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Sympathiquement renvoyé de la finance mondiale à faible responsabilité alors que la démission se profilait, très débrouillard mais pas très manuel, capable de gravir une montagne mais pas sportif, titulaire du permis de conduire sans savoir, vivez mes aventures baroques autour du monde!

De nuweiba à Marsa Alam : l'Exode

Le soleil vient de se lever,
Encore une belle journée,
L'ami du petit déjeuner,
C'est Dédé le chauffeur de bus, et ça fait pas plaisir.


Pas assez d'énergie pour voir sa tête, je m'endors dans le premier kilomètre. Le bus est confortable comme un trois étoiles.
Au "r-éveil" qui ne porte en l'occurence pas bien son nom, Nuweiba n'est qu'un lointain souvenir. Le brouillard se lève sur Suez, charmante gare routière, ça mérite le coup d'oeil, ou pas. Il est 14h.
Vivement que je monte dans le 2ème bus du jour pour replonger quelques temps. 1/2 heure d'attente plus tard, c'est un excellent chiffre, il arrive.
-Non, c'est pas possible! C'est pas dans ça que je vais passer les 5 prochaines heures!
Le truc roulant qui arrive a dans les 40 ans, est décapotable côté moteur, est couvert d'une couche de crasse datant des origines de l'homme, ne tient pas debout même pas couché.
Et si, ce rebus de Satan est mon bus.
Je grimpe dedans, trouve une place tranquille à l'arrière côté fenêtre.
La vitre est quasi opaque, je peux seulement voir le soleil à travers comme on le verrait à travers des rideaux épais. Monsieur Propre a démissionné, changé de métier dégouté par la masse de travail à accomplir pour ravoir la transparence originale.
Le bus démarre, il accélère et parfois il freine. Et quand il freine, tout mon siège freine avec lui.
Le siège est comme dans tous les bus en 2 parties, un dossier et l'endroit où poser mes fesses. Et bien ce dernier, il est désoudé du reste du corbillard collectif. Il faut donc bien se caler pour ne pas faire du manège sachant que moi, en ce jour, les manèges, c'est non merci sans façons...
Impossible de somnoler dans ces conditions, les minutes se transforment en heures.

Tant mal que encore plus mal, on arrive à Hurghada, 2ème ville étape.
Hurghada était il y a 20 ans de cela une bourgade tranquille les pieds baignants dans les eaux chaudes de la Mer Rouge. Aujourd'hui, 100.000 personnes y vivent, les hotels et autres resorts (prononcer rizortse) ont bétonné le front de mer sur des dizaines de kilomètres. C'est d'après le LP ,"pour faire court, s'il existe un enfer touristique, c'est ici qu'il a posé ses valises". "Si vous visitez Hughada c'est à vos risques et périls, si vous pouvez, évitez-là".
C'est vachement engageant comme description.
Aussi engageant que la gare routière d'ailleurs. Exigüe, noir de fumée de (mini)bus, un seul guichetier pour toute la gare, une file d'attente qui n'existe que dans les contes pour enfants, tous mes kilos avec moi, s'il existe un enfer des gares routières, c'est aussi à Hurghada qu'on le trouve.
En plus, la nuit est tombée, il y a 3 lampadaires pour toute la gare, ça rajoute à la dramaturgie!
Il est 20h et la journée semble encore plus longue que mon article sur Nuweiba...
Le seul renseignement que j'arrive à glaner au prix d'une percée longue de 20 minutes, c'est que mon 3ème et dernier bus n'est pas là. Tu parles d'une info!!
Je retourne m'assoir par terre sur le trottoir. Dans la gare routière d'Hurghada, il y a 3 bancs qui sont les uns à côté des autres, derrière les pots d'échappement fumants des bus stationnés. C'est pour ça, sur le trottoir, c'est mieux.

Finalement, peu avant 21h, le bus me prend au passage. C'est surpeuplé mais au moins on est de retour dans la catégories des 3 étoiles. Comme très souvent depuis mon tout premier bus au départ d'Istanbul, je suis le seul blanc-bec à remplir l'autocar. Pas facile de passer inaperçu d'autant plus que la soute à bagages est pleine et que je grimpe dans la cabine avec mon sac de 80 litres plus celui de 20 litres.
Vous avez dit chargé?

Ce tronçon s'effectue quand même de la meilleure des manières : le périple d'une journée se termine comme il a commencé, je dors jusqu'à l'arrêt complet de l'appareil. Heure locale il est 2h15 du matin. La température extérieure est de 23°. Le commandant et tout son équipage me souhaitent bon courage pour trouver un hotel.

Et il a raison.
Marsa Alam est un gros village où tout le monde dors après 20 heures. Pendant ce temps, les resorts font le plein de danseurs émèchés dans leur discothèque sur des dizaines de kilomètres au nord et au sud le long de la mer. Comme tous les transports de touristes de la région se font en tours organisés, genre séjour plongée, Marsa Alam n'a même pas de gare routière. Une station service sans enseigne ni rien d'autre qu'une pompe tient ce rôle.
Le LP n'indique qu'un hotel où le premier prix est 88 dollars US.
Pour cette raison, j'avais été glaner sur hostelworld, un autre endroit moins cher, le Emy Camp.
Revenons à nos moutons.
C'est pas la foule des taxis à Marsa Alam à 2h du matin. Y'a bien un type qui conduit un pick-up, il m'interpelle et propose de me conduire. Où ça?
Et bien, j'ai beau lui dire où, il ne comprend rien à ce que je raconte et l'inverse aussi. Je dis Emy camp avec toutes les prononciations possibles et inimaginables, mais y'a rien à faire... Le chauffeur comprend quand même que je suis un touriste à 2 ronds, que si je prends les tranports publics, c'est que j'ai la rage, et que j'ai pas les moyens de m'offrir un 4 étoiles. Il comprend aussi que je suis ici pour faire de la plongée et que près de la mer, c'est mieux.

Au milieu de la nuit éclairée par la lune qui va croissante, on quitte le village.
Un barrage de police plus loin, il m'arrête au big safari camp. Ca a l'air pile dans mes cordes. Une quinzaine de huttes juxtaposées à quelques mètres de la mer, un centre de plongée, pas d'électricité à cette heure hors du temps.

Je vais me coucher pour des siècles et des siècles, amen, à 3h du matin au terme d'une looooongue journée.

Une longue journée vite racontée d'ailleurs aussi, ça change.
Ca change tellement que cerise sur le gateau, framboise sur la Charlotte, 3 heures 1/2 dans un Mc Do, de nouvelles photos ont été mises en ligne!!!!
Alleluia, toute la Syrie de bibi au programme!
Réjouissons-nous et célébrons sur place ou à emporter.

Bibi te bise du bus. Prends bien du plaisir!

    

    
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S
Et pourtant, il est très sympa, Dédé, le chauffeur du bus, beaucoup plus que Joe, le taxi. Question de feeling. Et puis, t'as loupé dans ton article l'occasion de placer le verbe "brinquebaler" (et c'est pas facile) qui allait bien pourtant avec le deuxième bus. C'était pas ton jour. Bisous. Papette.
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