Sympathiquement renvoyé de la finance mondiale à faible responsabilité alors que la démission se profilait, très débrouillard mais pas très manuel, capable de gravir une montagne mais pas sportif, titulaire du permis de conduire sans savoir, vivez mes aventures baroques autour du monde!
Je n'ai toujours pas reussi a trouver internet dna mon hotel et maintenant, au bord de la mer rouge il me faut faire 20 minutes e voiture pour aller au cybercafe le plus proche. Pas une raison cependant pour me reposer sur mes bouts de laurier, donc a nouveau, j'ecris ceci en direct et snas accents sur un clavier egyptien, le reste est copie colle, les photos faudra attenre encore, la mise a jour complete itou, pour le reste recule de 2 pages et prevois 1/2 heure de lecture, pas oblige malgre tout de tout manger en une fois, ce plat la ne refroidit pas.
La Jordanie, j'en vois presque déjà le bout.
Tout le pays, déjà pas très grand, est enclavé au coeur du désert, ça limite les possibilités, ça va de soi.
Le minibus m'amène somnolent vers Aqaba.
Aqaba est la ville la plus au sud (septentrionale?) du pays. Elle borde la mer rouge en son point le plus au nord. La mer s'arrête ici, pas moi.
A 10 km au sud d'Aqaba, c'est l'Arabie Saoudite. J'y mets pas les pieds, pas question de cautionner un pays où les femmes n'ont pas ou alors depuis très très peu de temps (1an tout au plus mais c'est même pas sûr) le droit de conduire. Aussi simple que ça.
A 2 km à l'ouest d'Aqaba, c'est Israël et la ville balnéaire d'Eilat. J'y mets pas les pieds pour des raisons de temps (je pourrais toujours y revenir), et aussi pour des raisons administratives. Si par malheur, tu te retrouve avec un tampon israëlien dans ton passeport, tu peux dire adieu à la Malaysie et à l'Indonésie. Certains pourront dire qu'on peut toujours demander à la douane israëlienne de mettre leur tampon sur une feuille supplémentaire, on est jamais sûr du résultat final comme dirait un canadien rencontré qui ne voulait absolument pas le tampon et pourtant...
Enfin, à 10 km au sud-ouest d'Eilat, toujours sur la côte de la Mer Rouge, c'est l'Egypte, ma destination suivante. Nous sommes mercredi et il me reste 27 jours avant le prochain avion pour Paris le 2/12 puis Katmandou le 5/12.
Si tu as compris toutes les informations contenues dans le paragraphe précédent, tu auras compris qu'il n'est pas possible par la route d'aller de Jordanie en Egypte, à moins de passer par Israël. Une solution existe alors : le bateau.
Le bateau n'est qu'à quelques encablures mais pour l'instant, nous sommes dans le minibus qui m'amène depuis le Wadi Rum.
Le minibus me descend jusqu'à la gare routière d'Aqaba. De là, il ne me reste plus que 5 JD (jordanian dinars) soit environ 6 euros pour trouver un taxi qui voudra bien m'emmener vers le terminal à bateaux. Sachant également que je garderais bien 1JD comme souvenir ou plus important encore pour acheter une bouteille d'eau pour la journée qui s'annonce longue et chaude, c'est pas gagné... A la gare routière, ces chacals me demandent tous 10JD, j'ai beau leur montrer que j'ai pas plus, 10JD. En sortant de la gare routière, la mafia des taxis (comme partout) s'est donnée le mot, personne ne veut descendre sous les 10JD. Je sors en 15 minutes environ 10 cartons jaunes. Ca ne m'avance pour une fois pas plus loin.
Alors, que je commence à voir le tunnel se refermer sur moi, une voiture s'arrête à ma hauteur, c'est aussi un taxi mais attendez un peu...
Le type rigole quand je lui dis que tous ces collègues demandent 10. Lui ne demande que 5JD ce qui est mieux que rien. Plus étonnant encore, quand je lui mîme que je garderais bien 1JD pour de l'eau, il me fait signe : c'est pas un problème mon gars, suis-moi.
Je suis mon bienfaiteur jusqu'à une petite épicerie et le vois sortir une pièce de sa poche. Il m'attrape une grande bouteille d'eau à 50 cents. C'est à moi de lui dire un grand Merci mon gars!!!
On monte en voiture, le terminal n'est qu'à 5 minutes de route, 10JD (12euros) c'était vraiment de l'extorsion de fonds!!!
Il est peu avant 8h quand je quitte mon taxi sympa, j'ai à priori deux options en ce qui concerne le bateau. Un rapide partant à midi pour la somme exorbitante de 60 euros pour 1h30 de navigation. Un lent partant dans la soirée vers 23h s'il part pour la somme exorbitante de 45 euros pour une durée indéterminée. Bon gré mal gré, je décide de prendre le rapide, la décision se sera faîte sur le temps d'attente. Le terminal des bateaux est ce que j'ai vu de plus moche depuis bien longtemps, pas question de s'éterniser ici.
La procédure de départ de Jordanie veut que comme en Syrie, lorsqu'on quitte le pays, on s'acquitte d'une taxe de départ. J'ai toujours pas compris pourquoi mais soit, 5 euros, c'est pas la mer à boire.
Seulement, pas moyen de payer en euros, il faut que je change des euros pour ravoir des dinars pour payer la taxe puis le bateau. Je vais finir pas les avoirs mes billets souvenirs!!! Ensuite, achat du billet, rien à déclarer sinon que ça fait mal au portefeuille. Enfin, passage à la douane pour avoir le tampon permettant la sortie du territoire.
C'est pas dommage, j'ai fini par tout boucler, il est 9h30 quand je pose mes fesses sur un banc et apprend la victoire d'Obama dont je n'ai pas été prévenu dans le désert.
Quant aux bébés Rousseau, c'est encore un mystère obsédant.
L'attente théorique pour le bateau est de 2h30.
En cours d'ennui, je suis rejoint par un vieux japonais tout bizarre déjà vu en Syrie, puis par deux australiennes plus disposées à la conversation.
Les heures passent, l'attente se poursuit.
A midi, toujours rien.
A 13h, on voit un bateau s'amarrer, c'est le nôtre. On va sans doute rapidement venir nous chercher.
A 14h, rien. Six heures de présence sur les lieux, ça commence à faire...
A 15h, enfin un bus nous klaxonne, c'est lui qui nous transporte vers le ferry.
Tout le monde se réjouit et se voit très bientôt en Egypte.
Seulement à 16h, on est toujours à quai...
A 16h15 enfin², on lève l'ancre, c'est pas dommage...
A bord, nous sommes cantonnés à l'arrière du bateau sur des bancs en plastique du style de ceux qu'on trouve dans les fast-food avec les autres occidentaux. D'ailleurs, au milieu trône une quasi-cantine où le cheesebuger à la viande indéterminée se vend au prix d'un rein.
Les jordaniens et les égyptiens qui eux bénéficient déjà d'un moitié-prix par rapport à nous, sont assis à l'avant du bateau dans des sièges confortables avec accoudoirs. Au moins eux aussi ont droit à leur cantine qui ressemble en tous points à la notre. A bord, j'ai des fourmis dans les jambes et dans les cheveux. Pas envie de rester à l'intérieur, il doit bien y avoir une issue vers le pont supérieur comme il est indiqué sur le plan du navire. Je demande à un membre d'équipage, il ne sais pas.
Je demande à un deuxième membre d'équipage, pas moyen de me faire comprendre malgré le fait que je mîme hyper bien le pont supérieur.
Je ne me laisse pas abattre et demande à un troisième membre d'équipage, il me répond approximativement qu'il faut que j'aille voir un 4ème membre d'équipage.
"Un membre d'équipage, ça use, ça use; un membre d'équipage ça use les souliers. Deux membres d'équipage..."
Le 4ème me dit que le capitaine a donné l'ordre à tous les passagers de rester à l'intérieur car ceci est le bateau rapide et les gens risqueraient de s'envoler du pont supérieur tant la vitesse est grande. WHAOUUUU, je l'avais pas vue venir celle-là!!!!
J'insiste auprès du type, insiste et insiste encore, jusqu'à ce qu'il me dise qu'il va aller voir le capitaine et essayer de faire pencher le bateau en ma faveur.
On va trop vite, j'te jure des fois, c'qui faut pas entendre...
10 minutes plus tard, je retrouve mon bonhomme, qui n'a pas l'air d'avoir bouger ses galons de là où je l'avais vu la première fois. Il me répète la même chose : la capitaine a dit ( NDLR : version moderne de Jacques-a-dit en nettement moins amusante ).
Tous mes efforts n'ont abouti qu'à me renfrogner. Après 8h d'attente, j'avais bien besoin de ça... Est-ce que je peux en griller une au moins?
Non, le capitaine a dit...
Durant mes allers et venues auprès du personnel de bord, je note qu'une fois de plus, je suis le seul de tout le bateau à me sentir laisé du fait de ne pas pouvoir aller à l'extérieur, je ne comprends pas, on est pourtant pas dans un train!!!!
Dernière chance, je sors ma botte secrète. A bord du bateau circulent 3 policiers en uniforme. Je vais à leur rencontre et leur tiens à peu près ce language :
"Messieurs, s'il vous plait, c'est grave. Il faut arrêter le capitaine!! Il a commis le crime de ne pas me laisser monter sur le pont supérieur!! Passez lui les menottes, nom d'un chien!! Cet homme est fou à lier!!!"
Que croyez-vous qu'ils répondirent? Le capitaine a dit...
Aaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh!!!
Le soleil se couche sur la mer rouge, le spectacle de 4 pays en 20 kilomètres de côte, l'air pur de la mer pas respiré depuis la Turquie, tout ça c'est pour personne d'autre que les mouettes et j'arrive pas à m'en remettre. Surtout à 60 euros les 90 minutes de bateau!!! Le client est roi, une autre fois peut-être...
A presque 18h, il fait nuit noire, la côte Egyptienne se rapproche, ç'en est fini de la Jordanie.
Je te fais un rapide bilan comme d'habitude et surement plus rapide que d'habitude, parce que me rappeler les émotions négatives du ferry me donne furieusement envie de m'interrompre pour aller allumer une clope.
La Jordanie, j'y ai passé une semaine. C'est bien peu.
Surtout si on considère le fait qu'en Jordanie, on trouve des sites uniques au monde (la mer morte, Petra), des paysages à couper le souffle (Wadi Rum).
Cela dit, la capitale Amman n'est pas une ville millénaire comme peuvent l'être Istanbul, Damas ou Le Caire à venir.
Le pays, long de 350km est un grand désert où il n'est, à l'exception du Wadi Rum, pas facile de s'aventurer.
Quand on a déjà traversé la Turquie et la Syrie, on a un peu envie de changer de culture, d'architecture voire de paresser au bord de la mer rouge pour être tout à fait honnète.
J'aurais pû donc rester plus longtemps si je connaissais une formule pour ralentir le cours du temps, mais c'est pas le cas. J'ai déjà pas trouvé de tapis volant dans les souks alors une formule de ralentissement temporelle...
Je vous embrasse de profil car je suis maintenant chez les égyptiens, mets-toi de côté et tourne la page!