Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 17:17

{Je viens de poster 3 pages d"un coup pour compenser le fait que la Syrie et Internet, ca fait pas 2. Si tu veux suivre la chronologie retourne en arriere de 2 pages...}


Je suis vraiment loin de faire une pause que ce soit dans le récit comme dans l'action.

Aleppo a été vite retournée, et il est temps pour Hama de se faire belle pour ma venue...

 

C'est vendredi, le week-end se fait sentir!

C'est pas trop tôt, les 35 heures sont déjà loins et je fais les trois huits.

Les syriens eux, comme leurs voisins musulmans et leurs cousins juifs n'attendent pas le samedi pour se mettre au repos. Le vendredi est un jour chaumé et il n'y a que peu d'exeptions à la règle.

Mon réveil se fait en fanfare, le compte des heures dormies est largement bénéficiaire. L'heure est à reboucler mon sac pour, devinez quoi, remonter dans un bus.

2 heures de routes maximum, on est pas des sauvages, c'est pas encore le week-end pour le Braïce mais je me soigne.

Pas le temps d'une bouchée de petit dèj', j'ai des envies d'autre ville. Aleppo est très peuplée, preque trop pour moi qui sort d'une semaine en milieu campagnard.

Mais aujourd'hui vendredi, c'est étrangement calme, comme un dimanche dans le centre-ville de Noyon. Seuls quelques "restaurants" restent ouverts pour ne pas laisser mourir de faim les gens dans mon genre. Cela dit, ils ont beau être ouverts, je n'en ai que faire, je trimballe ma maison sur mon dos et il en faudrait beaucoup plus pour m'arrêter.

Pour rejoindre la gare routière, 2 options : la bonne et la mauvaise.

Un taxi bon marché qui m'offrira de bon gré un bon prix et une cigarette ou une marche de 10km sous le cagnard.

Inutile de dire que la mauvaise solution me fait bien marrer et que même si j'ai de l'énergie à revendre, faut pas pousser mamie dans les orties comme on dit.

J'arrive à la gare routière en milieu de matinée, et alors que j'ai à peine pénétré le lieu d'un pas, un type me demande "Hama, Hama?"

Ca doit être écrit sur mon visage, en tout cas le type responsable local d'une compagnie de bus a attrappé une proie soumise qui même n'en demandait pas tant.

Je suis encore sur des rails, le temps de m'acquiter d'une facture dérisoire, de croquer la pomme au sens propre, me voilà sur la route sur un fauteuil en cuir.

Inclinaison du fauteuil : idéale, le bus est quasi-désert.

Comme toujours dans les transports routiers, une collation biscuits + thé est offert, et comme si cela ne suffisait pas on a même droit à une serviette raffraichissante.

Tout cela est en plus combiné avec une musique funky dans les oreilles, je ne risque qu'une chose, pêter le feu en arrivant à Hama.

 

La durée du transport collant à la minute avec le temps escompté, ça n'a pas manqué : je suis en super-forme.

Reste plus qu'à conclure le rituel du déplacement de ville en ville en trouvant mon hotel bon marché.

En sortant de la gare routière à pieds, je vois cependant bien que je ne suis pas rendu en centre-ville et qu'un nouveau taxi sera bien aise de déplacer mon scéant scéance tenante.

Pas le temps de dire ouf que je suis dans une nouvelle voiture jaune comme tous les taxis rencontrés depuis Istanbul. Le chauffeur est hyper chaleureux et un prix de 100 pounds (1,40 euros) est annoncé. C'est moins qu'il m'en fallait, en voiture Simone!!

Le temps d'arriver comme chaque fois, une ébauche de conversation s'entreprend, c'est d'autant plus engageant que comme chaque fois également, je suis assis non pas à l'arrière mais à côté du conducteur.

D'ailleurs amuse-toi à faire ça à Paris et RATP (Rentre Avec Tes Pieds) à la place!!!!

Le déplacement est en fait assez court et alors que je suis littéralement déposé devant la porte de ma pension et alors que je tend les 100 pounds promis au chauffeur, celui-ci part dans un grand éclat de rire et me dit que finalement il ne veut que 50.

Incroyable mais vrai!!

Sans doute n'avait-il finalement pas envie de m'entuber par une si belle comme c'est la coutume chez les taxi-men du monde entier.

Tente également l'expérience avec un très cher taxi parisien et tu comprendras ta douloureuse au moment où elle t'arrivera à travers la figure!

 

L'hotel est coquet, une place dans un dortoir de 4 lits est disponible.

Partagent avec moi la chambre trois coréennes à l'anglais approximatif. Comme c'est pas aujourd'hui que je vais me mettre au coréen, l'entente est d'emblée courtoise mais lointaine.

Seule chose qu'elles partagent, le bordel qu'elles ont mis dans la chambre. Il y en a partout, de la bouffe, du maquillage, des vêtements sales ou propres, une vrai roulotte notre chambre!

Je me fait ma place et leur dit "à plus tard".

C'est pas que j'ai pas besoin de mascara mais je préfère aller arpenter les alentours.

 

Hama est plus petite qu'Aleppo mais fait quand même 1,5 millions d'habitants.

La couleur dominante, comme à Aleppo, est le gris sous toutes ces formes. La plupart des maisons sont un inbriquement de parpaints dont la beauté m'échappe.

Mais je ne suis pas là pour râler, le principale attrait d'Hama est sa rivière ponctuée de grandes roues à aubes servants anciennement à remonter l'eau du cours d'eau pour la déverser dans des rigoles construites sur des murs de pierres de grande hauteur à la façon des acqueducs et ainsi pourvoir en eau toute la ville.

Je sais ça fait beaucoup d'eau mais ça se calme après.

Ca se calme en réalité tellement que la rivière est à sec.

On peut voir le fond sans aucuns problèmes, pas parce que l'eau est claire mais parce qu'il n'y en a pas.

A la place, un tapis d'ordure envoie des effluves parfumées sur la rive toute proche.

Les roues, bien qu'impressionnantes, ne tournent pas. J'ai pas de chance sur ce coup-là.

Je ferais quand bien même une petite ballade, m'efforçant de suivre au plus près la privière assoiffée. Tous les gens croisés sont sympathiques et ma présence les amuse largement plus qu'elle ne les dérange.

Je passe par le coeur de la vieille ville où les rues sont comme à Aleppo très étroites, pavées de bonne intentions, enchaînant les voutes surplombant le passage.

C'est très charmant et ça fait du bien. Les voitures n'y sont pas non plus et ça fait un bien fou.

 

Seulement, étant donné que dès que je m'approche de près de la rivière, mes narines s'emplissent d'odeurs plus que suspectes et que la vue n'y est pas terrible non plus, je suis un peu déçu et à l'issue d'un repas envoyé vite fait bien fait, je suis bien vite à l'hotel.

Il est 15 heures et je retourne t'écrire à toi fidèle parmi les fidèles. Je prendrais d'abord 3 heures de temps pour ça avant de m'octroyer une pause et de retourner vaquer en ville. Sur mon chemin, un cybercafé me ralenti d'autant plus que la connection va à la vitesse d'un cheval attaché à l'écurie.

Toujours pas de facebook disponible, liberté d'expression quand tu nous tiens...

Après un rapide coup d'oeil au site d'overblog pour vérifier que la fréquentation de mon blog décroit encore, je rentre à moitié énervé de ne pas satisfaire mon audience malgré la volonté de plus que bien faire.

Je passerais malgré ça encore quelques heures à écrire en maugréant au passage.

Et comme en Syrie, c'est pas la fête du slip une fois le soleil couché, j'en resterais là-dessus pour finir la journée.

Un peu de musique me fera quand même bien décoller sur la terrasse panoramique de l'hotel sur laquelle personne ne va jamais sauf Bibi-les-bons-tuyaux.

Il est 22h quand je mets définitivement la viande dans le torchon pour aujourd'hui, le programme du samedi (Week-end!!!!) commence de bonne heure avec un tour qui m'emmenera jusqu'au "Crac des Chevaliers", plus belle exemple restant d'une forteresse construite du temps des croisades.

 

Je ferais de beaux rêves cette nuit-là, mais pas assez iconoclastes pour prendre le temps de développer dans la nouvelle rubrique du blog.

 

Comme le départ de l'excursion est dans mon souvenir à 8h du matin (super-samedi!!), je suis sur le pied de guerre à 7h.

Peine perdue, j'ai dû mal comprendre, c'est à 9h quon décolle, je retourne me coucher.

Une heure plus tard, re-sur le pied de guerre, c'est la bonne cette fois.

 

On est que 4 personnes à faire le tour : un couple de jeunes polonais et un quinqua' néherlandais.

Pas besoin de minibus, pas besoin de guide avec sifflet ou drapeau de couleur pour être bien reconnaissable, on prend simplement un taxi jaune qui nous balladera toute la journée pour un peu plus de 10 euros chacun.

Une étape avant le Crac, une autre forteresse, partiellement détruite celle-là nous retiendra une petite heure pendant laquelle notre chauffeur nous attend la pédale de l'accélérateur prête à être enclenchée.

C'est ma 2ème citadelle en 3 jours et comme ne plus elle est moins spectaculaire que celle d'Aleppo, j'attends le Crac des chevaliers pour vraiment me réjouir.

Ce sera donc la 3ème en 3 jours (tu suis?), et je pense qu'après les forteresses j'en aurais pas mal ma claque.

Trop blasé le gars!!

 

Avant d'atteindre le Crac, un arrêt optionnel proposé par Abdul le chauffeur-pilote, l'église de Saint Georges.

Rien de particulier à signaler si ce n'est qu'il n'y a aucune trace de saint Georges ni du dragon qu'il est sensé avoir terrassé. Ben voyons... Un dragon... Voilà aut' chose...

 

Depuis l'église qui est maintenant un monastère très réputé dans le monde méconnu des moines, un batiment interpelle à l'horizon et se déploit de tout son long au sommet d'une large colline.

Enfin quand même me direz-vous, le Crac des chevaliers, en personne, himself.

A mesure que l'on s'en approche, la forme massive grandit, c'est du très bel ouvrage.

Abdul nous y laisse devant l'entrée précisant aussi qu'on a tout notre temps ce qui n'est pas un mal. Mieux vaut ça que "magnez-vous, j'ai pas que ça à faire!!".

On pénètre dans le chateau aux pieds du rempart haut comme trois mille pommes et épais comme deux cents.

Les plafonds voutés se succèdent à des hauteurs vertigineuses. Le chateau n'ayant jamais été pris de force, tout est là, pas la peine de s'imaginer à quoi ça ressemblait à l'époque, ça saute aux yeux.

On passe d'une petite écurie (potentiel : 150 chevaux) à une grande écurie (potentiel : 250 chevaux).

Tout le reste sera à l'échelle, une échelle de pierre imprenable et incassable.

Le mur d'enceinte fait face au corps à proprement parler de l'édifice, on retourne en enfance à l'age où on joue au playmobile (pas de marques!!), aux cowboys contre les indiens, etc, etc...

Autant la première citadelle du jour nous aura occupés 50 minutes, autant ici, on y passe largement 2 heures.

C'est grand comme l'imaginaire, intéressant jusqu'à en avoir pleins les bottes, car quand même ça finit inévitablement par arriver!

 

On retrouvera Abdul, toujours sur le pied de guerre mais à la cool, le genre chauffeur-pilote, warrior-gentleman, tranquillement pressé.

Le retour en voiture passera aussi vite que les paupières se sont closes, on est à Hama avant 16h.

C'est justement l'heure idéale pour un déjeu-dîner. Je quitte là mes compagnons de routes après avoir joyeusement noirci le livre d'or d'Abdul et son tonnerre mécanique, direction : la satisfaction de mon estomac. En plus, on n'est plus vendredi, toute la Syrie a repris le chemin du travail et tous les cuisiniers locaux aussi.

Enfilage d'une entrée et de 2 plats consécutifs, retour des vitamines. Et comme je ne vais pas m'attarder beaucoup plus longtemps à Hama, il est juste temps de retourner près de la rivière pour me replonger dans mon bouquin que je n'avais pas encore évoqué jusque-là mais dont je dévore les pages les unes après les autres depuis le départ.

"Sur la Route" de John Kerouac, bon choix Papa!

Le temps de rejoindre la rive, un grincement lourd et lancinant remplit le silence lorsque les voitures arrêtent leur manège.

Qu'est ce qui se passe? La première roue (qu'on appelle aussi au passage une "Noria") tourne, et pas dans le vide!!!!

Damned, il n'a pas plu une goutte et la rivière est 2 mètres au dessus de son niveau à sec de la veille. C'est sorcellerie ou quoi?

Toujours est-il que cette fois, les oiseaux chantent comme la veille mais ça sent bon comme un printemps fleuri. J'aurais pas pû arriver un jour plus tard pour éviter les odeurs d'égoutier et éviter de t'en décrire le spectacle.

C'est trop tard maintenant de toute façon mais ça fait du bien de voir qu'aujourd'hui, c'est joli.

Je me trouve donc un banc le long du canal près du vrombissement de la roue qui s'active et me plonge dans les histoires de Mr Kerouac.

 

Je suis réconcilié avec Hama. Tout baigne, même des canards.

Jusqu'à la nuit, j'enchaine les pages avant de m'en retourner dans mon hotel. Là, arrive à l'instant de nouveaux touristes aux sacs à dos bien lourds comme le mien.

Je les trouve engageant et les engage comme nouveaux copains pour un jour.

Moi, dans le bled depuis 48h, serait le guide du soir. retour dans une cantine sans prétentions pour un dîner imprévu. A 1 euros le dîner de toutes façons...

Tout le monde est claqué à l'issue de ça, par un bus pour les uns, par 2 citadelles pour ma pomme, il est temps de rentrer et de coucher tout ça sur écran avant de soi-même se coucher.

De toute façon en Syrie, j'ai pas trouvé autre chose à faire pour occuper les douces soirées d'automne.

 

Mais c'est pas non plus une raison pour que tu te la coule douce.

Si tu lis ceci, tu as encore au moins 2 pages et une driatribe de retard.

Je suis pas sûr de l'orthographe de diatribe mais crois-moi le coeur y est.

Pour voir ma complainte, rendez-vous sur les journées d'Aleppo.

 

Et nom d'un chien, vas-y voir car la grêve des accents n'est pas loin!!!

 

 

Demain est un autre jour, et le soleil tout comme moi se couchera sur Palmyre.

Pas de passage à l'heure d'hiver en Syrie, c'est tous les jours le printemps.

Bises.

 

 

PS : Pas de skype non plus en Syrie, il me tarde de vous entendre!

       On y verra peut-être plus clair en Jordanie en milieu de semaine prochaine.

   

PPS : Si tu travailles à la BTM et que tu lis ceci, s'il te plait, enquierts-toi de savoir si mon chèque est parti.

          Et si tu parviens à avoir une info, laisse un commentaire.

          C'est pas que j'ai froid au porte-monnaie mais pas loin!!!!

 

 PPPS : De toute façon, que tu travailles à la BTM ou ailleurs, laisse un commentaire, c'est comme ça que ça marche.

             Et traîne pas des pieds, non mais!!!

Partager cet article
Repost0

commentaires

S
Et dire qu'il y en a qui ont critiqué la visite de Bachad chez Sarko 1er! Ils ont l'air plutôt sympas ces Syriens, n'est-ce pas Abdul?<br /> <br /> Petite question : elle venait d'où la flotte qui t'a privé de ces merveilleuses effluves? Il y a un barrage qui a cédé?<br /> <br /> Petite précision : c'est Jack qui a écrit "Sur la route". John est son petit frère, lequel n'a rien écrit puisqu'il ne pouvait pas manger de chocolat (pas de bras,.....!)<br /> <br /> Aujourd'hui, en France, jour des chrysantèmes et jour de grisaille, à rester sous la couette. En parlant de couette, comment tu fais pour te coucher si tôt? Si la coréenne passe son temps à se maquiller et se démaquiller, il y a bien un temps où elle se met au lit, non?<br /> <br /> Ne te décourage pas, Brice! Continue à écrire, tu le fais de mieux en mieux et tu nous enivres à chaque article. Quant à la grève des accents, une menace déjà presque réalisée.<br /> Mon enfoiré, quand je retranscris sous Word chacun de tes textes et particuliérement les derniers, bonjour les mots qui sont soulignés ondulés en rouge et qui nécessitent correction ? <br /> <br /> J'ai rameuté tous mes potes pour qu'ils s'inscrivent d'office à ta newsletter et les ai menacés de représailles s'ils ne lisent pas les récits de tes pérégrinations. J'ai même écrit à mon quotidien préféré que tu sais pour leur dire que ton blog valait mieux que la plupart de ceux qui sont en ligne sur leur site. J'attends leur réponse.<br /> <br /> Enfin, je t'ai envoyé un mail hier 31/10 pour te donner des nouvelles chiffrées de la BTM, bonnes nouvelles à mon sens. Vivement la Jordanie qu'on puisse skyper.<br /> <br /> Gros bisous de Papette et à nouveau, NE TE DECOURAGE PAS, ça va exploser et Mary Poppins doit sûrement être en vacances au coeur du Cantal.
Répondre
M
J'attend avec impatience devoir quelques photos du crac des chevaliers ce doit être impressionnant
Répondre
D
salut mon grand! un ptit comment pollueur pour te dire que je t'envoies un mail sur ta boite yahoo.fr, a propos de ton papier rectangulaire chiffre :) ca te permettra d'avoir mon email au passage!
Répondre
C
je jette une poignée de cacahouettes en l'air
Répondre
S
<br /> Bon courage pour toutes les rattraper sans t'en ficher une dans l'oeil!<br /> Va falloir etre vif!!<br /> En tout cas, c'est une bien etrange maniere de jouer aux osselets...<br /> <br /> <br />
M
2ème comment de ma part depuis ton départ même si on ne se connait PAS DU TOUT.<br /> <br /> Je lis tous tes récits, c'est assez incroyable et il ne faut surtout PAS que tu arretes d'ecrire.<br /> <br /> Je ne connais pas la suite de ton itinéraire, mais je pense déjà que ca va me plaire.<br /> <br /> Continue et merci !
Répondre