaine de fois entre éclaircies et trombes d'eau.
Du soir au matin, on s'en bat les cartes.

Et la bécane dans tout ça? On verra bien demain. Ou plutôt tout à l'heure, on rend les armes à 1h, c'est déjà demain.


Le 14, chacun à l'heure d'ouvrir les yeux à retrouver la vista. Cavaliers, en selle!!! Plus que deux cascades et on rentre. Et ce, si le temps le permet!
Et bien, on a du bol, la grenouille-baromètre est suffisamment clémente pour nous permettre d'enfourcher. On dit au revoir à Tadlo avec le sentiment d'avoir trouvé un coin de paradis et vroum!! J'en profite quand même au passage pour oublier mon seul short, je perds la boule...

Sylvain ouvre la voie, avec Steve, on suit. Quand on a la place et la route qui va avec c'est avec plaisir qu'on pousse les machines jusque dans leurs derniers retranchement. Parfois, comme pour l'histoire qui suit, c'est en seconde qu'on franchi les champs de patates qui font office de route. Sylvain a bien repéré sur la carte, c'est par là qu'il faut aller. 5 kilomètres, 10 kilomètres, 20 kilomètres, plus on s'enfonce, plus les trous se multiplient, plus c'est l'évidence qu'on a pris la mauvaise direction. On fait donc demi-tour en file indienne. Je suis en deuxième position, Steve en troisième.
Et comme la chaussée est de loin la plus pourrie depuis Pakse, il faut prendre garde à respecter les distances de sécurité. Ca tombe sous le sens? Pas pour tout le monde...
Alors que je monte sur mes freins pour éviter les nids de poules, je suis tamponné de derrière, devinez par qui? Of course my dear...
Impossible de garder le controle et donc d'éviter une nouvelle plantade... Et comme l'avant veille et comme déjà raconté dans l'histoire de la main, le coude et la fesse, je redécouvre les joies du toboggan sur caillaisses. Autant vous dire, c'est pas très plaisant. D'autant que cette fois, je me fais un malin déplaisir à me re-ravager la main, le coude (les même), et en cadeau bonus, la fesse qui porte une échymose sanguinolante de la taille du Poitoux. C'est le pompon!! Je suis alongé par terre, mes roues tournent encore, et d'un coup, j'ai moins le sourire. Où est cette petite ordure de conducteur du dimanche d'outre-Manche?
A gauche? Personne.
A droite? Personne.
Serait-il parti? Non, mon bourreau a foncé droit dans les fourrés qui jouxtent la route et est coincé tout entier dans un buisson épineux avec sa moto comme couverture.
Impossible de l'engueuler, je n'ai que deux options : le sortir de là ou rire un bon coup.
Première option, le sortir de là, c'est impossible. La moto est trop lourde pour mon corps meurtri. On a plus pour ça qu'à attendre le retour de Momo parti devant comme une flèche d'argent.
La deuxième option est donc la bonne, je suis pris d'un rire nerveux finalement partagé par l'homme dans le buisson.
Après plusieurs minutes, Sylvain revient tel le Messie, pas le joueur de foot, l'autre Messie, celui qui nous sauve de la damnation. Et comme il est tout frais, il est en mesure de sortir Steve de son guépied.
Dernières séquelles de l'accident, ses lunettes de soleil tronent toutes tordues au milieu de la route, aussi tordue que ma pédale gauche qu'il va falloir remplacer sans doute; mon dernier rétroviseur viable n'est plus et ma carrosserie crie à l'aide.
Mais dans tout ce foutoir, les motos comme nous fonctionnent encore, c'est l'essentiel... L'essentiel pour le loueur car pour moi maintenant, l'essentiel est de retourner au plus vite à Pakse avant que ça ne tourne au cauchemard!
On y est presque d'ailleurs en regardant le pied de Steve qui est encore plus sanglant que chacune de mes blessures.

La décision est donc vite prise, Steve et moi, on rentre au bercail pendant que Momo va voir une cascade pour la route.
On retrouve vite la bonne route et aillant appris de nos erreurs, rien de tragique ne s'est plus passé. On est à Pakse de retour à la terre ferme en milieu d'après-midi après cent bornes le corps en berne.

Une heure après, Momo est de retour ravi de sa ballade. Il en profite pour sortir sa trousse de premiers secours, il était temps!!!

Dernière frayeur de ce périple en plateau Bolaven, il faut rendre les montures à leur propriétaire. Oups...
On y arrive comme on était parti, en formation serrée. On a l'air valeureux comme ça mais à l'intérieur, on en mène pas large!!! D'autant que le type à nos passeports laissés comme caution!!
Sylvain donne sa moto en premier, tout roule. Un controle d'usage et il récupère son bien sans dommages ni frayeurs.
C'est ensuite au tour de Steve qui avait pris bien soin de camoufler autant que possible tous les bobos de sa titine. Peine perdue, le loueur est un vrai fox-terrier. Deux minutes à égrainer tout ce qui cloche. Il récupère son passeport mais ne parle pas encore pognon avec le type.
Vient enfin mon tour, c'est la bérézina!! C'est pas deux mais cinq minutes montre en main dont il aura besoin pour faire l'inventaire des dommages mécaniques. Je tremble comme un écolier qui a raté un examen. Et de beaucoup!!! Je récupère mon passeport, c'est normalement le moment de passer à la casserole.

Et bien non... Je ne sais pas si le loueur est sous valium ou quoi mais on paye le prix convenu dès le départ et notre interlocuteur ne bronche pas. Tous contents, on dit ciao et on courre presque hors du magasin comme des évadés de taule des fois que le type revienne à la raison.

Au final, on a eu nos accidents gratis. C'est la fêêêête!!!!


Ce parcours autour du plateau aura donc été de toutes les émotions. Vivement qu'on recommence!!!
Et si tu veux les photos, c'est comme d'hab, tu sais où cliquer.

J'ai des crampes à force d'écrire.
Juste assez d'énergie pour dire que quand je me vautre, vous êtes là, quand je cicatrise, vous êtes là, quand je vous embrasse, vous êtes là.
A bientôt.  
 
 



 
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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 19:06
A force de compter les îles (4000), j'en ai mal à la tête, il est temps de bouger.
Je blâme les îles mais peut-être faudrait-il en vouloir au Lao-lao descendu jusqu'à plus soif.
L'avenir nous le dira, c'est sans doute pas la dernière fois que j'ai accès au fameux breuvage...

En ce jour du 8 mars, il est donc temps de lever le camp et de repartir avec Momo par là où on est arrivé. On s'embarque donc dans le bateau du retour synonyme de retour au bruit grace à son moteur de tondeuse à gazon. Arrivés sur la terre ferme, ne reste plus qu'à poireauter au soleil jusqu'à devenir une fleur séchée, le bus étant en retard. Mais point d'inquiétude, tout est sous contrôle, tout est organisé jusqu'à Champasak, notre prochaine destination.
Après donc une demie-heure, on est au bord de la déshydratation quand le bus arrive et nous enlève à la fournaise. A l'intérieur, comme d'habitude et même si le trajet ne fait que 100 kilomètres, je ferme les yeux et m'endors comme un bébé.
Après 2 heures de route, Sylvain me réveille en douceur, on est arrivé. C'est du moins ce qu'on croit...
A la descente du bus, on récupère nos gros sacs à dos et alors que le bus est déjà parti, on réalise qu'on est au milieu de nulle-part. Vraiment. On est à un carrefour où se pavane une simple gargotte où on peine à demander notre chemin. Après moultes tentatives de discussion, on comprend que le chauffeur n'a pas eu envie de faire le détour pour nous amener à bon port et a préféré gagner du temps en nous abandonnant là. Triste sir... Et je reste poli!!!! Carton rouge.
Le fait est que maintenant on est à quelques kilomètres du Mékong qu'on doit ensuite traverser en bateau car le pont le plus proche est à des bornes de là, pour se rendre sur l'autre rive sur laquelle se situe Champasak qu'on devra rejoindre avec un tuk-tuk, tout un programme... Ca a déjà pas l'air simple en théorie, passons à la pratique...

Sur la route qui rejoint la rivière, c'est pas la foule des grands jours. Ne passe qu'une voiture ou camionnette ou motoculteur toutes les 5 minutes. Avec Momo, on s'est installé à l'ombre d'un arbre rachitique, lui aussi assomé par la chaleur ambiante. On ne se laisse pas aller à la mélancolie, mais plutôt à rouler au carton. Ca fait du bien par où ça passe avec l'eau fraiche achetée à la gargotte. Les voitures passent et aucune ne s'arrête...
Passe presque 45 minutes quand on commence à se dire qu'on aurait plus vite fait de commencer à pieds. Suicidaires qu'on est dans nos têtes!
Et alors qu'on se motive arrive un pick-up-transport-en-commun qu'on a du bol de trouver là. En moins de deux, on est grimpé, direction le fleuve. Arrivés là, le bac qui s'occupe de faire la traversée nous accueuille pour une traversée qu'on espère voir arriver à bon port. En effet, le bac est un amas de planches clouées sur deux bateaux qu'on a mis à la perpendiculaire des planches. Finalement, pas de bile, on reste au sec.
Ne reste plus qu'à négocier un tuc-tuc pour nous amener à une GH où on pourra peut-être voir Steve avec qui j'ai rendez-vous le jour même quelque part entre ici et là, tout un programme, on est des pros de l'organisation!! A l'embarcadère, on rencontre un type bourré d'humour et parlant un français d'académicien, ça fait plaisir même si ça fait aussi bizarre en ces lieux perdus et non de perdition. Il possède avec toute sa famille une GH et ne sera pas long à nous convaincre de le rejoindre. On monte dans le tuc-tuc et en avant.

Alors qu'on se rapproche de l'endroit de nos futures nuitées, on est dépassé par un autre tuc-tuc et attendez! J'ai pas rêvé!!! Qui est-ce qu'il y a à bord? Steve of course!! Des pros de l'organisation qu'on vous dit!!!! Au départ, j'ai mis tellement de temps à émerger que j'ai même pas eu le temps de lui faire signe. J'enjoins le chauffeur à accélèrer pour se mettre côte à côte avec la diligence de l'ami anglais. Je dis aussi à Sylvain de faire signe à Steve pendant que je me planque à l'intérieur du tuc-tuc.
- "Steve! Steve!" hurle Sylvain.
Et c'est l'incompréhension qui se lit sur le visage de Steve.
- "Qui c'est ce type qui m'interpelle?"
Je sors alors la tête de l'habitacle. C'est la fête du slip, on a tous une banane de deux mètres de long (NDLR : Attention, j'ai pas dit c'est la fête DANS le slip...), c'est plaisir.

Pour mémoire, j'avais rencontré Steve pas loin de mois auparavant grace à une connaissance germanique commune. On avait passé 2 jours à Bangkok ensemble et on s'était tellement bien entendus qu'il m'avait proposé de faire le tour d'Asie du sud-est ensemble pendant 2 mois, ce que je ne pouvais finalement pas faire à ce moment pour des questions d'itinéraires et de visite maternelle. En gros, on s'entend comme les deux doigts d'un moignon. C'est pour ça, c'est plaisir.

Seulement, c'est plaisir temporaire car le chauffeur de Steve croit qu'on veut faire la course ou quelque chose comme ça et on les perd de vue. Le bled n'est pas bien grand, c'est pas un problème. Et s'il a vu le même énergumène que nous au débarcadère, nuls doutes qu'on choisira la même GH.

On y est déposé et là, pas d'anglais à l'horizon...
Avec Sylvain, on se dit implicitement que ce n'est que partie remise pour quelques minutes et on choisit de s'installer sur la terrasse panoramique en sirotant une bière à 2°, la température pas le degré d'alcool. "Georges, une Tourtel!! Euh non merci..." Une bière en appelle ensuite une autre, toujours pas de british... On part alors à sa recherche et alors qu'on franchit le seuil de Vang Paseud, notre GH que je ne saurais trop vous conseillé, qui est là à marcher vers nous à 100 mètres? Je vous le donne en mille, Steve.
Comme dans un film de Lelouch ou quelque chose dans le genre, l'image passe alors au ralenti, la caméra tourne autour de nous alors qu'on court l'un vers l'autre. Embrassades viriles mais sincères.
Ne reste alors plus qu'à se raconter tout ce qui c'est passé en deux mois autour d'une nouvelle mousse. Sylvain et Steve font connaissance, ça se passe au mieux même si j'avais quelques craintes car jusqu'alors, Momo se refusait à parler un anglais qu'il maitrise sur le bout d'un doigt. On passera donc la soirée le cul vissé sur nos sièges avec en arrière plan le Mékong à rigoler jusqu'à plus soif. D'enfer, vous avez dit d'enfer? Je vous ai dit aussi qu'à Vang Paseud on sert le pain perdu à la louche? Délicieux...
Trois assiettes chacuns avec Sylvain en duc de guise de dîner, hummmm!!!! J'ai bien mangé, j'ai bien bu, j'ai la peau du ventre bien tendue.


Au matin du 9 mars, tout le monde est bien conscient que le bilan comptable de la veille se calcule en litres plutot qu'en sîtes, il est temps de renverser la vapeur. Et je ne crois pas si bien dire... C'est plus en tuc-tuc qu'on se déplace mais à vélo, un beau, dans les 18 kilos, plus léger qu'un vélib' d'accord mais c'est pas exactement sous le même climat! Il fait aussi chaud que la veille et sur la route pas l'ombre d'une ombre, c'est le cagnard à faire palir un coureur du Tour de France, charmant!! Le but de notre randonnée cycliste : le temple de Wat Phu construit à flanc de colline à l'époque d'Angkhor Wat situé à une dizaine de kilomètres. En y arrivant, on s'empresse de se réhydrater à l'eau claire, à faire marrer un coureur du Tour de France donc. Et on attaque le temple. Même si ça n'a pas la même majesté qu'Angkhor, c'est d'après le LP, le sîte archéologique le plus notable du Laos. Et en effet, c'est du plus bel effet! L'étage inférieur a beau être un joli jeu de légo à reconstituer, c'est grand, parfois ça tient debout, juste assez pour quelques photos.
Une fois l'étage inférieur terminé, il faut gravir la colline. Un jeu d'enfant en apparence, en réalité ça grimpe ça grimpe. Heureusement dans tout ça, l'escalier est une vraie merveille, des pierres plates les unes sur les autres entourées de part et d'autre de jasmin qui sentent le printemps à des centaines de mètres à la ronde. Bain de jouvence pour l'odorat, j'y plonge sans retenue.
Arrivés à l'étage supérieur, on poursuit les investigations autant que nos forces et la chaleur nous le permettent. On tombe même sur l'ancien lieu de sacrifice marqué par une pierre dans laquelle on a creusé un crocodile mais comme il n'y a pas un crocodile vivant à l'horizon depuis belle lurette et qu'on a rien à sacrifier, pas même une vierge, on ne s'attarde pas sauf tailler le bout de gras avec quelques locaux qui accompagnent un de leur copain lao qui vient dans son pays pour la première fois. Comme nous, égalité, un partout, balle au centre avant de redescendre. Nouvelle pause hydratation, obligés!!
Et c'est le chemin du retour vers Champasak dans la décontraction et la satisfaction du devoir accompli.
Il est alors temps de reprendre notre place en terrasse et de reprendre la soirée là où on l'avait laissée la veille. C'est le retour de la Beerlao et du pain perdu, cocktail détonnant qu'on aggrémente de quelques parties de "trou du cul et président", un jeu de cartes rigolo des familles.
Et bien sur ta terrasse on reviendra!!! Mes respects Van Paseud!! La seule chose, c'est qu'on y est tellement bien qu'on se couche encore à pas d'heure. Pas de sentiment de culpabilité, vous commencez à me connaître, mais on sait juste que le lendemain sera difficile.


Le lendemain justement c'est le départ de Champasak. La boussole que je n'ai pas pointe vers le nord direction Pakse à environ 40 kilomètres. Et plutôt que de faire le chemin en bus pendant une petite heure, on opte pour la solution fluviale plus à même de nous bercer, nous et nos p'tits corps pendant plus de 3 heures.

Le réveil du 10 mars est comme prévu matinal et j'ai mal aux cheveux. Il est 10h quand je suis tiré du lit par les deux affreux. Et le bateau ne vient nous chercher que dans deux heures, laissez moi dormir!!!
Mais non, au lieu de ça, pain perdu et "trou du cul" pendant plus d'une heure et à la fin on est tellement dedans que le capitaine du bateau dont on est les seuls passagers s'y reprendra à trois fois pour réussir à nous faire monter à bord! Et à bord, contre coup de toute l'émotion que je m'employe à vous dépeindre, on se retrouve tous les trois à dormir comme anésthésiés par l'air ambiant et le paysage monotone. Plus tard viendront d'autres occasions de ne pas dormir en bateau, je vous le garanti sur facture, n'ayez crainte!


En attendant, on est à Pakse et ça c'est une toute autre histoire, Petite Main, Petite Fesse et Petit Coude sont en route pour l'échaffaud...
On avance, tu roucoules.
Et si tu avances quand je roucoule, comment veux-tu, comment veux-tu...   ;-)


Donc pendant que je suis entier, je t'embrasse à corps perdu d'avance.
Gros poutoux et bravo des deux mains à la famille Bettiche qui a à non pas douter accouché d'un sacré vu la pédigré du pater'. Santé Sam le pirate!!!










 
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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 18:34
En direct du nord-Vietnam où je gambade gaiement depuis une douzaine de jours et où je conduis une moto sans heurts depuis 4 jours, me voilà à te raconter mon arrivée au Laos sans mes notes laissées à Hanoï. Je rentre donc dans mon p'tit cerveau et pars, dans le département mémoire, à la recherche de 40 jours auparavant. Vous avez dit exercice de style?


Donc c'est finalement arrivé, je quitte le Cambodge par la porte dérobée qui amène au Laos au milieu des forêts et des champs. Le chauffeur du minibus qui me conduit ainsi que d'autres voyageurs depuis Kratie sort tout le monde du sommeil au poste frontière côté cambodgien. Le poste frontière, Quatre planches pour faire les murs, une autre pour s'imaginer une étagère-bureau où travaillent les douaniers, quelques taules pour se protéger de la pluie quand elle tombe, un drapeau; le compte est bon.
Un nouveau coup de tampon, le temps que le dernier passe et il s'est passé une heure, une heure pendant laquelle aucune voiture ou autre n'a daignée nous rejoindre dans un sens ou dans l'autre. On est vraiment au coeur de l'Asie du sud-est et finalement au milieu de nulle part. C'est à se demander ce que les douaniers vont faire du dollar qu'ils ont demandés à chacun.

On va ensuite, conduit sur cent mètres, rejoindre le côté vietnamien. Et de ce côté là de la frontière, c'est le reflet exact de l'autre cahute à la différence près qu'ici flotte le drapeau floqué de la faucille et du marteau en plus du drapeau lao. Ca fait d'autant plus bizarre que c'est Sylvain, un albigeois à la cool avec qui j'ai un bon feeling, qui me dit qu'il a vu le drapeau lao en remontant dans le minibus parce que moi j'avais vu que la faucille et le marteau. J'ai bien cru pendant un instant que la révolution prolétarienne s'était fait une place au soleil en remplaçant tout bonnement le drapeau lao. Bref...

En arrivant au Laos, plus question de refermer l'oeil, c'est pas que l'envie n'y est pas vu que dès que je prends un bus, je me laisse doucement bercer, mais on n'est plus séparé de l'embarcadère vers les 4000 îles que de quelques menus kilomètres.
Les 4000 îles sont des îles (ah bon?) nichés dans le large ventre du Mékong qui a cet endroit fait des centaines et des centaines de mètres de large. Et qui dit îles dit bateau pour y aller. Le notre se fait tranquillement attendre de longues minutes où la moindre place à l'ombre se négocie en or massif. Il n'y a pas un pêt de vent et la chaleur ferait d'un oeuf cru un oeuf dur, d'un Brice sec un Brice détrempé.

Et le bateau arrive enfin, nous sommes là une douzaine de voyageurs, tous bien impatients de déguster une boisson fraiche, les fesses posées dans un hamac ou autre chose, on est pas exigeant dans ces cas là.
La traversée jusqu'à Don Det, une des îles les plus touristiques, ne prend que de courtes minutes pendant lesquelles on navigue entre les rochers, les roseaux et la circulation fluviale faite de long bateau en bois comme le notre. C'est très reposant si l'on excepte le bruit de moteur de notre embarcation qui n'aurait pas à rougir dans une compétition face à un airbus au décollage mais plus dans une version aigüe comme une mobilette sans pot d'échappement. Je vous laisse imaginer le foutoir!

On arrive enfin à Don Det et le moins que l'on puisse en dire, c'est que malgré les GH qui se succèdent sur son pourtour, l'île a un doux parfum de ruralité qui fait tout son charme. C'est comme une ferme sans barrières. Les porcs, les coqs et autre zébus s'ébrouent tranquillement au rythme du soleil. Plusieurs milliers d'îliens doivent habiter là mais on doit pouvoir compter les véhicules à moteurs sur les doigts de trois mains. C'est calme, reposé, exactement l'image que je me faisait du Laos.

Avec Sylvain, on se trouve deux bungalows plus-rudimentaires-tu-dors-dehors donnant juste sur le fleuve et comme on pris la peine d'aller crêcher sur la côte ouest, ça sent bon les couchers de soleil en plus des bains! Car ce qui fait le charme du Mékong ici, c'est qu'on peut s'y baigner sans problème. Le courant est ridiculement faible, l'eau est d'une clarté à faire passer la Scène pour une mare aux cochons et d'une température à donner des suées à un esquimau moyen.
C'est pourquoi en ce premier jour, il ne faut pas une heure pour qu'on se décide à se jeter à l'eau, c'est le bonheur en mode flottaison!

Plus l'après-midi avance, plus on se sent comme à la maison, on doit déjà connaître une douzaine de personnes, ça file bon train!

Au cours de la soirée, on rencontre Seba et Toby, deux jeunes types dont j'ai oublié l'origine. Mais le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne les ai pas oubliés. Seba et Toby viennent de passer plusieurs mois sur les 4000 îles, me confortant sur l'endroit en général, et connaissent tous les locaux et toutes les ficelles pour se procurer tout ce qui est procurable...
En premier lieu, le lao-lao. C'est l'alcool de riz traditionnel au gout de tord-boyaux et à l'effet boeuf.
En second lieu, le fameux tilleul à fumer pour se calmer du lao-lao.
Et en troisième lieu, la fameuse Beerlao chère au Pastorinho dont je porte le T-shirt labelisé pour se calmer des deux premiers.

La soirée qui suit est plus que bon enfant. On alternera le billard, le poker où j'ai gagné de quoi vivre une journée gratuite, et les franches rigolades qui caractérisent les soirées arrosées partagées avec des personnes de bonne compagnie à peine rencontrées.
Les heures défilent sans que personne ne s'en soucit, de toute façon, personne ne porte de montre ici, c'est la règle, le temps n'a que peu d'importance.
Les seules indications de temps qu'on aura ce soir là sont quand d'une part le bar ferme et d'autre part quand l'électricité se coupe sur l'ensemble de l'île. Je prendrais quand même le temps de vérifier l'heure au moment de dormir, il est 5h, Paris s'éveille (enfin dans 6h parce qu'avec le décallage horaire, il doit être 23h dans la ville lumière).


Résultat : comme personne n'a de montres, il est inconcevable de mettre le réveil en ce matin du 5 mars, et il est 16h30 quand j'éclos comme une fleur. Il est facile d'y parvenir, je vous vois venir criant au scandale, il fait 30° à l'ombre, 35° dans mon bungalow, et il n'y a pas le moindre bruit; c'est pour ça, ça vous plombe un globe-trotteur...

La journée est donc presqu'à mettre aux oubliettes si ce n'est que les plaisirs de la veille se poursuivent encore ce jour, faut pas gâââcher.

A la nuit tombée, on se fait aussi payer un coup dans un mariage local. Tout le monde y est encore plus ravagé que nous, il faut dire que le mariage se célèbre déjà depuis deux jours et deux nuits et que les laos ne prennent même pas le temps de dormir pour récupérer. C'est pourquoi on y fera pas non plus long feu, c'est pas très sain comme mariage!

On finira la soirée comme on avait déjà fini la précédente, sauf que deux fois de suite, c'est dur pour l'organisme. Surtout pour les autres car Sylvain est déjà rentré quand Seba et Toby me proposent de rester dormir chez eux. C'est avec d'autant plus de plaisir que j'accepte car ils dorment chez l'habitant sur des paillasses où toute la famille
se retrouve du grand-père fumant la pipe à eau au bébé de quelques mois. En plus, c'est pour les deux zigotos leur dernière soirée en ces murs s'il y en avait, l'ambiance n'en est que plus festive!
Je m'endormirais finalement juste à côté du grand-père qui ronfle comme un sonneur, pas un problème, j'ai le sommeil lourd de celui qui se couche le dernier.


Le jour suivant, j'avais depuis la veille donné rendez-vous à Sylvain à 11h pour un petit déjeuner matinal. Et bien, messieurs les censeurs et autres JP en puissance, j'ai réussi à me lever sans l'aide de personne! Toute la famille vaque déjà à ses occupations, ça m'aide aussi à l'inverse de Toby et Seba qui doivent avoir l'habitude et n'ouvrent chacun qu'un oeil au moment où je leur dis au revoir et merci pour tout. J'en profite également pour oublier la lampe électrique à dynamo que m'avait laissé Maman. Oups...

Je retrouve donc Sylvain, qu'on appelle aussi Momo c'est rigolo, qui lui est frais comme la rosée, pas comme moi.
Allez! Une bonne douche froide et ça repart! En effet, ça repart. Quelques tartines après, on est les fesses posées sur un vélo chacun pour une exploration un peu plus poussée (c'est pas difficile...) de Don Det et de Don Khon, l'île voisine reliée à la première par un vieux pont datant de l'époque coloniale.
La chevauchée est on ne peut plus plaisante, le terrain est plat même si très caillouteux. Je pense aux cyclistes du Paris-Roubais et me dis qu'il pourrait prendre l'autoroute, les cons... Car pour nous, pas d'autre alternative, c'est à travers bois et champs ou pas du tout.
C'est d'ailleurs tellement à travers bois que le vélo de Momo à la différence du mien déraille tous les 400 mètres!
Au moment de traverser le pont déjà évoqué, j'en profite pour enlever le T-shirt beerlao du pasteur. La chaleur est suffocante. On poursuit quelques centaines de mètres vers un temple situé sur Don Khon lorsque je me rends compte de mon oubli : le T-shirt est resté sur le pont!!! Machine arrière toute!!! Et bien j'aurais beau multiplier les coups de pédales, plus de T-shirt en vue, peut-être dans la rivière en contrebas, peut-être sur le dos de quelqu'un, c'est le mystère en plus d'être la tuile : comment veux-tu que je visite un temple torse nu, carton rouge!!!!!
Désolé Mathéo mais il semblerait que je perdes chaque jour un peu plus la boule en plus de mes affaires!!

On sera donc obligé de faire l'impasse sur le temple pour se concentrer sur ce que les îles ont à offrir de meilleur : des cascades. Et là, si t'as rien à te mettre sur les épaules, personne ne t'en tiendra rigueur, bien au contraire!
Des chutes d'eau, il faut bien que tu te rendes compte que j'en ai déjà vu beaucoup dans de nombreux pays comme les chutes d'Iguazu par exemple (voir photos dans la rubrique "pas novice des vacances - Argentine Chili Bolivie) mais là, c'est encore différent, comme nulle part ailleurs. C'est comme si le Mékong ne savait plus où se déverser et partait dans des dizaines de cascades dans tous les sens de toutes les tailles. Et à la différence d'Iguazu par exemple, ici il est possible de se baigner dans de petites chutes en amont des plus grosses. La seule chose étant de ne pas se faire emporter par le courant dans des rapides puis dans des chutes, hypothéquant ainsi toutes mes chances de vivre vieux.
Avec Sylvain, on saute donc de rocher en rocher, on multiplie les points de vue, on se la coule dure.

Il est ensuite temps de poursuivre notre chemin, poussés que nous sommes par la faim qui nous taraude.
Retour en selle sur quelques kilomètres pour nous rendre sur une plage de sable qui borde le fleuve, elle même bordée par une gargotte où la nourriture coule à flot. Il n'en fallait pas tant, on se fait craquer la ceinture!
Et tant qu'on est là, que pour repartir d'ici à vélo c'est un côte hors-catégorie sans asphalte assorti, on préfère traverser la plage à pieds sur le sable brulant (à ce niveau, c'est même plus brulant, c'est les portes de l'enfer sous tes pieds!!!!) pour une trempette bien méritée, même si à contrecourant de tous les conseils de grand-mère qui interdisent de se baigner après le repas surtout s'il fait chaud. Qu'importe, on crève de chaleur et je suis pas loin de la vérité!

A cet endroit du Mékong, en aval des chutes, de gros blocs de pierres émergent de la rivière qui a ici un courant un peu plus important.
C'est idéal, d'une part pour nager à contre-courant comme un coureur de salle de sport sur tapis roulant, et d'autre part pour se jeter de plusieurs mètres dans l'eau. On commence gentiment, 2-3 mètres. A chaque fois, il faut sonder la rivière pour vérifier le niveau d'eau car les rochers sont bien traitres et potentiellement dangereux quand ils affleurent à un mètre de la surface.
A 2-3 mètres donc, on saute, puis on s'enhardit et on plonge. Une fois ceci fait, l'excitation aidant, il faut toujours trouver un nouveau spot pour prendre de la hauteur et chuter plus longtemps. Le suivant donc 4-5 mètres, et à chaque fois à la première tentative, c'est un peu l'inconnu et la trouillasse qui nous prennent. En d'autres termes, c'est l'adrénaline qui coule par litres.
 
On s'ébroue donc ici pendant près d'une heure jusqu'à être rejoints par d'autres touristes qui ont encore moins froids aux yeux. Les types enchainent les vrillent et les saltos. Aux fous!!!!
Mais quel spectacle!!!!
Les types vont même jusqu'à ouvrir un nouvel itinéraire sur un rocher qui doit culminer autour de 10 mètres!! Si vous n'avez aucune notion de distance, imaginez un balcon au 3ème étage. Et le chemin pour y aller, c'est comme avant mais en plus haut, de l'escalade à tous les étages avec les pieds mouillés!! Autant dire que la 1ère fois que j'atteints le sommet, j'en emmène pas large, et puis comme finalement, c'est maintenant plus simple de sauter que de redescendre en mode varape, je me lance en faisant bien gaffe à ne pas atterrir les jambes écartées si vous voyez ce que je veux dire...
Et une fois revenu à la surface, quel pied!! Quelles sensations!!! Quel plaisir de vaincre sa peur, WHAOUUUU!!!
Ce manège se poursuivra jusqu'aux dernières lueurs du jour, on tire le temps au maximum de nos possibilités en étant sûr d'abord de repartir avec un peu de lumière et ensuite en se promettant de revenir le lendemain of course!!!

Il fait finalement nuit noire lorsqu'on retrouve notre "chez nous". Et avec l'addition des efforts de la journées et du rythme haut en couleur des soirées précédentes, les baillements sont venus bien plus tôts que d'habitude. Juste le temps de dîner et d'allumer quelques cierges avant de dormir d'un sommeil pas difficile à trouver. Bonne nuit.


Il est 10h quand le réveil ne sonne pas, et pourtant je suis quand même réveillé, comme un chef (ou presque, il est quand même 10h).
Et aujourd'hui, c'est déjà à priori notre dernier jour sur les îles. Il va donc s'agir de ne pas se bruler les ailes et ne pas se perdre dans des détours.
Premièrement : ne pas se bruler les ailes. C'est pas bien compliqué, il suffit de prendre son temps avant de décoller, on sait faire.
Deuxièmement : éviter les détours. Pas compliqué non plus, on va directement sur nos plongeoirs improvisés pour une nouvelle session de bonheur aquatique.

Et comme la veille, le bonheur est là. On sera cette fois rejoint pendant par deux gamins des environs. Ils doivent avoir entre 6 et 8 ans, et eux aussi grimpent et sautent depuis des hauteurs qui font plusieurs fois leur taille. Il vont même jusqu'à nous presser ou rire gentiment de nous quand on prend un peu trop de temps. Y'a plus de respect pour les ainés, j'vous jure... Tout fout le camp ma bonne dame!!
La journée filera donc au rythme lent du fleuve dans des effluves parfumées, rien ne manque, même pas une bonne soirée arrosée pour honorer les îles du plaisir apporté à nos petites personnes modestes devant le spectacle de ces 4 jours passés ici.

Théoriquement, le lendemain, on retrouvera Steve un peu plus au nord pour un bout de chemin supplèmentaire. Il me tarde car je suis sur et certain qu'on va former une super équipe!!! On verra bien. Qui vivra verra. Qui lira lira.


Comme d'hab', les photos correspondantes sont maintenant en ligne.
Un café, l'addition. C'est pour moi, ça m'fait plaisir.
Grosses bises à tous.
A ton tour de laisser un commentaire...

Ah ben non, finalement je me suis avancé pour rien, overblog déconne et je n'arrive pas à mettre les photos en ligne. Tant pis... Mais pour le café et l'addition, rassure toi, c'est rétro-actif. Trop classe...
 

 
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