Sympathiquement renvoyé de la finance mondiale à faible responsabilité alors que la démission se profilait, très débrouillard mais pas très manuel, capable de gravir une montagne mais pas sportif, titulaire du permis de conduire sans savoir, vivez mes aventures baroques autour du monde!
Enfant du soleil,
Tu parcours la terre, le ciel,
cherche ton chemin, c'est ta vie, c'est ton destin.
Et le jour la nuit, peu qu'on m'ait donné un lit,
Au Laos vers le nord, je recherche les cités d'or.
Toujours à la découverte du Laos donc , la joyeuse compagnie franco-britannique composée de Steve et moi quitte la capitale la plus calme et relaxe qu'il m'ait jamais été donné de voir. C'est le retour à la campagne mais sachant que quand on dort à Ventiane les fenêtres ouvertes alors qu'on est au premier étage donnant sur une rue animé on est réveillé par rien , on ne risque pas de voir la différence car c'est à peine croyable tant c'est peu bruyant et circulant à allure plus que modérée.
En ce jour du 20 mars, c'est donc vers toujours un peu plus au nord qu'on se dirige.
On quitte Ventiane sans mal car c'est un bus d'après-midi qui se charge de nous conduire sur le seul endroit du pays qu'on ne peut qualifier de modéré, à savoir Vang Vieng. En attendant, le soleil brille, le petit déjeuner s'étrille.
Sur le trajet, les paysages sont changeant, plus on monte, moins c'est plat et plus les rizières laissent la place à de petites montagnes délicates. C'est beau tout plein et pour une fois, ça fait du bien de rester éveillé dans le bus. En plus, dans le bus, tous les gosses n'ont d'yeux que pour nous, difficile de faire le clown pendant deux heures, et pourtant...
En débarquant à Vang Vieng, on se rend d'abord compte de la taille modeste de l'endroit. Cela dit, on reste sur le cul quant au nombre de guest houses, de bars à cocktails colorés, d'internet cafés, de restaurants au hamburgers dégoulinants, de tout ce qui contente un backpacker loin de chez lui. D'ailleurs ici, tous les voyageurs que nous avons croisés font ici une pause à durée parfois indéterminée au milieu de leur voyage en Asie du sud-est.
Nous, avec mon gars Steve, on en est pas là. On pause nos gaules dans un GH toute mignonne dans laquelle on a une chambre située à l'aurée de la petite terrasse commune dont on sait déjà qu'elle va nous y voir, la terrasse. Ca sent bon les clairs de lune tout ça. Mais pour l'heure, il est temps de se substanter d'un de ces fameux burgers qui font la réputation culinaire de Vang Vieng. Et effectivement, Jean-Pierre Coffe peut bien hurler "Mais c'est d'la meeeeerde", c'est délicieux presque comme un Burger King, mon pêché gourmand.
Sur ce, le soleil se couche, le temps que je botte les fesses de Steve au billard ou le contraire et on rentre à l'hotel se mettre en forme fumante pour la soirée. C'est la première fois qu'on tente la terrasse et force est de constater que pour choisir les terrasses, on est des professionnels. D'ailleurs, ce serait bien comme métier, testeur de terrasse. Il va falloir que j'en parle au pôle Emploi en revenant!
Mais en attendant, on quitte notre antre pour étudier le bourg de plus près. Au premier abord, on voit que c'est vivant, aucuns doutes, peut-être même plus que Ventiane pourtant autrement plus peuplée. Les touristes se ballade en maillot de bain et torse nu même en soirée, c'est un style surtout quand il y a pas la plage. Y'en a pas mal qui sur leur corps se sont faits écrire dans tous les sens au marqueur, ça aussi c'est un style...
Après quelques minutes de déambulation, on débouche sur un pont en bambou qui enjambe la rivière locale pour atteindre un île comme une fenêtre ouverte sur la boite de Pandore. A l'autre extrémité, c'est bistrot land!! Complètement à contre courant de tout ce qu'on peut trouver au Laos, ici la musique est forte, les guirlandes lumineuses étouffent la lumière des étoiles, les boissons se servent au seau. Une dizaine de bars se font concurrence à grand renfort d'happy hour. Ca déstabilise!!! Enfin trente secondes parce qu'après, on s'y fait très bien!!! On s'y fait tellement bien qu'on en oubliera de manger, trop occupé à discuter avec des dizaines de gens qui nous font entre autre commentaire l'apologie du "tubing", le sport-roi ici bas.
Apparemment ça consiste à descendre la rivère assis sur une énorme chambre à air en prenant bien soin de s'arrêter à tous les bars qui ponctuent le trajet en offrant des verres gratuits et des trapèzes volants qui faut lacher pour se vautrer dans l'eau plusieurs mètres en dessous. Autrement dit, c'est un peu aqualand en version sous acide. Inutile de dire que dès le lendemain, on ira voir de quoi il retourne!
Mais ne brulons pas les étapes, pour l'instant il fait nuit, la soirée s'arrose jusqu'à la fermeture des bars vers 1h du matin, heure à laquelle on se délocalise doucement vers notre terrasse qui à cette heure est prise d'assault par la foule hétéroclyte qui compose la faune nocturne à Vang Vieng. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que sans être composée d'enfants de coeur, l'ambiance est très bon enfant. On est tous un peu frères à Vang Vieng!!!
Et on est tous un peu crevé aussi!!!
Avec Steve, on tombe comme des masses sur nos pieux respectifs vers 3h, il s'agit de ne pas se bruler les ailes pour mieux profiter du lendemain...
Et le lendemain, c'est le printemps (21 mars). Et pour fêter ça, rien de tel qu'un soleil éclatant et une journée baignade.
Et pour s'y rendre, rien de plus simple, tout est huilé, j'vous raconte pas! enfin si, j'vous raconte!!
Il faut d'abord s'équiper léger, quelques biftons, une paire de tongs, un maillot de bain et l'affaire est dans le sac. Ensuite, il faut aller s'inscrire et récupérer sa chambre à air en se faisant inscrire sur la main notre numéro de passage de la journée très pratique pour connaitre le degré d'alcool chez les gens sachant que plus votre numéro est petit plus vous êtes partis tôt et plus vous avez passé de temps sur la rivière à vous faire rattraper par les numéros qui suivent de loin ou de près.
Puis, on est toujours comme sur des rails. Les bouées sont chargés sur une petite camionnette chargée de nous faire remonter la rivière par la route vu qu'on ne va pas nager à contre-courant!!! Et enfin, on est laché sur les berges avec en face de nous un premier bar.
Celui-ci est bien représentatif de ceux qui vont ensuite suivre alors je vais vous faire une petite description.
Construit sur pilotis et dominant la rivière, il est divisé en deux endroits, le bar à proprement parler et le solarium fait de planche de bois. Sur le solarium, l'ambiance est quelque peu imbibée même s'il n'est que 13h. La musique crache des décibels à gogo. Quelques personnes sont munies de grands panneaux sur lesquelles sont affichées des notes de 0 à 10, comme à l'Ecole des Fans. Et qu'est ce qu'on juge ici? Et bien on juge la performance stylée ou grotesque des plongeurs qui sont assez bourraves (contraction de bourrés et braves) pour se saisir du trapèze et se jeter dans l'eau depuis une douzaine de mètres. Moi perso, ce premier trapèze me fout bien les chocottes et je suis encore d'une sobriété exemplaire, on verra le suivant...
Le temps de finir nos bières et de nous faire offrir une tournée bien traitresse de Lao Lao par les serveurs du bar et on file dans l'eau.
Pas d'autre effort que de se laisser glisser.
La moitié des gens ont une bouteille à la main, s'il fallait pagayer, ce serait surement moins pratique.
On enchaine alors avec un deuxième bar, deuxième tournée, deuxième bain de soleil. On rencontre aussi Anna, une petite brunette suédoise qui n'a d'yeux que pour Steve, Jo et Nathalie, un belge et une française qui voyagent ensemble depuis quelques temps, et Lambert un français qui a le gout de l'effort dans le sang quand il n'a pas trop bu... Inutile de vous redire que l'ambiance est excellente, des garçons, des filles, du soleil, des élixirs de vie et des ploufs, on a compris le tableau...
Et comme je me laisse gagné par l'ivresse, je gagne la plateforme pour un premier décollage trapéziste. Le point de départ est bien haut et il faut faire super gaffe à ne pas lacher la bar de bois dès le début à moins de vouloir se ramasser de manière monumentale et illustrer la page faits divers du journal local. La voltige est grisante et l'attérrissage comme dans du beurre malgré la hauteur. Une petite montée d'adrénaline en pleine montée tout court, c'est bien addictif, j'y retourne... une demi-douzaine de fois!!!
Entre chaque saut, on est reparti pour une petite gorgée, un pas de dance, un éclat de rire. C'est décidé, j'Adore!!!
C'est ainsi que sur la rivière le rythme ne faiblit jamais vraiment. Dans les premiers 400 mètres de descente, on doit pouvoir compter huit bars avec quand c'est pas un trapèze, c'est une tyrolienne pour varier les plaisirs et quand on t'offre pas un Lao Lao nature, la bouteille infuse avec des abeilles, des scorpions ou des serpents, c'est folklo tout plein!!!
Et encore pour varier les plaisirs, il y a un bar avec une flaque boueuse à souhait, idéale pour des maculages en règle, un bar avec un toboggan aquatique géant qui t'éjecte à pleine vitesse à 6 mètres de hauteur et un autre qui offre à discrétion des petites cigarettes à l'eau pi homme à qui sait mettre le feu sur le dancefloor.
Et le paysage dans tout ça, je t'ai parlé du paysage? La rivière serpente au milieu des falaises!! Encore!!!!!!!
Et l'ambiance dans tout ça, je t'ai parlé de l'ambiance? AAARRRRRRHHHHHHHHHHH!!!!! Encooooore!!!!!!
Qui est qui a 16 ans et pas 33? C'est Bibi!!!! Et de la boue, il en a partout!!!! C'est pas Mimi Cracra, c'est Bibi Cracra, et j'en redemande et je vous parle pas de l'état de mes compagnon(ne)s!
Le seul problème dans ces tumultes, c'est que passée une certaine heure, il faut penser à rentrer au village. Et comme la plupart des gens, on a mis plus de 3 heures pour faire 400 mètres, le calcul est vite fait, à un moment il faut accélérer la cadence pour eviter d'être encore là à la nuit tombée à pagayer dans le noir.
Donc sur les coups de 17h, on s'active, c'est le retour aux chambres à air pour la partie "sportive" de la journée.
Steve, Anna et Jo décide même de passer outre et nous regardent partir avec Nat' et Lambert alors qu'on passe sous un pont fait de bambous. Ils choisissent la solution de facilité qui consiste à retrouver la route à pieds pour se faire ramener en tuk-tuk... Mais très peu pour moi, très peu pour nous!!
On est donc lancé sur cette rivière où il n'y a parfois pas assez d'eau pour flotter, parfois pas assez de courant pour se laisser porter mais où on contrebalance avec toute l'essence qu'on a dans le corps.
L'essence dont le fait de faire le plein a duré si longtemps qu'on est encore dans l'eau quand l'obscurité tombe. Mais ça ne nous arrête en rien, ça ajoute juste un peu de piment et d'aventure à l'affaire.
On rejoint les rives du cours d'eau à presque 19h, il fait nuit depuis belle lurette et il faut encore qu'on rende les bouées en empruntant à pieds un chemin de pierre. C'est là que si je te dis que j'ai négligemment oublié mes sandales dans un des bars, tu peux bien te marrer!! Bon sang, qu'est ce qui m'arrive?!? Quatre mois sans rien perdre et maintenant c'est le festival de loose!!!! Bordel!!
Je rejoints Steve à la GH autour de 8h qui n'a pas perdu de temps puisqu'il a entamé une relation charnelle avec anna et c'est à nouveau la route de l'île de la veille qu'on prend pour se remettre de nos émotions en nous enchainant de plus belle. Décidemment, Vang Vieng ton univers impitoyable...
Et comme ici, tout est vraiment bien fait, quand les bars ferment, à la sortie, il y a encore pleins de petits stands où on te concocte des sandwishs maisons faits avec amour... Hummmm!! J'aime quand un plan se déroule sans accrocs quand j'ai les crocs!!!
Le temps de ramener miss Suède à son hotel et on est de retour sur notre terrasse pour finir de sympathiser avec nos voisins de palier.
Et comment ça va dans tout ça? Toujours pas la peine de vous faire un dessin... On s'y fait bien à notre petite oasis...
Et le lendemain? Rebelote!!!! On prend les mêmes et on recommence! Mêmes joueurs jouent encore... Extra-balle!!!
Et le surlendemain? On fait un break, on est pas des bêtes...
C'est l'occasion de sortir un peu du village et d'aller nager dans des eaux un peu moins tumultueuses... On se rend donc à bicyclette au lieu-dit "le Lagon Bleu" qui n'en est pas un pour un moment de calme et de détente autrement qu'avec des watts pleins les oreilles.
Mais même si c'est effectivement plus calme, les laos ont quand même eu le bon gout d'installer de nouveaux trapèzes pour qu'on ne perde quand même pas tout à fait le rythme. Sympas les laos...
Et quand on en a eu "assez" de ce calme aquatique relatif, on a eu qu'à faire quelques pas pour se retrouver aventurier dans une nouvelle grotte. Excellent sauf que question grotte, on est toujours des touristes, personne n'a pensé à prendre une lampe... La visite fut donc courte et le retour au village en pleine forme de s'être ressourcés toute la sainte journée.
On a donc maintenant de l'énergie à revendre, c'est bon signe.
On suit ce soir-là Mickael et Bryce, deux de nos voisins de chambre et partenaires de terrasse, à un bar qu'il nous reste à découvrir.
Et à l'intérieur tout y est comme ailleurs, table de billard gratuite, gros coussins idéals pour un vautrage, et un menu qui appuie sur le champignon. On s'en prendra d'ailleurs un milk-shake chacun, pour ne pas mourir idiots mais avec un large sourire sur la face...
Un demi-litre de breuvage et nous voilà partis pour une nuit d'exaltation, de paresse, de contentement.
Rien de tel pour faire de cette journée, une expérience bien complète du lever au coucher avec un nouveau squat terrasse à la clé...
Et le jour suivant toujours pas de gueule de bois, c'est à nouveau hors des sentiers battus qu'on se dirige. On a tellement adoré l'esprit qui règne en dehors de Vang Vieng que ce 24 mars, on décide de pousser encore plus loin en se réessayant à la conduite motocycliste. Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud!!
On enchaine donc trois nouvelles grottes et cette fois-ci comme des pros, on a trois lampes!!!! C'est nettement mieux!!
La première est un long couloir qui s'enfonce dans les entrailles de la terre sur des kilomètres à tel point qu'on est obligé de rebrousser chemin avant d'en voir le bout après une heure de progression pas évidente pour des raisons de sécurité évidentes. Personne ne sait où on est, il faut pas être plus bête qu'on ne l'est!!
La deuxième est un lieu de recueuillement bouddhiste. Elle n'est pas profonde et la visite ne vaut que pour la statue de bouddha qui garde l'entrée, passons...
La troisième, beaucoup plus fun, est une grotte qu'il faut faire en tube en suivant un fil d'Ariane. En effet, elle est immergée et pour y pénétrer, il faut se faire tout petit car l'espace entre le niveau d'eau et le haut de la fente n'est que de quelques centimètres. La lumière est donc minimum, juste assez clair pour qu'on puisse distinguer la sortie et juste assez sombre pour qu'on joue à se faire peur. Encore une fois, j'adore...
En plus pour y accéder, on est obligé de traverser les rizières et de rencontrer le chaland, j'adore encore plus...
Au coucher du soleil, on a abattu dans la journée une centaine de kilomètres toujours sans accidents. Pour Steve et moi ,c'est un réel motif de satisfaction qu'on s'empressera de fêter sur Bar Island. Effusions de chaleur que même l'orage qui gronde et nous noye en milieu de soirée ne suffit pas à éteindre... En plus, c'est beau et sur la piste de danse, ça n'a l'air de géner personne jusqu'à ce que tous les plombs sautent...
La fin de soirée reprend les accents de la veille et de l'avant veille et d'encore avant sans que ça tourne à la routine. Ou si c'est une routine, elle n'a rien à voir avec le fameux métro-boulot-dodo. C'est plus dans les tons drinking-tilleuling-cheering-laughing. La comparaison est vite faite...
Comme c'est également vite fait de déterminer le programme du lendemain. Il ne nous reste plus qu'une journée à Vang Vieng, c'est le retour aux origines. Deux jours loin de la rivière font qu'il est maintenant à nouveau temps de célébrer non pas l'inventeur de la roue mais l'inventeur de la chambre à air!
On est maintenant des vétérans et c'est maintenant à nous qu'on pose des questions, la roue tourne, le fun perdure.
La seule chose qui change, c'est le temps qui vire au gris, je suis presque désolé pour les nouveaux venus. Nous, on prend ça comme le signe définitif comme quoi il est temps de partir et de se reposer parce que Vang Vieng, c'est sympa mais si tu veux garder un temps soit peu de lucidité, il faut pas faire ça tous les jours!!! C'est pourquoi on va échanger l'ambiance dépouille pour une ambiance plus feutrée à Luan Prabang qu'on découvrira le lendemain 26 mars avec Steve et Anna qui a rejoint la caravane enchantée.
Quant à votre place? Elle est toujours là qui vous attend que ce soit dans les tumultes côté Vang Vieng ou dans la culture et la gastronomie coté Luan Prabang. En plus, vous avez le choix dans la date, y'a plus qu'à vous décider!!!
Peut-être pour vous convaincre, une nouvelle série de photos s'impose. Enfin dans quelques minutes, heures, jours selon l'internet qui n'est vraiment pas dans son assiette.
Quant aux commentaires et à la newsletter, il n'y a qu'un clic à faire, c'est pas comme s'il fallait avaler un verre d'alcool au jus de scorpions!!
Grosses bises et spéciale dédicace à Ronan Pensec!!!!