Salut les internautes!!
Bienvenue aux Philippines! Enfin je dis ça pour moi car le récit en est resté au Laos. Ca fait effectivement un bail mais c'est très difficile de pouvoir dégager cinq heures pour te pondre le récit de mes aventures. Le fait est que je suis en permanence sollicité de partout pour passer des moments joyeux et renversants et que j'ai extrèmement du mal à dire non. C'est déjà le cas en règle générale mais quand je suis dans mon itinérance, c'est encore pire...
On en était donc resté à Pakse. Je boite d'avoir la fesse sanguinolante et dévore le pays au pas de charge motocycliste quand je ne me roule pas par terre. Ce rythme tonitruant nous mène et nous entraine ce jour du 15 mars toujours un peu plus au nord vers Tha Khaek, terre de grottes et de cascades pour changer. Je dois dire honnêtement que je n'ai que peux de souvenirs de cette journée, surement aidé en cela qu'on a pris un nouveau bus pour de longues heures de conduite passive et endormissante aussi sans doute.
Une fois sur place, il faut encore se demander comment on va rayonner dans les environs dès le lendemain. En effet, rien ne s'obtient facilement, tous les sîtes sont espacés de plusieurs kilomètres et les faire à pieds ou en transports publics relèverait de la démence. Et bien, comme on est maintenant rodé à l'art du chevauchage de deux roues, on choisit de rebattre le fer pendant qu'il est chaud, même pas peur!
C'est donc ce à quoi on s'active le 16. On récupère nos nouveaux destriers qui sont les répliques quasi exactes des précédentes en tout cas du temps où on les avait prises au magazin. Steve et moi particulièrement, on sait maintenant vraiment dompter la chose, on est chaud bouillant. Momo est bien content mais se jure en permance que quand il en aura fini de nous, il va passer à la cylindrée suivante voire celle encore après ;-). Bon dieu de pilote tout terrain!!
On est donc parti sur une belle et large route asphaltée. Le paysage est comme souvent dans le sud Laos fait de vastes plaines fertiles. Enfin pendant un temps, car peu après quelques tours de roues au bout d'une longue ligne droite se dresse un mur. A ce moment du voyage, je n'aurais pas pu faire de commentaires sur la Baie d'Halong mais c'est vraiment ce à quoi ça ressemble. Des pics calcaires se dressent au dessus de fières falaises, si vous voulez des descriptions, je vous enjoinds à redécouvrir les articles sur Krabi et Phang Nga, j'en garde un excellent souvenir.
Ce mur donc qui se dresse et se prolonge sur des kilomètres abrite de profondes grottes à la noirceur infinie et aux sentiers biens casse-croutes.
Et pour y aller, il suffit de quitter la route principale et filer à la perpandiculaire sur des routes de terres.
On repère notre première grotte relativement facilement, un panneau indique quand tourner. Tout est bien organisé, on peut laisser les bécanes se délasser et paitre dans un coin pendant dans un premier temps, qu'on joue avec tous les gamins qui nous ont vus débarquer pétaradant. Ce matin-là, Momo nous fait un festival, tous les marmots ont mal aux abdos à force de rire mais remettent le contact à chaque fois que Momo en remet une couche.
Et à ce compte-là, on a pas seulement passé un moment d'anthologie mais également dégotté les meilleurs guides du pays.
Et comme ce matin-là, on est aussi de gros touristes, car on a même pas été foutu de se dire que le port de la lampe de poche est recommandé quand on s'enfonce dans une grotte. Le temps donc, de louer des lampes de poche à la durée de vie incertaine et on suit nos éclaireurs à travers les bois. Quand on doit traverser un petit cour d'eau, il faut s'efforcer de passer sur un tronc d'arbre plusieurs mètres au dessus de l'eau.
Et puis d'un coup, on est face à l'entrée. Ici, pas de traces d'un chemin, c'est en descendant à dos de rochers qu'on s'enfonce dans la bouche du monstre. Et au fond? Tout est calme, il y a un lac sous-terrain, des stalactites que tous nous accordons à donner des coups de tête, de l'échooo-choo-cho et des rirrrrrrres.
Tellement de rires que nos ptits guides à la sortie ne nous ont pas laissés et nous non plus. La deuxième grotte n'étant que pas très loin, on les fait monter à l'arrière. Trois motos, trois conducteurs, trois gamins. Sylvain conduit devant comme un funanbule, son passager est mort de rire quand il ne pousse pas des cris. Je suis juste derrière à regarder le spectacle avec mon ptit gars qui hurle aussi de rire alors que Steve est loin derrière, plus prudent tu meurs.
On file donc ensuite à la deuxième grotte suivant à pieds un étroit sentier qui s'élargit alors que la grotte est juste devant nous. Une large tranchée horizontale éventre la falaise et en marque l'entrée. A l'intérieur de celle-ci, tout est éclairé, il y a des escaliers, c'est la Rolls du confort pour une grotte. Les salles sont assez spectaculaires pour qu'on ait envie de s'en faire une troisième dans la foulée.
Et pour ce faire, on refait plusieurs bornes à moto aux pieds des pitons non sans avoir auparavant ramené les garçons à leur village avant d'arriver toujours en vie, toujours pas égratigné. Même Momo qui conduit n'importe comment...
La troisième grotte à ceci de particulier que c'est un long couloir rocheux qui s'enfonce dans les entrailles de la terre. Et ici, pas de lumière si ce n'est la seule lampe de poche à disposition sur les lieux qui émet une lumière à faire rigoler une allumette. Et dans ces conditions, comme on est trois à avancer, c'est à qui se cognera le plus ou à celui qui s'étalera par accident de tout son long dans la plus grande flaque. La progression est donc lente et casse-cou mais au fond du trou, la récompense est là, un grand lac à l'eau étale s'étire, éclairé par au dessus au travers d'un trou dans la roche. Sublime!!!
En plus, ça nous permet de voir qu'il faut vite regagner la sortie car le jour tombe à la vitesse d'une meule en fond de 4ème. Merci le trou, trop sympa! Comme cette journée qui se cpnclue par un coucher de soleil sur la route.
C'est la première fois que je conduis avec Steve et Sylvain et qu'il ne m'arrive rien. C'est bien, c'est finalement pas une règle...
Le lendemain, on quitte la ville dans un nouveau bus, c'est le trajet vers Ventiane, la capitale; l'occasion de voir le Laos coté ville.
Et bien la Laos de ce côté, c'est pas foncièrement différent du Laos des champs.
D'abord, en débarquant à la gare routière, on est pas assailli de chauffeurs de taxis ou de rabateurs qui nous invitent à rejoindre leur hotel.
Ensuite, le traffic est quasiment inexistant en comparant par exemple avec la Bangkok ou Phnom Pen. Tout est calme, apaisé, en tout cas à ce moment là.
On arrive à Ventiane en fin d'après-midi. Le temps de poser nos bagages à la Sabaidi GH dans les dortoirs parmi les moins chers de la ville pour satisfaire notamment Steve qui n'a pas un rond et attend toujours d'être payé d'un travail de 6 mois plus tôt (sic), et on file en centre ville. Notre dortoir se divise en trois chambres dans lesquelles on est chacun mis, un dans chaque pièce de six lits. Pas simple pour la camaraderie en plus d'être assez douteux au niveau de l'hygiène au vu de la couleur des murs. Dans ma tête, c'est déjà décidé, demain on bouge dans un autre endroit.
Mais donc pour le moment, on bouge pour se remplir la panse au bord du Mekong que je croise à tout va.
On commence à dîner tranquille et après quelques coups de fourchettes, de la musique résonne. A quelques pas, le Mékong festival se tient. Il est organisé par la maison de la culture française et ça fait bien plaisir. Pendant une semaine, des groupes se succèdent chaque soir avec à côté, des terrains de pétanques et des jeux de style kermesse. C'est très bon-enfant, c'est le rendez-vous conjoint des locals, des expatriés et des voyageurs. D'ailleurs ce soir, je ne m'y expatrie pas, je n'y fais qu'un rapide passage, pas aidé par la fatigue. Je retourne le premier à la GH avant même qu'on soit le lendemain, y'a des soirées comme ça.
Mais au moins, ça me permet de me rendre compte qu'il y a des bons côtés à cette histoire. Le 18 mars, j'ai rechargé les batteries, je peux à nouveau tenter de battre des records d'endormissements nocturnes et/ou matinaux. Je suis donc debout le premier, une fois n'est pas coutume, et vite rejoint par les zouaves franco-britaniques. Sa moitié anglaise est en bonne santé, sa moitié française bat de l'aile et doit voir un médecin.
Avec Steve, je me lance donc en tuk-tuk vers le plus important monument du Laos "moderne", le doré Pha That Luang. C'est une grande stupa doré au charme kitsh. Le temps est un peu couvert, c'est dommage car ça doit avoir une toute autre gueule sous le soleil assassin. Je dis "assassin" car il fait déjà dans les 30° sous les nuages alors par temps clair...
A l'issue de la visite, on s'active avec Steve pour trouver un cadeau pour Momo. C'est pas tant qu'on veut qu'il se sente mieux mais c'est surtout parce que c'est son anniversaire. Au départ, on penche pour les chapeaux car dans les stands de souvenirs autour de la pagode, on en vend des gratinés. Steve en achète même un pour lui dans le style Crocodie Dundee; moi, j'ai ma fierté, on repassera...
Finalement pour Momo, on jète notre dévolu sur une réplique quasi exacte de pistolet qui fait en fait office de briquet. C'est le cadeau idéal pour Momo le fumeur surtout quand il doit passer les frontières!!! La bonne blague!!
On file ensuite se zénifier les sens dans un autre temple où on discute longuement avec quelques moines qui assoment un tambour d'un mètre de circonférence. Il en faut dans les bras!
Pour finir, on retrouve Momo à la GH qui va déjà beaucoup mieux ce qu'on célèbre au tilleul comme il se doit. C'est d'autant plus plaisant qu'entre temps, on a changé de camp de base et qu'on a maintenant une chambre pour trois avec un super balcon quasi-privatif qui domine la rue ventianaise. On en profite pour lui donner son cadeau qui est accueuilli avec des doutes en bataille à tel point que Sylvain ne sait même pas s'il va prendre son nouveau briquet pour la soirée. Peur de la bavure?
En tout cas, on insiste tant et si bien qu'il faut qu'il le prenne quite à troubler l'ordre public.
Et comme la veille, on file au Mekong festival sans cette fois s'arrêter manger avant, pas le temps de tergiverser, le plaisir c'est tout de suite d'autant que j'ai une pêche de tous les diables. Au cours de la soirée, on en voit de toutes les couleurs. On danse à en avoir mal au jambe. On se délecte d'une assiette de fromage français et de verres de vin (merci l'institut culturel!). Steve se travestit en mariée avec la robe prévue à cette effet (ou pas). On achète des ballons d'hélium pour mieux parler comme des crétins en en respirant le gaz.
Et à minuit, la musique s'arrête, il faut quitter le site.
Pas un problème. On emmène tous les gens qu'on a rencontrés dans la soirée pour une after sur notre terrasse. On doit donc être une dizaine de personnes sur notre terrasse de 8m². C'est serré mais on gère. On a de la musique, du tilleul et de la Beer Lao à foison. A ce rythme, c'est au lever du soleil que la soirée s'achève. Tous sont au bord du gouffre, moi je pourrais trottiner ce serait pareil. Mais comme je sais d'avance que mes colocs seront sur le pont à l'heure où je serais quoi qu'il arrive fatigué, autant que je mette la viande dans le torchon...
Et comme attendu, c'est effectivement de très bonne heure pour votre serviteur que les branquignoles ouvrent les yeux et me réveillent. Il doit être 11h et c'est de toutes façons trop tôt. Je me réveille malgré tout en bon camarade sachant aussi que les ptits dèj' à Ventiane se font à la baguette; le pain français pas l'instrument professoral. Un succulent sandwich engouffré plus tard et on peut se remettre à redévorer les environs.
Et on n'y va pas les mains vides, comme les sportifs qu'on est, on achète en ville un kit de raquettes de badminton en espérant que ça servira. On attrape un taxi et on file au Buddha Park, c'est une large étendue sur laquelle un artiste s'est évertué à remplir chaque centimètre carré de statues monumentales parmi lesquelles un buddha couché de 30 mètres de long pour vous donnez une idée.
La visite s'effectue au pas de charge, chaque oeuvre captive notre attention mais rien ne sollicite autant notre intellect' que la volonté de taper quelques volants. On s'installe donc sur une grande pelouse en récupérant au passage notre chauffeur de tuk-tuk qui nous attendait et on se met tous à l'aise pour un peu d'exercice physique. Et on s'est donné!!!! Momo, Steve & moi, quand on joue, on est des sauterelles, on saute partout dégoulinant de sueur alors que le chauffeur, bien habitué à ces chaleurs tropicales, est bien campé au sol, pas la peine de courir ou de faire des efforts pour NOUS faire courir! Et lui, dans tout ça, il reste sec!
Et au bout d'un moment, les trois volants à notre disposition se sont tous les uns après les autres complètement autodétruits, inutilisables.
Ca a donc marqué le glas de notre effort hebdomadaire, la faute à un matériel défectueux voire "made in China", voire les deux.
On a donc plus eu qu'à rentrer se tendre sur un fil pour sécher. Ou prendre une bonne douche froide comme je les apprécie ici. Et éventuellement faire une sieste comme je les apprécie partout.
C'est en plus exactement ce qui s'est passé. De retour à la GH, boissons fraiches sur la terrasse, douche glacée avec pression maximum et sieste avec pression minimum. Personne n'arrivera en plus vraiment à se remettre de tant d'allégresse et la soirée fut des plus calmes et tranquilles. C'est d'autant mieux que tout le monde est sur la même longueur mais d'autant plus dommage que c'est la dernière soirée avec Sylvain.
Ce cher Momo qui s'est prévu quelques jours de motos à lui tout seul. Une bonne grosse moto avec des bons gros pneus, tout le contraire de nos titines. Et le résultat, c'est que je sais depuis qu'en quatre jours, il a fait 1300 kilomètres dans le nord du Laos, ce qui est une perfomance inhumaine, martienne, les laos ont dû voir passer un OVNI!!
Nous, avec Steve, on remonte encore un peu plus vers le nord du pays, à Vang Vieng, dont tous les voyageurs en venant nous ont dit que ça ne laissait personne indifférent. Soit on aime, soit on déteste. On verra bien mais j'ai confiance... Y'a mon p'tit doigt qui m'dit...
Y'a mon p'tit doigt qui me dit de vous embrasser bien fort en espérant bien fort que tout va bien chez vous.
Je sais que le canal Saint Martin a dégelé, que c'est le printemps et que les oiseaux chantent le retour des fraises et des cerises. Profitez-en pour moi comme je tache d'en faire de même de mon côté.
Un dernier mot en passant, les photos correspondantes sont en ligne, c'est pour moi, c'est plaisir!
A très très très très très bientôt.