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Sympathiquement renvoyé de la finance mondiale à faible responsabilité alors que la démission se profilait, très débrouillard mais pas très manuel, capable de gravir une montagne mais pas sportif, titulaire du permis de conduire sans savoir, vivez mes aventures baroques autour du monde!

Tonnerre mécanique à Hanoï, enfin presque

Nous sommes de retour à Hanoï, je me sens tel un malfaiteur revenant sur les lieux du crime...

Aujourd'hui, c'est le jour des premières séparations. La 5ème compagnie, les cinq doigts de la main, les cinq sens commencent à se déliter. C'est Marius qui s'occupe du réveil puisque c'est lui qui s'en va en ce jour du 10 avril, départ accompagné par un ciel qui pleure de millions de larmes comme il se doit. Il flotte à ne pas mettre une roue dehors ce qui tombe plutôt mal puisqu'il devrait s'agir du premier jour d'une nouvelle aventure : un tour d'une dizaine de jours en moto dans le nord-Vietnam pour les quatre qui restent, Nat, Jo, Dani et Moi.
Il pourrait également question d'aller enfin rendre visite à Ho Chi Minh dans son mausolée mais toute compte fait non puisqu'on obtient l'information que le type n'accepte la visite de personne le vendredi qu'on y aille le matin ou non. Décidemment, même mort, il arrive à nous mettre des batons dans les roues le bougre!

On passe donc la matinée à lézarder en, attendant que ça se calme au dehors.
Nathalie, elle, passe le plus clair de son temps à se lamenter sur ce qu'elle veut faire ou ne veux pas. Il est clair qu'elle ne compte pas conduire une moto par elle-même et la perspective de passer 10 jours à l'arrière sur une selle et des routes inconfortables ne la botte pas plus que ça... Elle est donc sur internet ou dans la chambre à tourner comme une lionne en cage se demandant s'il est préférable d'aller à Sapa en train et de nous y attendre ou de ne pas y aller du tout. On est donc tout proche d'un nouveau divorce dans le groupe ce qui ne serait pas pour me plaire car je l'aime bien Nat.

La météo nous fait finalement profiter d'une accalmie à l'heure du déjeuner. On se dépêche donc de libérer la chambre, bien décidés à ne pas râter cette fenêtre de tir pour mettre les bouts. On fait donc d'abord fonctionner le levier à fourchette avant de se mettre en quète du loueur de motos que Dani avait déjà répéré avant qu'on aille à la Baie d'Halong.
Sur le chemin, Dani, encore lui, se dit qu'il lui serait bénéfique de s'acheter un paire de chaussures. Soit, il n'a alors que des tongs à se mettre sous les orteils...
Avec les deux autres, on le laisse partir fouiner dans une rue toute entière spécialisée dans la vente de godillots pas chers. L'attente commence. 20 minutes, puis 30, puis une heure et il ne revient toujours pas! Et l'heure tourne, il est pas loin de 14h sachant que pour la première journée, à vue de carte, on doit avoir dans les cent bornes à conduire en sachant qu'il va falloir que j'apprennes à maîtriser la bête, en principe munie d'un embraillage, en quittant Hanoï, royaume du foutoir circulatoire.
Enfin, Dani revient après une disparition d'une heure vingt!! On est content de le voir revenir parce qu'on commençait sérieusement à s'inquiéter mais il se fait quand même remplir l'oreille pour le temps passé à faire la midinette qui n'est jamais contente de ce qu'on lui propose. En plus, Jo doit encore passer dans les bureaux d'Air Asia acheter un billet d'avion pour le retour à hanoï ce qui promet encore une belle perte de temps pour les autres!

Dans tout ce bordel et cette désorganisation, j'en ai ma claque!! Jamais on ne pourra quitter Hanoï dans un lapse de temps nous permettant d'arriver à Mai Chau avant la tombée de la nuit ce qui est la moindre des choses quand on débute toujours dans l'art de la conduite diurne. Je fais donc part à tout le monde de mon désapointement et annonce de but en blanc qu'il est inconcevable qu'on parte aujourd'hui, que chacun est libre de faire quartier libre, qu'on part demain matin sans faute.
Et comme c'est la bonne solution, tout le monde y adhère sans broncher. Non mais, il ne manquerait plus que ça!!

Mais comme on est dans le voisinage du loueur, on va quand même réserver les bécanes pour le D-Day, ça peut en plus nous donner l'occasion d'essayer les machines puisque de toute façon on était conditionné à la conduite.
On s'y présente donc, on effectue toutes les formalités pour avoir trois montures qu'on nous présente aussi sec.
Ce sont des Minsk, elles sont construites en Russie. Elles ont l'air d'avoir fait la guerre même si on nous promet qu'elles ont été achetées neuves deux ans plus tôt. Il faut dire qu'elles sont sans fioritures, tout y manque sauf l'essentiel : deux roues, un phare, des freins, une selle, le compte est bon. Après avoir essayé nos casques, il est maintenant l'heure de les essayer. On y va à tour de rôle à faire le tour du paté de maisons.
Jo y va le premier, confiant. Il fait le tour dans la minute.
Dani lui succède. Plus rapide que pour acheter des chaussures, il est aussi de retour avec le sourire sur le visage peu de temps après.
C'est alors mon tour et comme j'ai un peu le trac je commence par dire :
- Mais non c'est bon, ça a l'air de marcher, je préfère essayer demain à l'heure du grand départ.
Les autres, interloqués, répondent en coeur :
- Allez, fais pas ta meuf, enclenche et reviens, c'est facile!!!
Impossible de ne pas répondre positivement même si ce n'est pas l'envie qui manque tant je sais d'avance que ça va être bancal vu que les embraillages et moi, ça fait surement pas deux!!! Je grimpe mes fesses sur la selle et on est sur la brèche. Le démarrage se fait au kick car il n'y a pas de démarreur automatique. La première s'enclenche et voilà la route qui défile avec à mes côtés des centaines d'autres deux-roues. Pas question pour moi d'essayer la deuxième, je suis déjà bien content d'avancer! Un premier tournant, clignotant, je vire; deuxième tournant, une voiture à qui il faut que je cède la priorité arrive, je stoppe et cale...
Ensuite c'est trois minutes de lutte pour redémarrer la meule, je stresse, je transpire, c'est la galère. Enfin quand même je repars et finis par faire le tour du paté de maisons en à peu près cinq minutes, soit quatre de plus que Jo et Dani. Vivement demain que j'ai la confirmation de mon incompétence!!

On laisse alors le garage à ses affaires et chacun peut alors vaquer à son gré afin de ne pas faire de cette journée une journée perdue.
Pour ma part, je suis Jo jusqu'au comptoir d'Air Asia afin de voir si je ne peut pas réserver un vol pour les Philippines à la fin du mois. Seulement quand on y arrive, tout le système internet a sauté. On a plus qu'à partir se ballader et revenir plus tard, ce dont on s'acquitte sans peine. On y est de retour vers 16h le ventre rempli et les doigts collant d'un ananas acheté au débotté et cette fois, tout fonctionne sauf le vol que j'avais en tête car Air Asia fait la liaison mais il faut passer 24h en transit à Kuala Lumpur en Malaisie puis atterrir à Manille dans un aéroport situé à plus de cent kilomètres de la ville. Inconcevable.
Pendant que je me rend compte de l'inutilité de ma démarche, Jo achète son billet pour Bangkok, au moins on est pas venu pour rien.

Vient alors le moment de rentrer à la GH, on se met donc en marche. On contourne le lac comme à notre habitude avant de bifurquer dans la direction estimée de la maison. Puis on progresse dans le labyrinthe urbain. Un kilomètre, deux kilomètres, on devrait déjà y être...
On tourne alors comme des fous sans que jamais on ne tombe miraculeusement sur notre rue. Parfois, on reconnait un boutique, un temple ou autre chose mais jamais on est foutu de retrouver la bonne rue. On sait pourtant qu'elle ne doit pas être bien loin puisque c'est notre quartier!!
Dans les faits, on met deux heures pleines de marche à bon rythme pour enfin pouvoir s'étendre à bon compte sur nos plumards. Il était temps, je commençais vraiment à dépérir. C'est pas tant le fait de marcher deux heures mais quand on crois à chaque carrefour retomber sur nos pattes et que ça ne se produit jamais ô grand jamais, c'est épuisant...

Pendant qu'avec Jo on était occupé à chanté "un kilomètre à pieds, ça use les souliers", Dani a eu le temps de faire son shopping, Nat a eu le temps de décider qu'elle rentrait en france dans la semaine ce qui est incompatible avec notre emploi du temps motorisé, snif... Adieu présence féminine, bienvenue testostérone à tous les étages.
C'est donc le dernier soir de Nat avec nous et elle n'a qu'une envie, nous engrainer dans une nouvelle soirée dansante et alcoolisée. Mais en ce qui me concerne, d'une part j'en ai pleins les pattes et d'autre part, son départ est tellement soudain que c'est comme recevoir une claque dans la face. Je décide donc de rester sous le ventilateur de notre chambre pendant que les autres s'en vont se dégourdir les hanches. Théoriquement, ils devraient être de retour vers minuit mais à 1h, ils ne sont toujours pas là. Je m'endors et à 3h, je suis tiré du sommeil par Dani et Jo qui ont finalement pu dégoter le tilleul tant attendu et me soufflent des nuages de fumée dans les naseaux. Tu parles d'un réveil!!
Une taffe plus tard, je suis de nouveau sur la route du sommeil pendant que la chambre s'enfume. Pas moyen que j'ai les cheveux qui tirent pour la journée de demain qui promet déjà d'être épique, mais c'est une autre histoire.

Faîtes de beaux rêves, moi je nage dedans.


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P
<br /> Il y a de ces jours où tout va de travers (pluie, attente, inconfort, indécision, absence, départ,égarement, etc.) Il semble qu'être voyage ne nous dispense pas de ces mauvaises journées). Or,<br /> demain sera un nouveau jour, en souhaitant que ne se répète pas les blessures aux fesses, aux mains et aux coudes. Bonne continuité mon Bryce.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Ce message de réconfort prenait ton son sens ces jours derniers où je me suis ennuyé un peu voire plus.<br /> Pluie, solitude, pas de motivation rédactionnelle, à peine la motivation pour prendre une douche... On dirait la banque...<br /> Réagis Retailleau!!!<br /> Merci P-A<br /> <br /> <br />
D
Brice, jt'ai envoye un email ds ta boite yahoo, qd tu pourras reponds moi! :p
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S
<br /> Je n'ai plus aucuns soucis si ce n'est que je ne connais pas encore la date de mon départ des Philippines!!<br /> Le fait est que je n'ai pas encore faity ma prolongation de visa pour le mois qui s'écoule depuis les quatre dernières semaines! Donc je ne connait pas ma date butoir.<br /> Plus de précisions dans les dix jours à venir en sachant que je devrait arriver à Pekin d'ici une quinzaine de jours.<br /> C'est tout brulant.<br /> A tout de suite<br /> Le temps que je ne sois plus en situation irrégulière!!<br /> :p<br /> <br /> <br />
M
Y'a un bug, quand tu appuies sur la touche "Entrée" pour aller à la ligne, tu ne vas pas à la ligne justement mais tu envoies comme si tu avais appuyé sur le bouton "Publier un commentaire..... Mon petit Bibi, je suis très fière de toi et je me délecte de la lecture de tes articles, mes voisines de quartier, à Chauvigny, aussi. Je penserai à toi très fort dimanche. Fais attention à toi, sois prudent et continue d'être en bonne santé. Je t'embrasse. Mémé.
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S
<br /> Y'a un bug?!? Qu'est ce que c'est que ce language????<br /> Gros bisous Mémé ainsi qu'à tous les voisins.<br /> Je m'en vais de ce pas soigner cette vilaine crève que je traine depuis 4 jours pour te satisfaire.<br /> A tout bientôt<br /> <br /> <br />
M
Encore "Entrée" trop tôt, cette fois-ci par précipitation. je recommence.
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S
<br /> On rétrograde, repasse au point mort, et on réenclenche la première, et on y reste!!!!<br /> Sécurité avant tout!!!<br /> <br /> <br />
M
Mon petit Bibi,
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S
<br /> Alors là, c'est carrément le mur du son qui explose!!!!!!<br /> <br /> <br />