Sympathiquement renvoyé de la finance mondiale à faible responsabilité alors que la démission se profilait, très débrouillard mais pas très manuel, capable de gravir une montagne mais pas sportif, titulaire du permis de conduire sans savoir, vivez mes aventures baroques autour du monde!
Encore une fois, 2 textes pour le prix d'1. Toujours pareil, pour suivre la chronologie, remonte d'un article et reviens sur celui-la ensuite (t'as note que j'ai pas mis d'accent a "la", la crise couve!!!)
Un grand merci quand meme aux fideles parmi les fideles mais pensez a prevenir parents, enfants, boulangers, coiffeurs, fleuristes, nounous, nounours, copains, copines, ex-copains, ex-copines, docteurs, collegues, patrons, voisins ou toute autre personne que ca pourrait interesser que je sus sang et eau pour vous, que j'ai de la corne sur le bout des doigts, que j'ai mal a ma frequentation...
Quelle tristesse de comparer mon expérience Palmyresque avec les photos des ruines aperçues depuis que je sais que je vais y fouler le sol!
Dans toute la Syrie, Palmyre est considérée comme la crème de la crème, la cerise sur le gateau; et, chaque fois qu'on peut en voir un cliché, la lumière est parfaite, bien loin de ce qui m'a été donné d'apercevoir en plissant les yeux à travers une épaisse brume.
Tous les syriens auxquels on pose la question sont ravis de la pluie qui tombe.
Moi qui viens d'un pays comptant en son sein la Bretagne, on sait ce que c'est que la pluie fine qui vous balaye le visage, donc j'attendais pas moins que le retour hypothétique et tonitruand du soleil dès le lendemain lundi.
En plus en syrie, ils ne vendent même pas le célèbre ciret jaune.
Le pari est donc tenu avec le ciel sur un changement complet de physionomie du ciel.
Le réveil sonne à 5h55, et pas question de refaire la même erreur que la veille et de re-sombrer comme une épave.
5h57, je suis habillé, j'ai décroté la commissure de mes yeux et suis fin près pour vérifier si le pari est gagné.
En fermant la porte de la chambre derrière moi, la porte en face s'ouvre, Mélanie est aussi réveillée et fin prête.
J'ai rencontré Mélanie la veille, elle est américaine, du Kentucky.
Son histoire est pas banale : elle est la gagnante d'un concours organisé par "youth hostel", les auberges de jeunesse. Le concours lui donne le droit de voyager pendant 18 mois. Mais pour remporter le concours, Mélanie a dû répondre à la question "pourquoi vous plutôt qu'un autre?" "Quel est votre but si vous remportez la timbale?"
Et bien Mélanie, qui n'a plus 8 ans, a répondu qu'elle aimerait gagner pour pouvoir gouter à tous les bonbons, friandises et autres saloperies dentaires de la planète; et bingo, sa lettre plut au comité de désignation du gagnant, et elle est sur la route depuis déjà 9 mois.
Son seul impératif, renvoyer de façon plus ou moins régulière des comptes-rendus de ses visites d'usine de fabrication et autres dégustations dans les pays qu'elle visite.
J'avais jamais rien entendu de semblable, ils sont fous ces américains!
Retour au présent, on sort de l'hotel et miracle, le ciel est une tache d'encre noire sur laquelle s'affiche des étoiles par dizaines.
Au loin, les premières lumières tentent de se faire une place au soleil, il ne faut pas lambiner si on veut atteindre notre but : le lever du soleil sur les ruines millénaires.
On marche les 5 minutes nous séparant du lieu du spectacle et alors que la lumière se fait plus pressante, on remarque que les courageux à s'être extirpés du lit ce matin-là ne sont pas légions.
On a grosso-modo tout le site grand de plusieurs hectares pour nous. Seul entorce à un contentement total, le vent frais du matin charrie avec lui des températures proches ou inférieures à 10° ce qui n'est pas mal mais quand on n'a pas prévu de s'habiller en circonstance peut vite s'avérer glacial.
En quelques minutes, le soleil fait surface. Rien entre lui et nous pour boucher la vue, le spectacle est grandiose.
Il est d'autant plus grandiose que la nature a pensé à tout, il est possible de regarder le soleil dans les yeux sans avoir à se griller les rétines pendant la première heure suivant sa sortie. Comme au coucher, c'est une grosse boule de lumière pas plus intense qu'une ampoule moyenne.
Parallèlement, comme la lumière n'est pas très intense, le thermomètre ne se muscle pas. Et alors que de l'appareil photo lutte contre le froid a mesure que je multiplie les clichés, moi je ne fais que faire fonctionner mon index droit pour appuyer sur le déclencheur donc même si je suis dans le désert et que la température de l'après-midi atteindra propablement les 28° au soleil, pour l'instant j'ai froid et j'ai toute la journée pour profiter de l'astre solaire revenu.
Après donc une heure de prises de vue, il faut que je retourne me mettre au chaud et mon lit fera surement l'affaire.
Le contraire serait étonnant, il n'est que 7h30 du matin et je n'aurais aucuns problèmes pour démarrer une nouvelle nuit la tête dans un oreiller accueillant et confortable.
De toutes façons, dans ma chambre sans fenêtre, qu'il fasse jour ou nuit ne fait aucune différence.
Alors arrivé à l'hotel, le scénario se mis en scène comme écrit à l'origine; je retomba pendant plusieurs heures jusqu'à me réveiller en pleine possession de mes moyens sur les coups de midi.
Ne manque qu'une chose pour que je sois d'attaque, une bonne aubeerge servant une bonne souplette.
Je retourne chez les bédoins de la veille chez qui l'accueil avait été digne d'un parent proche; ils se souviennent de ma petite personne et en sont d'autant plus accueillant à nouveau. Le narguilé à la pomme sans additifs hallucinogène est offert par mes hôtes que je remercie en gribouillant de plus belle le livre d'or à la disposition des clients.
A 13h30, je sors le ventre gonflé de victuailles.
Un changement de programme temporaire est voté : je ne vais pas sur le champ sur les ruines mais parresse au soleil sur le toit-terrasse de l'hotel pendant 2 bonnes heures où lecture, thé, bain de soleil torse nu seront mes meilleurs alliés.
Au passage j'en profite pour dire que depuis que l'odyssée a débutée, pas une fois je ne me suis barbouillé de lotion solaire de quelque sorte ou de biafine pour remédier à des problèmes de coups de soleil. On dirait que ma peau a compris que j'étais passé en mode voyage et s'acclimate de tout au rythme de mes périgrinations.
Pas non plus d'épisode de peau qui pelle, mon épiderme doit produire sa propre oil of Olaz. Youpi!!!!
Du haut de mon toit panoramique, j'entends un vacarme remplir la route quittant Palmyre-village et menant à Palmyre-ruines. Un coup d'oeil rapide par dessus de parapet me fait voir les voitures de collection aperçues la veille.
Toutes sont en train de quitter leur parking et se rendent en direction du site antique. Il n'en fallait pas plus pour me faire sortir de ma torpeur. Je les y accompagne.
Arrivant devant l'arc de triomphe signifiant l'entrée dans la ville détruite, elles sont toutes là rutilantes sous le soleil.
Je ne suis pas habituellement fan de mécanique mais là, le spectacle de ces bolides du début ou du milieu du siècle dernier posants devant le monument le plus visité de Syrie fait que l'association des deux est un régal pour les yeux d'enfants que je me prends à avoir à ce moment-là.
Un siècle d'histoire automobile devant deux millénaires d'histoire du monde méditerranéen.
Inutile de vous dire que l'appareil photo a repris du service. Je mitraille pendant 1/2 heure et ne vais pas immédiatement plus en profondeur entre les colonnades car il n'est que 15H30 et le coucher de soleil est encore loin.
C'est bon de n'avoir que 5-10 minutes à marcher pour passer du désert à mon hotel. Je reprends ma place encore chaude sur la terrasse et avale encore quelques chapitres.
Le moment venu, je refais le même itinéraire dans l'autre sens pour retrouver ma place sur la colline de la veille lorsque j'attendais que le ciel veuille enfin se dégager.
Seulement hier, journée nuageuse et bouchée, j'étais tout seul à avoir cette idée brillante. Aujourd'hui, le temps est sur un mode lumineux et une dizaine d'autres grimpeurs sont déjà sur les lieux. J'ai comme une impression égoïste que des gens se sont invités chez moi sans avoir y été invité.
Monde cruel!!! Il faudra donc partager la place et me préparer à avoir du parasitage sur la nouvelle vidéo du "tour du Brice" que je m'apprête à filmer.
Cela dit rapidement, en faisant la part des choses, le moment est divin et le partage sympathique.
Je retrouve notamment Mélanie et un autre français présent au dîner précedent.
Nous seront les derniers à partir de la montagne sacrée, terminant notre chemin dans l'obscurité la plus totale.
Y'a pas à dire, Palmyre vaut largement la réputation qu'on lui impute.
La lumière du soleil levant ou couchant ajoutant encore une touche colorée à tout ça.
Cela dit, le fait de l'avoir également contemplée dans la poussière augmente encore d'autant le panel des émotions ressenties.
Ces 2 jours auront été à la mesure des attentes, mais maintenant les sites romains, ils ont intéret à être exceptionnel pour suciter chez moi la curiosité. Il faut dire que depuis un mois, j'en aurais vu des amphithéâtre, des agoras et des colonnes.
Il va vraiment être temps de passer à autre chose.
Demain (mardi), le bus me prendra pour rejoindre Damas, capitale du pays riche de 5 millions d'habitants et une des villes au monde à être continuellement habité depuis le plus longtemps. espérons seulement que la transition désert / ville ne soit pas trop pénible.
Il fera beau, il fera doux, un nouveau jour se lèvera sur le Braïce, avide de contentement de ses sens.