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Sympathiquement renvoyé de la finance mondiale à faible responsabilité alors que la démission se profilait, très débrouillard mais pas très manuel, capable de gravir une montagne mais pas sportif, titulaire du permis de conduire sans savoir, vivez mes aventures baroques autour du monde!

Le Népal, endroit parfait pour le grand saut

C'est l'heure des retrouvailles,
Le moment de fourrer la dinde de marrons chauds,
Le temps des rêves où la fée serait devenue un vieux monsieur barbu et ventru qui hurle à qui veut l'entendre qu'il voyage avec des rennes qui volent et qu'il est le meilleur ami des lutins.
Non mais des fois, j'vous jure...
Joyeux Noël à tous, dans vos têtes, dans vos corps et dans vos coeurs.
J'me permets même de glisser un petit article par la cheminée, en espérant que pour vous tous, ces fêtes soient l'occasion de vivre de réjouissances.
Je pense bien à vous depuis Kathmandou où je célébre le réveillon au pieds d'un ficus de Noël.
Il faut dire que Noël au Népal c'est plus ou moins Haloween au Congo, ça leur passe par dessus la tête.  


Et oui parce que maintenant je suis au Népal. L'Asie se dresse comme une fière tentatrice.
J'ai déjà plein d'images en tête, pleins de couleurs, de paysages, d'odeurs.
Et la porte d'entrée de tout ça, c'est Kathmandou, et question odeurs, on peut dire qu'ils pourraient aérer de temps en temps.
C'est la seule chose dont je peux parler pour l'instant, je suis arrivé de nuit, en toute fin d'après-midi pour être précis.
Il y a bien eu le siège près du hublot gauche (c'est important) dans l'avion pour permettre une vue du ciel sur une "petite" moitié de l'Himalaya, mais dès la sortie, il fait nuit et on grimpe dans un taxi.
En quittant l'aéroport, on est déjà en ville et partout il fait nuit. Trois lumières qui se battent dans un champs de maisonnettes. Tout est éclairé à la lumière des phares des voitures qui parcourent la ville en klaxonnant en permanence pour éviter tout le cortège de véhicules avec ou sans phares, piétons, vendeurs, animaux qu'on croise sur la route.
Sur le bas-côté, les habitants brulent leurs déchets ce qui a le mérite de les réchauffer mais donne à l'air ce petit je ne sais quoi de difficilement respirable.
D'ailleurs le faiceau des phares de voiture souligne bien que la particule poussièreuse est ici chez elle.
Pour en finir là-dessus, c'est tout l'inverse du Caire. Autant là-bas, on n'y traverse que des autoroutes bordés de grands immeubles, autant ici, on ne circule que dans des rues à une voie mais à deux voies et sans trottoir, c'est tassé, plein de détails, ça promet!
 
Le fait est aussi qu'il fait noir partout car tout le pays y compris Kathmandou est sujet à des coupures de courant qui interviennent plusieurs fois par jour et parfois pendant plusieurs heures. Le pays ne produit pas assez d'électricité pour contenter tout le monde tout le temps alors ils tournent. Le vendeur de bougies n'a pas de soucis à se faire!

Ma soirée est vite enfilée, je reste sur le souvenir de l'épopée francilienne, et ça met du temps à digérer . Rien à voir avec la gueule de bois, pas grand chose en tout cas.

Première journée, je déambule comme je sais si bien faire.
Les gens croisés sont amicaux, souriants, pas insistants, c'est que du bonheur!
Cela dit, je ne déambule pas longtemps car j'ai un peu pioncer jusqu'à pas d'heure et s'il fait nuit et que je suis encore dans ce bazar, je me considère comme définitivement perdu.
Sans doute que j'ai dû écrire encore...

Le lendemain, j'ai soif, soif d'aventures. J'ai bien aussi déjà envie d'aller faire un tour au vert sans forcément partir pour quinze jours.
Et bien, il y a un truc qui colle parfaitement, ça s'appelle le Lost Resort, c'est un endroit où on s'arrange pour que vous n'oubliez jamais votre passage en ses murs.
Ses murs, ce sont des montagnes qui tombent quasi à pic jusqu'à se rejoindre en formant un torrent tonitruand, endroit parfait pour se jeter, et c'est pas une image!

Je choisis d'y passer 3 jours de tranquillité et d'extrème.

La tranquilité c'est de l'exxxcellente nourriture, des hamacs, de grandes tentes perdues dans la foret en guise de hutte, et aussi une fois de plus, décidemment, j'arrive la 1ère semaine de la basse saison, y'a pas grand monde et l'ambiance n'en est que meilleure.

L'extrème, ça commence dès que tu quittes le bus qui t'a amené de Kathmandou. A ce moment, tu es sur un flanc de montagne. L'hotel, lui, est de l'autre côté, sur la montagne d'en face, normal.
Donc, si tu ne veux pas passer ta journée dans un bus à regarder les autres s'amuser de l'autre côté d'une vallée, il faut que tu traverses sur un pont solide mais qui bouge beaucoup avec le torrent qui déferle 160 mètres plus bas.
C'est d'après ce bon vieux LP, le pont le plus haut du monde dévolu à la pratique du saut à l'élastique, même pas peur.

Euh... Si quand même...

Mais pour l'instant, un autre programme m'attend en guise d'apéritif, la matinée est consacrée au canyoning.
Ca a l'air de rien mais c'est déjà beaucoup!!
Le but est de descendre le plus souvent en rappel la montagne en suivant un ruisseau qui s'écoule de cascade en cascades. La plus longue cascade fait 45 mètres.
Déjà se donner de quoi s'inquiéter un peu.
Mais on s'inquiète pas longtemps car ça s'apprend vite, et on est souvent aussi concerné par les cris des gens qui déjà sautent du pont ne faisant pas la descente en rappel. Parfois on en voit un se jeter et on ne peux pas se détacher le regard de voir ces cris qui chutent. On sait qu'on est sur la liste et personne n'arrive à faire comme si de rien n'était.
Le canyoning se termine par la remontée de la montagne en suivant un chemin qui remonte la pente perpendiculairement. Ils sont fous ces népalais et moi je suis crevé!

Un déjeuner plus tard, il est temps de se préparer, psychologiquement j'entends.

Au Lost Resort, on a le choix entre 2 façons de sauter, la première est la façon classique attaché par les pieds a un élastique qui tient grace à un velcro (vaile-kro? velleqro?) épais comme une cuisse. La seconde s'appelle la balançoire, on est attaché grace à un harnais au niveau de la taille et relié à un point qui se trouve plusieurs dizaines de mètres devant. La chute n'en est que plus longue et on a le mérite de ne pas rester la tête en bas.
Comme en plus, je pétoche un peu de me jeter la tête la première, c'est l'option que je choisis pour mon 1er saut depuis le pont.

Sur le pont, l'attente est interminable. C'est surtout dû au fait que ça n'a rien de naturel de se trouver suspendu au dessus d'un gouffre. On a beau vouloir s'acclimater de la distance avec le sol, c'est mission impossible.
Lorsque mon tour vient, on m'installe le harnais, on me prodigue les derniers conseils et je dois avancer jusqu'à la mini-passerelle qui n'est fermée par aucune barrière. C'est le temps des dernières prières, le temps où on oublie de penser à quoi que ce soit pour mieux accepter cette minute paranormale.
J'avance sur la plateforme, chacun de mes pas n'est pas plus grand qu'un orteil.
Un membre du staff me retient en arrière car le lien qui file devant moi me tire vers le gouffre.
Il tente de me rassurer sur l'inrassurable, entame un compte à rebours.
3, 2, 1...

Géronimo!!!!!!!!

Un saut de quelques millimètres suffit à me mettre sur orbite.
Au début, je tombe immobile. Puis, mes jambes détectants l'absence de sol pour les porter commencent à entamer un ballet incontrolable à la recherche, vaine, d'une surface plane. C'est peine perdue. Whaouuuuuuu (je pourrais multiplier les "u" sur des dizaines de pages mais je m'abstiens même si ça les vaut).

Comme c'est noël, et comme une vidéo vaut mieux que tous les discours du monde, je laisse en bonus exceptionnel le film qu'un type a fait de mon premier saut. Si a la fin de la vidéo, on ne me voit plus, c'est normal, j'ai changé de dimension, et suis entré dans la twilight zone.


Je crie tout ce que je peux pendant la chute et encore après.
C'est un petit pas pour l'homme mais un clash géant pour tous mes neurones qui en redemandent.
L'expérience ultime s'achève par la même remontée de la montagne que celle empruntée le matin même après le canyoning. Au final, je suis plus éprouvé par la montée que par la descente. Qu'est ce que ça va bien pouvoir donner lorsque je serais en montagne en portant mon paquetage et en affrontant des pentes identiques autrement que pendant 30 minutes à vide?

Pour ce jour, un saut est bien suffisant. Je suis le seul parmi tous les gens transportés depuis Kathmandou à rester sur place. Il sera temps de remettre le couvert 2 jours plus tard lorsque un nouveau convoi sera organisé.
En attendant, je profite des lieux en m'essayant au tilleul local.
Je passe également un long moment sur le pont qui n'est pour l'occasion rien qu'à moi et aux népalais qui l'empruntent pour rentrer chez eux. Je suis sûr qu'ils sont ravis que le pont soit là car gravir la montagne est un défi d'autant plus quand tu reviens de faire les courses et que tu portes ton poids sur ton dos.
Cerise sur le gateau, je découvre que les flancs de la montagne, couverts de végétation dense, sont habités par des dizaines de singes craintifs mais bien présents. On est plus dans Indiana Jones mais dans le Livre de la Jungle. Du bonheur à tous les étages avec du vide en dessous.

Je retrouve le vide le lendemain (10 décembre) alors que de nouveaux sauteurs se présentent.
Aujourd'hui le défi est de faire deux nouveaux sauts.
Le premier à l'élastique, le second pour une nouvelle balançoire.

Ca fait 2 jours que je me prépare à sauter la tête la première et je n'arrive toujours pas à m'y faire.
Mais il faut bien se rendre à l'évidence, c'est ton tour coco.
Cette fois-ci, pas de harnais, rien qu'un scratch qui m'enserre les chevilles.
J'ai la sensation de n'être tenu par rien et pourtant il faut y aller et faire confiance.
Je reprends le chemin de la plateforme comme un condamné à mort sur un bateau de pirates à qui on piquerait le dos pour qu'il se jète dans une mer infestée de requins. La chorégraphie est on ne peut plus simple, il suffit d'écarter les bras tel un oisillon qui se prépare pour son 1er vol et sauter la tête la première dans l'inconnu en espérant que ça tienne ou qu'on est pas la victime d'un poisson d'avril du genre :
- "Surprise!! On t'a mis du fil de pêche à la place de l'élastique!!"

J'ai beau pétocher à mort, il faut y aller. Une micro-impulsion s'enlève du pont. J'ai pas l'impression de voler mais plutôt celle que je vais m'écraser comme une vieille crotte.
Et pourtant, non, l'élastique se tend, je repars vers le haut et hurle comme deux jours plus tôt à cracher mes cordes vocales à l'extérieur. Je sens le sang me descendre à la tête et hurle de re-chef.
Heureusement on ne reste pas longtemps la tête en bas, on descend l'élastique jusqu'à ce que je rejoignes les bords du torrent. Pendant ce temps, je continue de hurler à tue-tête.
On note d'ailleurs deux catégories de sauteurs, ceux qui gardent tout à l'intérieur et ceux qui extériorisent à s'en faire péter les veines des tempes. Moi, j'ai beau essayer de faire gaffe, j'y arrive pas, il faut que ça sorte et que le singe à deux vallées de là soit aussi au courant.
Du coup, il faut que je récupère au niveau des cordes vocales, à croire que la remontée crevante sert à ça... Quelques secondes pour descendre, 30 minutes pour remonter, on a déjà vu meilleur équilibre...
Mais peu importe, je suis surexcité, ce manège est ennivrant et à l'issue, on en redemande!

Ca tombe bien, la balançoire cloturera l'après-midi.
De plus, j'ai réfléchi à mon coup depuis la veille et ai bricolé un système pour filmer ma trombine durant la chute (à venir dans "le tour du Braïce").
Je suis maintenant en confiance, c'est plus que du plaisir matiné de hurlements. Vous en serez témoins.

Cerise sur le gateau, lorsqu'on effectue trois sauts, le quatrième est gratuit, et comme il est trop tard pour l'effectuer ce jour, en voilà déjà une excellllente raison de revenir au Népal.

Je quitte le Lost resort en étant quasiment sur de revenir. Dans le bus vers Kathmandou, je me repasse en boucle les vidéos du délit de plaisir.
Pour retrouver quelque chose d'aussi puissant il va vraiment falloir faire très fort!!!!
Peut-être un trek fera-t-il l'affaire, c'est tout ce que je me souhaite.
Joyeux Noël à tous. 

 
 


 
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M
Bonne année Brice et n'oublie pas de ramener des bonnets du Népal (c'est les meilleurs). Gros bisous. Mimi et Camille
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A
Bonjour Brice,<br /> Toute la tribu te souhaite de très bonnes fêtes de fin d'année<br /> la santé dans un voyage pareil , il en faut<br /> Le bonheur en plein dedans<br /> Les amours ??? plein, plein ,plein<br /> bizzzzzzzzzz
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S
<br /> Merci ma tante!!!<br /> Je me multiplie pour tous vous embrasser a mesure uqe vous etes chaque fois plus nombreux chez les Resseguiers-Perrin<br /> Merci pour les douces pensees<br /> gros poutoux<br /> <br /> <br />
E
bah dis donc un commentaire de Leo, c'est vraiment noël!!!!<br /> tip top ton article, on s'y croirait, on a même les petoches!<br /> Re joyeux noël mon brice, salut le ficus de ma part!<br /> LE bisou de noël!
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S
<br /> Le ficus a apprecie.<br /> on a meme partager du champagne pour celebrer le message du Gleant<br /> <br /> <br />
D
Joyeux noel de carnac city. Nous pensons fort a toi ami nepalais. A tres vite sur skype tes amis du 12.
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S
<br /> Merci mon breton!! vivement que je sois a la mer moi aussi, vivement lundi.<br /> A tres vite sur skype mon leo mais sachant que plus ca va, plus on a du decalcage horaire.<br /> c'est a dire que maintenant je me connecte disons en soiree et que en france a ce moment la il est plutot 14h<br /> C'est a dire que si je me connecte en apres midi, il faut que tu sois lever de plus en plus tot.<br /> Mais on va s'arranger mon ptit gars, la thailande se profile et faute de moins de decalaghe horaire c'est plus de connection qu'au nepal qui arrive<br /> je vous embrasse les vacanciers<br /> <br /> <br />
M
Bonjour mon ange. Très heureuse d'avoir eu de tes nouvelles en ce matin de noël. En te lisant, j'en avais plein les oreilles de tes cris... Pour ma part, je n'ai même pas crié car je suis restée sans voix et l'estomac retourné... Bravo pour ces exploit, effectivement cela va être dur de ressentir autant d'adrénaline... Joyeux noël Gros bisous
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