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10 décembre 2008 3 10 /12 /décembre /2008 16:58

Après 10 jours de mer rouge, une semaine sur le Nil et une autre à siroter le temps au rythme du désert qui avance à Siwa,

Le temps est enfin venu de découvrir le Caire.

2 jours au milieu d'un barnum de plus de 20 millions d'habitants.

2 jours qui vont être déterminés par la forme du moment.

Retour sur le Bus de Siwa.



Quand tu quittes une oasis de douceur pour aller vers une ville torride, tu ne te doutes certainement pas que, après avoir passé près d'un mois dans le pays, il va faire un temps d'esquimau dans les transports.

A la limite, tu peux te dire que tu auras bien besoin d'un esquimau pour faire baisser ta température mais pas que tu auras besoin d'un esquimau pour t'apprendre à vivre et particulièrement à dormir sur la banquise.

La banquise en question, c'est le siège n°24 de mon bus.

Je m'y installe en T-shirt au moment du départ, inconscient de la tournure des évènements. La température intérieure est clémente.

Une heure après, c'est la Sibérie qui s'invite à mon itinéraire. J'avais pourtant fait gaffe à l'en exclure, mais à croire que ferme la porte, elle rentre par la clim'!!!

3 heures de grelots de mes dents jusqu'à l'arrêt providentiel où je peux attraper des affaires dans la soute.

Je me rend compte alors qu'il fait le même temps à l'intérieur du bus, qu'à l'extérieur. Tous le monde frissonne qu'il soit dans le bus ou non, l'Egypte répond au réchauffement climatique en ouvrant en grand la porte du congélateur, il est vraiment temps pour moi de faire mes valises.

Il manquerait plus qu'il pleuve... Mais non, je te vois venir, il faut quand même pas exagérer. Laissons au moins une chance à Paris de me faire redécouvrir un temps tout pourri!!!

Si on conjuge, en plus, le froid du bus avec le fait que j'ai l'espace que j'aurais en partageant une voiture de golf avec une poignée d'hippopotames, tu en déduis fort logiquement que j'arrive au Caire dans des dispositions boiteuses.


Seul réconfort, l'hotel n'a à disposition qu'une chambre quadruple à m'octroyer, ce qu'ils font au prix d'une chambre simple...

Trois lits dont un king-size, quatre mètres sous plafond, un balcon qui du cinquième étage domine toute la rue, c'est Beverly Hills pour le Tom Sawyer que je suis.

Le temps de m'installer, il ne faut pas que je traînasse. Le Caire est la capitale du monde arabe, ça regorge de visites potentielles et je sais déjà qu'en une journée et demi, je suis déjà en retard...

Pour aujourd'hui (dimanche 30), il est déjà 14h, et le programme envisagé murement me fera faire la visite du souk ainsi que de toutes les mosquées qui l'entourent. Ca devrait déjà me tenir occupé un petit moment.


Je pars de l'hotel bien décidé à tenir mon emploi du temps.

Je remonte tranquillement la rue quand j'arrive à un premier carrefour. La rue que je dois traverser est à sens unique, c'est à dire que les voitures ne sont autorisées à aller que dans un seul sens, de ma droite vers ma gauche. Je regarde donc si un véhicule arrive à droite, et comme personne ne vient, je traverse sans sourciller.

La seconde qui suit passe alors comme une heure.

Du côté gauche, une moto qui n'avait rien à faire là est en train de remonter la rue en sens interdit.

En descendant du trottoir, je me présente sa roue avant. Le chauffeur pile des quatre fers et parvient à stopper l'engin juste assez tôt pour ne pas me toucher la jambe mais juste assez tard pour me toucher le pantalon.

il s'en est fallu d'un cheveux pour la moto et moi nous emboitions. Et quand je dis un cheveux, c'est un de MES cheveux, pas un de ceux de Francis Lalanne!!!!

Qu'est ce c'est que cette ville où chacun conduit comme bon lui semble?!?


Je n'ai pas dormi dans un lit depuis 2 nuits. La dernière n'a duré que de 3 à 4 heures. Je ne suis pas près à subir ce traitement-là!!!!

C'est malheureux mais la meilleure solution qui me vient à l'esprit est encore de retourner à l'hotel et de m'y cloitrer de peur que même au 5ème étage, je me fasse attaquer par un camion fou!!!

Tachons déjà de reprendre des forces pour le lendemain. On sait déjà qu'il fera jour, autant que ce soit avec moi et en pleine forme!!


Couché tôt, lever tôt, voilà ce qui aurait dû se passer.

Mais pour le premier, pas de bol, je finis la journée à l'hotel à parler à un couple d'espagnol dont le sourire de la muchacha est un tue-le-sommeil.

Et pas de bol pour le second, je ne mets pas le réveil et sors du lit à 11h. Du matin, quand même...


Ca coupe une jambe au programme de la journée qui voyait enchaîner le musée égyptien avec Toutankhamon et ses potes, et les pyramides avec Chéops et ses potes.

Il va falloir faire un choix et celui-ci va se faire de lui-même.

C'est ta dernière journée en Egypte, est-ce que tu préfères la passer dans un musée aussi intéressant soit-il ou à visiter les monuments les plus vieux du monde sachant qu'en plus c'est surement la chose la plus emblématique et la plus colossale du pays? Réponse?



On prend le métro pour arriver jusqu'à environ 10km des pyramides. Ensuite un taxi pour parcourir le reste.

Sur l'autoroute, on peut voir à des kilomètres à la ronde la silouhette des pyramides découper l'horizon. Qu'il y ait un immeuble devant nous ou non, c'est toujours ça qui dépasse du reste, surnaturel!!!


A l'arrivée, notre chauffeur doit se dire qu'il peut gagner une commission en nous déposant (moi, 'Toine & 'Totophe, deux frangins français rencontrés au petit dèj) dans le quatier des écuries. Dès que la voiture s'arrête, c'est l'Egypte dans toute sa démesure, ils sont une demi-douzaine autour de nous à proposer des tours en chameaux, à cheval, à âne. Que nenni messieurs. Malgré près d'1/4 heure de harcèlement, rien n'y fera, les pyramides c'est à pied et pas autrement!!!


On arrive sur le sîte, c'est un brin peuplé, doux euphémisme.

C'est noir de monde, réalité douce-amère.


Cela dit, plus on s'éloigne de l'entrée, plus la foule se clarsème. On laisse le sphinx, gardien des pyramides et qui parait tout petit à côté de celles-ci, pour se rendre directement au coeur du sujet.

Trois pyramides principales plus une nuée de petites autres, c'est pharaonique et c'est pas peu dire!!! Le spectacle est vraiment à la hauteur de sa réputation et ça fait plaisir.


On restera sur place tout l'après-midi, le temps de faire le tour du propriétaire et d'aller visiter l'intérieur de la pyramide de Képhren.

Pour ce passage en particulier, le gardien nous signale qu'il faut s'acquitter d'un droit d'entrée à l'entrée principale qui est alors à un kilomètre. Le temps de nous voir repartir, il me rappelle et me fait un petit clin d'oeil discret en m'indiquant de m'assoir près de lui.

Au final, le type se mettra dans la poche la somme qu'il nous demande et qui est inférieur à l'entrée en théorie. Comme quoi, tout est possible en Egypte pour peu que l'on mette de l'argent dans la poche de la bonne personne.


A 16h les gardiens font évacuer le sîte, il faut partir.

Retour au Caire par le même moyen qu'à l'aller.

Dernier restaurant en Egypte avant le retour le lendemain matin vers Paris, je me fais fort d'éviter le boeuf cairote et à l'issue, dis au revoir à mes compagnons d'un jour qui prennent le train de nuit vers Louxor.

Je rentre à l'hotel sans me faire écraser, il est temps de refaire mes bagages.


Le lendemain, un taxi est prévu à 6h30, pas question de lambiner. Le programme sur place "risque" d'être chargé en obligations (Assedics) et en émotions (tout le reste), autant garder la forme.

Le temps de skyper un peu pour un retour sans bobos et d'écrire pour ne pas prendre plus de retard que je n'en ai déjà, je m'endors avant que l'horloge ne sonne les douzes coups de minuit.

Quand au lendemain, c'est une autre dimension, une autre planète, plein les yeux, plein la tête.



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commentaires

E
<br /> Ton enthousiasme me touche. Tu aimeras les lectures suggérées.<br /> J'avais trouvé un blog d'une personne résidant au Caire ( sur overblog) mais n'ai plus le titre du blog.<br /> La revue "globe trotters " de janvier-février a de bons articles avec photos sur Le Caire, sur d'autres pays du pourtour méditérannéen.<br /> Autre lecture très couleur locale : " l'immeuble de Yacoubian" de Alaa El Aswany coll actes sud. L'auteur est égyptien, bien sûr. J'ai un autre livre de lui avec des moucharabeya en guise de<br /> fenêtres, soit des croisements de bois sculptés. Il y en a dans de nombreux quartiers du Caire. Ce deuxième roman est : " J'aurais voulu être égyptien"<br /> A bientôt. Je t'embrasse.Elisabeth.<br /> <br /> <br />
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E
<br /> J'ai vécu au Caire, voyagé en Egypte, jamais versé de backschiche parce que je parlais avec les gardiens des sites. Et c'est vrai de tout pays. Entrer en relation, parler la langue de nos hôtes.<br /> Arriver avec une centaine de mots appris. En Egypte, tous les coeurs s'ouvrent...<br /> Il en est de même pour Le Sahara Algérien et pour La Turquie..."Nomade, je suis" écrivait Isabelle Eberhardt dont les journaliers sont bouleversants, parfois proches du style de Loti, parfois<br /> proches du style de Fromentin peintre et écrivain. Elisabeth.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Chère Elisabeth,<br /> Merci pour cette contribution devant laquelle mon inculture relative me laisse sans voix.<br /> Je cours de ce pas rattraper mon retard sur Loti et Fromentin en te remerciant sincèrement!<br /> bises<br /> <br /> <br />