J'ai trop végété.
En près de dix jours à Boracai, c'est une surprise tant ce n'est pas mon genre d'endroit à l'accoutumée, j'ai maintenant la vague impression d'être en retard. Je ne sais pas vraiment pourquoi car personne ne m'attend nulle part, mais ce qui est sur, c'est qu'à passer trop de temps la tête sous le couvercle, je sais pertinemment qu'à la fin de mon séjour aux Philippines, ces journées vont manquer pour de nouvelles histoires, de nouvelles rencontres, de nouvelles aventures.
"Fouette cocher!", donc, et ne regarde pas en arrière au moment de prendre le bateau, c'est un coup à vouloir rester encore plus longtemps!
Je quitte Boracai en milieu de matinée, il fait gris mais sec. C'est parfait pour que l'errance continue, la grisaille ne me donne pas expressément envie de me faire rotir sur White Sand Beach et le fait qu'il ne pleuve pas est on ne peut mieux pour me mettre sur la route sans avoir à acheter des bottes en plastique.
C'est donc l'esprit léger et tout à mon futur très proche que je peux passer à autre chose et monter dans le bateau qui quitte Boracai. A bord, il y a plusieurs autres touristes qui eux ont les mines de ceux qui à priori rentrent au bercail. Moi, je suis au naturel. Comme d'habitude, je ne suis pas le flux habituel. Pas question de reprendre un avion, en posant le pied à terre, je pars à la recherche du premier bus que je vois. Pas compliqué, comme on est aux Philippines, je peux demander au premier local qui se présente.
Le bus en question va à Kalibo, c'est la deuxième ville de l'île mais ne devrait être qu'un gros village bien loin de Cebu city ou de Manille. Qui plus est, comme ça n'est qu'à quelques kilomètres, ça va me laisser tout loisir de me ballader dans les rues tout au long de cette journée.
En effet, j'y suis avant midi. Pour ne pas perdre de temps, je choisis un hotel tout miteux juste en face de la gare routière de telle sorte que ça ne sera pas difficile d'en repartir et dans la foulée, m'en vais me perdre dans les ruelles tortueuses. Là, je n'ai qu'une envie, rester tranquille bien loin du monde et du bruit de White Sand.
Mais aux Philippines, rester tranquille à siroter un jus de fruit frais, c'est impossible, tant mieux.
Que je reste assis ou que je marche, je suis sans cesse solliciter. D'abord c'est un couple que je croise qui veut se faire prendre en photo non pas avec Britney Spears mais avec moi. Un cliché avec lui, un cliché avec elle, un cliché tout seul et le tour est joué.
Ensuite, alors que je visite une église, c'est le curé qui vient à ma rencontre et me tient ma jambe pendant près d'une heure. A l'issue, je sais tout de ses paroissiens, de sa paroisse, de sa paresse. Il me proposerait presque de le remplacer une semaine pendant qu'il va visiter Boracai!
Vient alors le tour, alors que je suis attablé avec mon jus, d'un groupe de type qui se relaxent à la Red Horse. C'est une bière que je cotoye ici de temps à autre et qui sur le goulot arbore "extra strong". Vive le traquenard... Je suis invité à les rejoindre, on m'adjoint un verre. La seule chose que souhaitent les joyeux lurons, c'est que je suives leur rythme. Il est 15h, la température est de plus de 30°, il ne m'en faut pas beaucoup pour me faire me rendre compte qu'il faut que je rendes les armes et hisses le drapeau blanc. Une première fois, ça ne fonctionne pas, les philippins sonnent à "ooohhhhhh" à l'unisson, synonyme de leur surprise autant que de leur mécontentement tout relatif, il faut que je reboives encore. La deuxième fois, c'est la bonne, je ne suis déjà plus très étanche, il est temps de dire au revoir et merci et de leur signaler que la Red Horse à 15h, c'est avec modération!! Je sais que c'est peine perdue et qu'ils remettront ça de plus belle dès que je serais loin, mais pour une fois qu'il m'est donné de faire la morale à quelqu'un! Ca doit être l'influence du prêtre qui déteint, vite une douche!!!
J'en ai d'autant plus besoin que je suis ensuite pris à parti par de jeunes basketteurs. Ils jouent sous le cagnard tropical et ont de l'énergie plein leurs chaussures de sport. Quant à moi, j'ai le rire rendu facile par la Red Horse et mon aptitude à dire "non merci" en est d'autant plus amoindrie. Je suis donc lancé dans un quatre contre quatre sur un grand terrain qui plus la partie avance, plus il me semble qu'il a les dimensions d'un terrain de football!! Les philippins courent, sautent, volent. Moi, je peine à retrouver ma respiration, j'ai les mains constamment sur les hanches, j'ai l'évanouissement proche depuis que je vois pleins de points blancs partout où je pose le regard.
Après une nouvelle heure de ce traitement, j'ai oublié l'ivresse, j'ai cent ans.
C'est en trainant des pieds que je retrouve difficilement la gare routière et mon hotel. La douche est froide, parfaite.
Quand j'en sors, je m'écroule sur mon lit dur comme la pierre et ne me réveille qu'à l'heure où tout est fermé, la ville dors aussi, pas pour une sieste, pour la nuit. La cloche n'est pas loin de sonner les douzes coups de minuit. J'ai l'estomac qui crie famine et rien pour le satisfaire. Dans un grand effort de concentration pour ne penser à rien, je replonge dans le sommeil pour oublier ma condition d'affamé.
Quand je me réveille de nouveau, il est 5h. C'est l'heure où, comme le dis superbement la chanson, Paris s'éveille. Seulement ici, ça fleur bon la campagne, et ces feignants de campagnards dorment encore. Les rues sont désertes, il faut encore attendre pour satisfaire mon appétit d'ogre.
Comme si c'était possible, je profite alors de la chambre pour écrire avant que le soleil ne se lève derrière les nuages qui ne semblent pas avoir bougé de la veille. C'est l'heure la plus tôt que j'ai trouvé pour me mettre devant l'ordi'. Il y a des fois où je m'étonne moi-même...
A 7h, je quitte ma condition de travailleur forcé. Je peux enfin écouter mon corps et le remplir jusqu'à plus soif. Je fais aussi un saut par une petite épicerie et achète pratiquement tout ce qu'ils ont de biscuits en me disant que cette fois, on ne m'y reprendra plus.
Puis, il est temps de véritablement lancer cette journée. Je compte prendre un nouveau bus pour traverser Panay, Kalibo c'est bien gentil mais il faut que je rattrape le temps perdu (ou pas d'ailleurs) à Boracai.
C'est vers Iloilo que je me rend. C'est pas que ce soit particulièrement glamour comme endroit mais c'est ensuite la porte d'entrée vers l'île suivante, Negros. Je suis donc les fesses posées à l'arrière d'un bus pendant une bonne partie de la journée. Je suis assis côté fenêtre et, à côté de moi, se trouve une philippine d'une vingtaine d'années qui ne se sent pas au mieux. Après quelques dizaines de minutes de route où le bus ne fait que tourner nous bringuebalant dans tous les sens, la demoiselle palit. Puis, enchainement logique, son petit déjeuner commence à faire du yoyo à tel point que je sens le coup venir, je lui laisse ma place près de la fenêtre dans le cas extrème où elle devrait lacher un peu de lest.
Comme j'ai bien fait!!!!
Dès qu'elle ouvre la fenêtre, c'est tout le côté du bus qu'elle repeint!! Comment un si petit corps peut-il se vider d'autant? En grand gentleman, je lui offre aussi du papier toilette pour qu'elle puisse s'essuyer les commissures des lèvres et des biscuits pour qu'elle ait plus que de la bile pour continuer son entreprise de maculage du bus. Elle accepte. Et maintenant qu'on a "brisé la glace", on se lance dans une discussion de principe.
La petite s'appelle Maria et s'en va pour les vacances d'été rejoindre sa famille à Iloilo. Son trait de caractère principal, comme de nombreux philippins, est qu'elle est une fervente catholique. Elle passe le plus clair de son temps chez une de ses tantes qui a besoin d'elle pour faire tout ce qui a besoin d'être fait de ménage et autre nourrissage des cochons dans sa maison de Kalibo. Résultat, Maria n'a pas beaucoup d'amis, pas beaucoup de loisirs, simplement la Foi.
Et comme ça se produit souvent dans ces cas-là, Maria me demande quelles sont mes convictions en matière de religion.
En général, comme je ne veux pas provoquer chez mes interlocuteurs le moindre signe de tourments, je dis toujours qu'en bon baptisé, je suis les préceptes de la bible de près et que je suis un catholique accompli. Seulement cette fois là, Maria me donne tellement l'impression de devoir être secouée malgré ses renvois de petit déjeuner que je joue franc jeu.
J'ai beau être baptisé, j'ai beau avoir passé toute ma scolarité dans une école de bonnes soeurs, la vie m'a appris à croire en la science, en le big bang, en la dérive des continents. Le simple fait de croire que "Dieu" a crée le monde en six jours me semble d'une ignorance folle. Puis, comme pour lui renvoyer la balle, je demande à Maria ce qu'elle pense du fait de l'Evolution qui est quand même quand on possède les bons éléments, bien moins hypothétique qu'une présence divine créatrice quelle qu'elle soit.
Mais Maria ne se démonte pas. L'Evolution, elle en a bien entendu parler mais comme elle baigne dans l'eau bénite jusqu'au cou depuis sa plus tendre enfance, elle est sure de son fait, la terre s'est faite en six jours plus un pour se reposer, ça fait sept jours comme une semaine, c'est un argument plus que satisfaisant pour sa petite tête bien faîte.
J'entame alors la liste de mes arguments comme pour lui démontrer qu'on est plus au moyen-age : les fossiles, l'anatomie comparée, la biogéographie. Tout ce qui me passe par la tête est bon pour lui ouvrir ses chakras.
Mais la gamine n'en démord pas, elle reste campée sur ses positions. Même si je n'en attendais pas moins d'elle, je reste quand même hébêté. Les évangélistes ont fait un tel boulot aux Philippines que j'en reste bouche bée. J'en suis presque à souhaiter que Maria reparte dans un série de renvois pour que la conversation s'abrège. Le charme est rompu. On continue à parler quelques minutes avant que je prennes l'initiative de faire semblant de dormir. Une stratégie qui marche à merveille quand on a épuisé tous les sujets de conversation.
A l'arrivée à Iloilo, Maria se jète dans les bras de quelque membre de sa famille, je me jète dans un taxi, elle n'est plus malade, l'ignorance est bénie...
Nous sommes en fin d'après-midi, tout ce que je demande au chauffeur de taxi est de m'emmener dans l'hotel sélectionné dans le LP car la description est plus que flateuse. En chemin, on doit traverser Iloilo de part en part, quelque part c'est tant mieux car ça me permet de me rendre compte que ce n'est pas particulièrement vert, franchement bétonné, que c'est tout ce que j'aime...
Au moins je suis fixé sur la ville, dans les 48 heures, il faut que j'ai déjà levé les voiles.
Pour l'instant, je prends mes quartiers à l'hotel. C'est charmant et tout de bois vêtu.
Ma chambre elle est au fond d'un long couloir, il faut passer deux escaliers pour l'atteindre et quand on arrive devant la porte, il n'y a plus de bois, juste une vague odeur de renfermé. Il faut dire que je dors ici pour quasiment le prix d'un ticket de métro à Paris. Je ne vais pas faire le difficile, il y a l'électricité, un lit, une douche qui fait aussi toilettes avec de l'eau chaude, c'est nettement mieux que le métro...
Je reste dans ma chambre quelques temps et quand j'en sors, me rend compte qu'il fait nuit. La journée est déjà bouffée par les deux bouts, vivement la suivante. La seule alternative dont je dispose, c'est d'aller au bar/restaurant de l'hotel, de manger en vitesse puis de rentrer dans ma chambre outrageusement luxueuse pour au choix, écrire encore ou regarder un film sur l'Archos.
Je commence par le restaurant. Celui-ci est en haut d'un escalier presque caché du reste de l'établissement. A l'intérieur, l'ambiance est délicieusement proche-oriental. Des lumières rougeoyantes projetées sur des tapisseries, des coussins partout par terre au point qu'il est presque impossible de marcher sur le plancher, des tables basses délicatements scuptées, et un menu où l'on sert le couscous royal, royal!
Je m'installe dans un coin en me félicitant d'avoir découvert le secret le mieux gardé de tout Iloilo et commande le couscous. Il arrive. Pendant que je mange, le restaurant se remplit. Pour l'essentiel, ce sont de jeunes étudiants locaux qui viennent garnir les sièges de leur séant en buvant des coups entourés d'une musique de bon gout. D'ailleurs, à la table juste à côté de la mienne, c'est un groupe de 6-7 personnes qui viennent de s'installer. De mon côté, je termine mon plat et entame ma cigarette digestive, préambule à une soirée ennuyeusement calme.
Après un court moment, ils me remarquent, moi le seul touriste des lieux comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Puis les questions fusent :
"D'où tu viens? T'as quel âge? Qu'est ce que tu fiches ici?"
Comme la musique est relativement forte, je leur propose de les rejoindre pour ne pas avoir à hurler et que ce soit, de ce fait, plus pratique pour entretenir une discussion. Erreur, nouvelle table dans un nouveau bar avec de nouveaux étudiants pleins de foutre et d'hormones = nouveau guet-apend où le réveil du lendemain n'a que peu d'importance... Sur leur table, les gamins, tous agés entre 18 et 22 ans, ne tournent pas à la bière. Ils ont en lieu et place de bouteilles, des brocs de deux litres dans lesquels le barman s'évertue à mettre le plus de substances alcoolisés de toutes les couleurs possibles.
"Celui-là, tu connais? Et celui-là? Et celui-là?"
Très rapidement, je connais tous les cocktails sur la carte, très rapidement les brocs sont vides. C'est mon tour de payer une tournée. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, mes boissons collectives arrivent à table en même temps que débute un concert live. Je n'avais pas vu mais il y a une petite scène sur un des côtés de la salle. Ce bar est vraiment un refuge comme je n'en ai que rarement rencontré. Et le fait que ce soit à Iloilo, ville poussière, quelle surprise!!
Le concert bat son plein, les philippins commencent à l'être aussi! Tout le monde rigole! La chanteuse enchaine des chansons en Tagalog que je n'ai aucune chance de connaitre, c'est tant mieux car parfois, des clients du bar sont envoyés sur la scène pour accompagner la miss. D'ailleurs quand une des filles qui est assise à ma table revient de sa performance, tous les autres veulent me voir monter sur cette grosse usine à stress qu'est la scène.
Dans leur accent inimitable, ils hurlent : "Brice, Brice, Brice".
Je n'ai donc pas le choix, je suis poussé par un tsunami sonore. Là, la chanteuse me tend un livre regroupant toutes les chansons que joue le groupe. Comme j'en connais certaines, pas d'échappatoire, je suis bon pour le service musical.
Au piano, Pino Latouca, derrière, le grand orchestre de Robert Quibel, ce soir au théatre de l'empire, le Braïce nous interprête "It's a man's man's world" de James Brown, une de mes chansons préférées. Désolé pour le massacre Monsieur Brown, repose en paix.
Comme d'habitude avec le karaoké (cf : le Vietnam. cf : Manille), au départ c'est hésitant. Puis, porté par les musiciens, porté par la partition, j'arrête de me départir et me jète comme un bête dans l'arène. Je suis la réincarnation du Parrain de la Soul, et quand il faut que je rendes le micro, c'est un crève coeur, j'ai plus envie que ça s'arrête... Je retourne donc m'assoir sous les cris de ma table en délire. Une nouvelle tournée est commandée. Il est 23h.
Le temps de la boire, il est 23h30, tout le monde est chaud comme la braise, en pleine montée. Les étudiants qui m'accompagnent travaillent tous le lendemain, ça n'a que peu d'importance pour eux, tout le monde en discothèque!!!!
Au total, on est six a être restés; trois garçons et trois filles. La moyenne d'age que je contribue personnellement à augmenter grandement doit approcher les 22 ans.
On quitte l'hotel pour traverser la ville endormie jusqu'à arriver à un puit de lumière dans la nuit. Dans le centre-ville, il y a trois patés de maison qui sortent du lot. Les lumières emplissent le ciel, les néons s'étalent comme à Las Vegas. Personne n'habite l'endroit, c'est rempli à craquer de bars et de dance clubs dans lesquels s'amoncèlent toute la jeunesse d'Iloilo.
Pour l'instant, toutes les discothèques sont silencieuses, il n'est pas encore minuit. On commande donc une nouvelle tournée de boissons dans un bar où un concert live débitent des chansons rocks des années 80 à nos jours. l'ambiance est d'autant plus plaisante que, cette fois, je n'ai pas besoin de chanter.
Puis à minuit, le concert s'arrête, forcé.
Les liquides dans nos verres sont troublés par les basses qui traversent les murs de la boîte qui nous jouxte. Le volume sonore est tel qu'un sourd pourrait entendre j'en suis sûr!! Mur, pas de mur, c'est la même!!! Il est venu le moment d'aller se secouer les hanches sur un jerk endiablé. A non, j'oubliais, on est pas dans les années 80, tant mieux, oubliez le jerk, apprivoisez la jungle!
A l'intérieur, toute la foule saute et danse en cadence. Ca transpire, ça vibre, ça vit. Comme je suis tombé dans le pichet depuis déjà quelques heures comme on tombe dans la potion magique, les chevilles bougent toutes seules, le déhanché est débridé, tout s'accorde pour que je me fonde dans cette usine à jeunes. Mais malgré ça, après deux heures de rythme cadencé avec des décibels qui parcourent tout mon corps, je suis vanné, saoulé, il faut que je sortes. Mes amis du soir, eux, ont encore de l'énergie à revendre.
Première solution, je leur dit que je pars et ils essayent de me retenir jusqu'à y parvenir.
Deuxième solution que je préconise, quitter la piste sur la pointe des pieds, en sachant que ça ne fera pas une grande différence pour eux qui sont tout à sauté partout.
Je pars donc sur la pointe des pieds, la tête raisonnante de tous les sons absorbés. En quittant le batiment, peut-être est-ce un mauvais signe, une grosse bagarre est en train de se déroulé. Cinq gars se font casser la tête par une dizaine d'autres types, ça vous remet les idées en place aussi sec. Les coups de poings pleuvent, les coups de pieds partent. Dès qu'une des "victimes" parvient à s'extraire de la melée, il est poursuivi par les autres, et ainsi de suite jusqu'à l'arrivée de la police qui règle le tout à coup de batons. Les deux camps en prennent alors pleins leur tronche. En une minute, tout le monde est calmé, tout le monde ou presque est en sang.
Je rentre en taxi, il y a des fois où il ne vaut mieux pas rentrer à pieds...
Comme chaque fois aux Philippines où j'anticipe une soirée relaxe comme autour de la cheminée en regardant Michel Drucker, je suis rattrapé par le tourbillon de la vie. J'éteins la lumière à 3h du mat' en oubliant consciencieusement de mettre le réveil. La journée du lendemain va encore servir à me remettre de toutes ces folies nocturnes. Vivement que je rentre au couvent. Non, au monastère... Pauvres nonnes...
Comme annoncé, les mirettes s'entrouvrent à l'heure où prendre un petit déjeuner relèverait de la blague. Je plains mes petits camarades de la veille qui travaillait pour la plupart ce matin. Moi qui peux m'accorder ce luxe, je ne fais qu'une courte ballade avant de rentrer faire profil bas à l'hotel. D'une part, je n'ai pas envie de ma justifier pour mon départ anticipé et d'autre part, je ne m'imagine pas recommencer le même manège ce soir en sachant que rester encore une journée de plus à Iloilo ressemblerait à un mini-Waterloo personnel tant ça n'est pas très jojo. Boracai, Iloilo, pas le même topo!
Je déjeune/dîne en fin d'après-midi pour éviter le gros des clients du bar. A la chambre alors qu'il ne fait nuit que depuis trois minutes depuis lequelles je fume ma clope dehors à regarder la lumière décroitre, je me replonge corps et âme dans la satisfaction de tes lectures sédentaires, je compose un nouveau texte.
Quand à Panay, ça n'était pas parti pour te tenir accroché sur ton écran pendant plus de deux minutes. Mais tu sais ce que c'est, sinon tu ne serais pas là, quand on aime on ne compte pas!!
Et comme je vous aime, je ne compte pas non plus les bises que je vous envoie.