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Sympathiquement renvoyé de la finance mondiale à faible responsabilité alors que la démission se profilait, très débrouillard mais pas très manuel, capable de gravir une montagne mais pas sportif, titulaire du permis de conduire sans savoir, vivez mes aventures baroques autour du monde!

Kratie, côté Jean-pierre ou côté dauphins?

Attention mesdames et messieurs, dans un instant, on va (re)commencer.
Installez-vous dans votre fauteuil bien gentiment.
5, 4, 3, 2, 1, 0, partez, tous les projecteurs vont s'allumer,
Tout l'acteur va s'animer en même temps, et oui!!!! (merci Mr Fugain)


Aujourd'hui c'est jour de fête, c'est le 2 mars et devinez quoi, je célèbre mon 34ème printemps, et oui, 33 ans, ça nous rajeunit pas! Aujourd'hui, pas question que quoi que ce soit ne ternisse cette journée, je suis sur mon nuage.
Et quoi de mieux pour fêter ça qu'une nouvelle journée de bus! J'aurais pû trainer mes guêtres encore 24 heures à Siem Reap mais j'ai déjà fait plus que le tour des alentours, sans compter que je ne connais personne dans le bled.
C'est donc une nouvelle fois à l'aube que je suis tel l'escargot ma maison sur le dos, à l'attaque de la suite du parcours. Le temps de saluer l'aubergiste partageur de mon whisky et zou, m'y voilà! Dans le bus, j'ai de la place pour deux, j'ai l'impression en ce jour spécial d'être convoyé en limousine. En fermant les yeux et en y croyant bien fort, ça marche, je vous assure. Pas longtemps mais ça marche.

A l'intérieur, comme c'est une nouvelle fois un bus local, ils n'y sont pas nombreux, les gringos. Seul un français à l'accent reconnaissable entre mille quand il s'exprime dans la langue de Shakespeare se fait entendre. Il discute avec un allemand et tout le bus pourrait en profiter si les passagers avaient quelques notions d'anglais; le type braille ses expériences passées et remplit gentiment l'oreille de son interlocuteur.
Durant l'heure qu'ils passent à converser ensemble, l'allemand se retrouve bloqué dans la position du mec qui pose les questions pendant que la franchouille se répend en explications. Et après une heure, l'allemand quitte le bus, dommage pour moi...

C'est donc à l'arrêt nourriture suivant que notre français se rend compte de notre présence conjointe dans le bus. Il se présente, c'est Jean-Pierre. Salut Jean-Pierre donc. Jean-Pierre est en vacances sans sa femme et prépare tout seul le voyage futur qu'il effectuera plus tard avec celle-ci. Et pendant ce temps là, madame doit tricoter des slips ou autre mais en tout cas, elle est pas là.
Pendant toute la pause déjeuner, JP se raconte.
Quand il mange, il se raconte.
Quand il s'essuie la bouche, il se raconte.

JP habite l'ouest de la France. Il a été dans plus de 50 pays différents et j'ai l'impression que c'est la première chose qu'il dit dès qu'il rencontre quelqu'un sur son chemin. A ce niveau là, même s'il avait un cambodgien analphabète en face de lui, le pauvre y aurait quand même droit.
JP parle aussi de son sîte internet dont j'ai oublié l'adresse et dont il est très fier (comme moi). Il y fait la description systématique de tous les restos et hotels qu'il visite et dans le chemin du retour au bus ne manque pas de prendre le restaurant en photo (pas comme moi).
JP est plein d'anecdotes en tous genres, a la science infuse quite à remettre en question toutes les lois de l'univers. Pour JP, l'axe de rotation de la terre bouge avec le temps au point que l'équateur devient le pôle avant de redevenir l'équateur, bigre! Et quand JP développe une idée, c'est à prendre pour argent comptant, j'ai beau essayer d'en placer une, c'est à la limite de l'infaisabilité. Je suis dans la position de l'allemand et c'est pas un cadeau!! J'ai bien envie de dresser un rideau de fer entre lui et moi mais rien n'y fait!!
JP explique sans honte à moi, le premier venu, que c'est un gros radin. Quand JP va au flunch en famille le week-end, il apporte nourriture et boissons parce que c'est moins cher. Quand JP va au Mc donald's en famille, il applique de re-chef la même méthode. JP c'est la reine des pinces, impossible de lui prendre quoi que ce soit quand il tient quelque chose entre ses gros doigts, même une miette, si c'est la sienne, c'est la sienne.

Au retour dans le bus, JP qui s'est pris d'affection pour moi, s'installe à côté de moi. Pas directement à côté, faut pas déconner, mais à portée de vue, suffisamment près en tout cas pour que ce soit le début de la fin...
JP porte un short short, et malgré l'image qu'il rend déjà de lui, il commence à empiler les choses rédibitoires à mes yeux. JP, quand il porte son short dans le bus, se sent bien mieux lorsqu'il est assis les jambes écartées comme une danseuse étoile. Et du coin de l'oeil, je suis sûr que lorsque l'angle le permet, les bourses de JP s'offrent à la planète entière. Je ne peux le certifier car ce genre de point de vue n'est pas ma tasse de thé ou de quoi que ce soit d'autre mais je pense toucher la vérité du bout des doigts; c'est une image. JP en tout cas, si ce n'est pas vrai, pourra aisément me démentir car j'ai fait l'erreur de lui donner une de mes cartes de visite voyageuse à la valeur inestimable pour moi. JP a donc la couille exhibitionniste, carton rouge.

Pendant les quatre à cinq heures que dure la suite de la journée routière, JP ne me pose que deux à trois questions et quand cela se produit, ce n'est pas que JP a envie d'entendre une réponse, c'est juste pour étayer ce qu'il a à dire. Par exemple, il en vient à me demander combien de temps je compte voyager, et quand je lui sors la douce vérité (2 ans), il ne relève pas et poursuit son laïus. Et merde... Caramba, encore raté!!!! Carton rouge.

Nouvelle chose rédibitoire et première sur mon podium du coeur, alors que JP me perd dans ses histoires, je relève un vocabulaire outrageusement raciste. Au milieu du verbiage, mon oreille interne frémit à l'écoute du mot "bougnoule". Carton rouge!!!!!!!!!!!!!!!!!!
C'est là que je reprends la parole juste pour lui dire que ses vilains mots, il peut se les carrer où je pense et que si ça reviens dans la conversation à sens unique, je lui remonte ses pendantes jusqu'à la glotte. Ca refroidit un temps l'animal mais pas assez pour faire de lui un fan du mime Marceau, il repart dans son monologue. Et pendant ce temps, je vois venir la ville de Kratie arriver, et le fait que je vais me coltiner l'intolérable intolérant pendant tout mon séjour ici. Et merde...
Seulement, comme je le disais, aujourd'hui c'est mon jour et, même si la vérité n'est pas belle à entendre, je prépare mon petit discours visant à lui dire qu'anniversaire ou pas, la route partagée aujourd'hui restera sans suite, en restant poli comme on m'a appris chez les bonnes soeurs.

Kratie arrive donc. Je retrouve à cette occasion le Mékong que j'avais laissé avec Madro à Phnom Pen, et aujourd'hui, comme on arrive peu avant 18h, le coucher de soleil sur le fleuve est un répit bien mérité et quelques grammes de beauté face à cette insulte à mon pays multiculturel de nature.

Arrive donc le moment des aux-revoirs avec JP.
Alors que le bus s'arrête, nous sommes quelque peu entourés par des p'tits gars en mobylette qui veulent nous engrainer à rejoindre leur hotel. Circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles; je ne réfléchis même pas et cède au premier venu pour peu qu'il m'emmène loin de JP.
En deux temps trois mouvements, je suis à l'arrière de la bécane vers l'hotel choisi face à la majestueuse rivière. En chemin, je précise bien à mon jeune chauffeur complice que si JP, que je lui ai montré, se pointe, l'hotel est plein. Je sais que ce n'est pas très fairplay ou très sympathique, mais je n'ai même pas eu le temps de rembarrer JP et j'ai bien droit à un cadeau d'anniversaire quand même!!! Ce sera ma tranquilité de corps et d'esprit.

La fin de journée sera bien calme volontairement; de toute façon à Kratie, c'est pas la capitale de la disco mobile.
Un tour sur internet pour vous guêter nerveusement et je mets la viande dans le trochon. Bonne nuit, et JP, salut l'artiste!!


Le lendemain, on remet les compteurs à zéro et il est temps que je me reconcentre sur ce que je suis venu faire ici.
Kratie, qui est donc sur le Mékong, héberge à quelques kilomètres une colonie de dauphins d'eau douce en voie d'extinction. C'est donc l'occasion de leur rendre visite tant qu'il est temps.
Je me dégote donc un motocycliste pour me faire faire le tour du proprio avec avant les dauphins la visite des incontournables locaux.

On commence par un temple auquel on accède en montant quelques centaines de marches. Je pourrais m'en plaindre compte tenu de la chaleur et de l'effort à consentir mais depuis le Népal, chaque rangée de marche n'est plus qu'une bouchée de pain à gober. Depuis là-haut, le paysage est à tomber, le fleuve coulant lentement à ses pieds. C'est l'occasion de sêcher un ptit peu avant la suite...

La suite justement, c'est une série de longue paillottes sur pilotis enjambant le Mékong. C'est le rendez-vous des week-end festifs et nautiques pour les locaux mais comme on est mardi, l'endroit est quasi-désert à l'exception de quelques cambodgiens qui s'ébattent dans l'eau. Je ne pouvais logiquement pas rater l'occasion d'une première baignade fluviale pour mon grand bonheur et pour celui des locaux avec qui je sympathise. L'eau est calme et les hamacs profonds à ma sortie de l'eau. JP est déjà loin, la zénitude reprend ses droits. Forcément...

A l'issue, il est alors temps de rendre visite aux cétacés.
Je grimpe donc sur un bateau dont le moteur ne sera jamais allumé. Les locaux ayant compris que les dauphins étaient une source de revenus constants, tout est fait en sorte pour que rien ne perturbe leur tranquilité. Le batelier manoeuvre doucement à la rame et comme il me l'avait promis, les dauphins sont là. Difficile de les voir au premier abord, plus ça va et plus je m'aguerris. Ils doivent être une vingtaine en tout et même s'ils ne s'approchent jamais du bateau ne serait-ce que par curiosité ou pour dire bonjour, chaque fois qu'on voit une nageoire dorsale sortir de l'eau, c'est les frissons qui me gagnent.
Ma présence ici dure deux heures jusqu'à ce que le noir gagne le ciel, que le coucher de soleil s'évapore, suffisamment longtemps pour que je sois plus que rassasié des dauphins. En effet, je tire au maximum la possibilité de rester sur le bateau à la grande surprise du batelier plus habitué d'après ses dires, à des visites éclaires de moins d'une heure.

Le soir même, je retourne sur internet vous faire à tous une grosse bise et des tonnes de remerciements en réponse à tous les mails reçus la veille. J'en profite ici pour les réitérer. Merci!!!!!! Ca fait bien chaud au coeur quand on est perché à des milliers de kilomètres de tous les êtres chers.
Ca compense aussi le froid glacial qui me saisi lorsque JP passe devant la GH dans laquelle je pianotte. Heureusement, il ne fait que passé...

Une fois fini, il est temps de réfléchir à la suite des évènements.
Je dispose encore d'une semaine dans le pays au regard de mon visa et au regard de l'emploi du temps de Steve qui doit me rejoindre au sud Laos depuis Bangkok. Deux options s'offrent à moi, deux provinces. Je suis hésitant au possible car les deux possibilités recèlent de trésor. Je suis tellement perplexe que, au final, je ne vois d'autre alternative que de lancer la pièce pour savoir quel billet de bus acheter.
Je vais donc partir vers le Ratanakiri le lendemain. C'est la région la plus isolée du pays, frontalière avec le Laos. Je prends donc mon billet et retourne sur le champ sur internet pour finir mes petites affaires.
Et là, coup de théatre!!! Je reçois en direct un message de Steve m'indiquant qu'il est libre plus tôt que prévu et qu'on peut se retrouver sous quelques jours. Et merde, tant pis pour le Ratanakikri et son nom à consonnance malgache. Ce sera pour une autre fois, j'y étais presque. Mais je suis tellement impatient de retrouver une tête familière avec qui je peux employer un ton plus que familier que le Laos, c'est finalement pour le lendemain.
Je change donc mon billet et fais chauffer mon passeport. Laos nous voilà, et comme on dit dans les manifs, "sers les fesses, on arrive à toute vitesse"!!!!!!!


Quant à vous, vous avez encore un peu de temps pour faire de même. Mais méfiez-vous, ça passe vite et dans quelques mois, préparez vous à une déferlante de baisers de ma bouche brulante de vous dire bonjour de vive voix.
Et d'ici là, c'est d'ici sur ce clavier, sur Cat Ba au coeur de la baie d'Halong, que je vous envoie un tsunami de tendresse et de bonnes vibes.
Grosses bises.
 





 



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S
<br /> Putain!!! Presque!<br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> Enfoiré de Pasteur! Usurpateur!!!<br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> Bon! Je sais que là dernière inter sur le sujet date mais je suis au boulot et puisque j'ai un peu de temps de libre, je lis ton blog pour la deuxième fois.J'aime pas trop remuer la merde même si<br /> ça fait partie de mon taf mais par pur professionnalisme...<br /> J'ai un souvenir très net quand nous étions sur les 4000 îles de l'histoire de JP. J'ai également un souvenir très net de la première lecture de cette article qui m'avait fait mourir de rire tout<br /> comme la second. Par contre j'avais pas lu les commentaires, alors...<br /> <br /> Mon cher JP,<br /> <br /> Je te connais sans t'avoir jamais vu car durant mes aventures tel Tintin au Congo, j'ai moi même rencontré, un ou deux de tes frangins sur la route. Comment peut-tu écrire: "si je te retrouve sur<br /> mon chemin, tu peux être sur que je te ferai bouffer ton blog agrémenté de sauce Nam Pla, tu m'en diras des nouvelles!".<br /> Après la description que tu viens de lire sur toi, cela ne te donne t'il pas à réfléchir? Non? Ha, oui c'est vrai...<br /> En tous cas, je comprends ta femme resté au pays qui doit bien profiter de ces vacances quand tu pars à l'étranger.<br /> Dit toi que Brice est comme un psychologue qui par son blog peut te faire comprendre le pourquoi de tes voyages solitaires autour du monde. Un travail sur soit ne fais de mal à personne... Alors<br /> même si tu n'écoutes pas les autres, essaye de comprendre se que tu lis! JP fait un effort quand même!!<br /> Pour finir, je voulais préciser que Brice est pour moi une personne d'exception. Un personnage! Un esprits aussi affûté que l'est ça plume et qui a deux reprises m'a permis de me relever de<br /> périodes difficiles de mon voyage et avec qui j'ai partagé des choses inoubliable. Il s'est écouter quand il le faut et tout aussi important,prends en de la graine, il sait se taire.<br /> Le paragraphe précèdent n'est pas du léchage de boules, qui les siennes j'en suis sur ne dépassent pas du short, c'est une sincère vérité.<br /> Je suis ravis, mon cher Jean Pierre, de faire partie depuis cette instant de la communauté que tu appelles les cons! Car on est tous le con de quelqu'un et mieux vos être le tiens...<br /> <br /> Mes sincères salutations...<br /> <br /> Momo<br /> <br /> PS: Au plaisir de goutter ta sauces Nam Pla...<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis désolé Bibi mais j'avais que ca à faire et j'ai pas pu m'en empêcher!<br /> Oui, je sais que ça va l'exciter.<br /> Ha, autre chose! A quand la suite des aventures de Bibi? Je sais que ça te prend un temps fou mais pense à se qui sont dépendant de ton blog. ;-)<br /> <br /> La bise<br /> <br /> Momo<br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> La barre de rire en or massif!!!!!!<br /> <br /> <br /> Tout va bien Momo, respire un grand coup et sors JP de ta tête!! D'autant que fondamentalement, c'est louable de vouloir en mettre plein la tête à l'énergumène aux bourses aérées, mais pour<br /> l'occasion, caramba, encore raté.<br /> <br /> <br /> J'ai découvert peu de temps après la publication de ce commentaire, que c'est mon pote pasteur qui s'est avec malice glissé sous la peau graisseuse du Jean-Pierre dont je n'ai pas eu de<br /> nouvelles.<br /> <br /> <br /> En tout cas, lache rien, t'es un prince.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Pour le 9 avril, je te souhaite bonne fête! un peu en retard (ah! ah!). 34 ans, tu t'en es sauvé. Le Christ est mort à 33 ans, lui. Petit veinard!<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Aïe Aïe Aïe.<br /> Droit dans le mur, scène 1, deuxième, moteur, action!!<br /> Je n'ai fêté que mes 33 ans! Et même si j'en vois la fin, j'y tiens!!<br /> Un an de gagner!!<br /> Ca se fête. Champagne!!!<br /> <br /> Santé Mr Mirandette<br /> <br /> <br />
N
Koooop of Bougnouuuule !!! Allez JP, JP est magique. Tu m'as bien fait rire mon Braice, merci de détendre l'atmosphère à quelques heures d'une éventuelle demi-finale de coupe d'europe. Let's hope. On pensera bien à toi ce soir chez le Roussal et on trinquera à tes voyages au t-punch, ce breuvage que tu apprécies tant. Des bises l'ami.
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S
<br /> Tant pis pour la coupe d'Europe, on fera mieux l'année prochaine en champions league!<br /> Sus aux lyonnais!<br /> Suce du Ti punch!!<br /> <br /> <br />